« đđ đđ đĄđđđđ đ đąđ đđ đâđđđ đđ đđđĄđđđđđ, đâđđąđĄđđđ đđđĄđđđđĄđđ đđđđĄđđđđđĄ đđ đđđđđđđą đđąđ đđąâđđ 2024.» đđđđ đŒđđđâđđđ đčđđđ
Cher Ibrahima,
Cela fait maintenant 365 jours que tu es parti avec Moussa Camara et Ama Ndao dans ce tragique accident de la route. Loin des proches, des amis, des collĂšgues et des frĂšres du parti. Ton dĂ©part si soudain et profondĂ©ment brutal nous a sevrĂ©s de ta belle Ă©nergie, ton dĂ©vouement Ă la tĂąche et ton courage devant les risques. Nous savons combien notre passage sur terre est Ă©phĂ©mĂšre et Ă quel point les signes de notre vulnĂ©rabilitĂ© si Ă©vidents. Notre cerveau est hĂ©las programmĂ© pour oublier lâheure fatidique, rĂ©futer lâimpensable et nous bercer dâun semblant dâĂ©ternitĂ©. Nous poursuivons naĂŻvement cette route de la vie jusquâĂ ce que ce grand MUR se dresse sur notre chemin et nous ramĂšne Ă la rĂ©alitĂ©. Sa rĂ©alitĂ©. La vraie. De lĂ -haut oĂč tu dors du sommeil des justes, tu dois sĂ»rement te poser des questions. Quâest devenu le SĂ©nĂ©gal? PASTEF est-il aussi exaltant et mobilisateur? PROS est-il toujours dans les cĆurs? Lâavenir du pays, du projet politique et de son porte-Ă©tendard te prĂ©occupait quotidiennement, comme nous tous dâailleurs.
Je regrette de tâapprendre que ce pays ploie toujours dans un immobilisme sidĂ©rant malgrĂ© les vaines tentatives de saupoudrer lâĂ©chec des dirigeants par des infrastructures que lâĆil de la majoritĂ© des Ă©clopĂ©s sociaux ne voit guĂšre. Dans une totale irresponsabilitĂ©, lâĂtat continue de sâenorgueillir de ses habituelles rĂ©alisations mĂ©galomanes dont lâendettement incontrĂŽlĂ© de leur source sera supportĂ© par des gĂ©nĂ©rations entiĂšres. Sache que nous avons lâimpression dâĂȘtre dans un navire dĂ©glinguĂ© tenu par un fou heureux, qui nâen a cure de la dĂ©tresse de ses compatriotes. Les besoins primaires tels que trouver un emploi dĂ©cent, manger convenablement Ă sa faim et circuler partout en sĂ©curitĂ© sont relĂ©guĂ©s au second plan et demeurent le casse-tĂȘte journalier de la majoritĂ© des SĂ©nĂ©galais. Chacun cherche, du mieux quâil peut, de sâĂ©chapper de cette condition sociale imposĂ©e. EntraĂźnĂ©e dans une folie du paraĂźtre, chaque rĂ©ussite individuelle, aussi minime soit-elle, est vantĂ©e comme une libĂ©ration de la prison sĂ©nĂ©galienne. Dans une totale impunitĂ©, dâincroyables scandales financiers estimĂ©s Ă plusieurs milliards dĂ©fraient toujours la chronique dans la gestion Ă©tatique. Spoliations fonciĂšres. MarchĂ©s nĂ©buleux. DĂ©tournement de fonds.
Lâarrogance des parvenus au pouvoir nâa plus de limites. Le dernier remaniement ministĂ©riel a remis en selle des visages dont lâimpertinence du discours nâa dâĂ©gal que la mauvaise foi intellectuelle et la vacuitĂ© dâune Ă©thique personnelle. Le rappel documentĂ© de la contradiction de leur posture dâantan et celle dâaujourdâhui nây change rien. Rester dans les grĂąces dâun chef Ă la moralitĂ© au plancher vaut pour eux toutes les bassesses et tous les reniements. Avec la complicitĂ© dâune presse friande du sensationnel, des potins et des sujets divisifs, ils vadrouillent dans les mĂ©dias pour thĂ©oriser un possible troisiĂšme mandat de leur chef. Les consĂ©quences dramatiques dĂ©jĂ vĂ©cues au SĂ©nĂ©gal et dans dâautres pays limitrophes dĂ©coulant dâune telle folie dĂ©cisionnelle ne semblent guĂšre les Ă©branler. Lâobsession de conservation du pouvoir, mĂȘme dans lâillĂ©galitĂ©, les aveugle et les pousse dans un piĂštre raisonnement que le bon sens dĂ©cĂšle rapidement. Sentant la fin de leur rĂšgne, ils jouent leur va-tout au risque dâemporter des vies. Tu comprends pourquoi le cynisme des citoyens envers les politiques ne faiblit pas. Quand un homme ne peut plus ĂȘtre liĂ© par sa parole et que les actes quâil pose soient uniquement dĂ©terminĂ©s par lâopportunisme, lâambition et les calculs du moment, il devient vil et insignifiant. Notre profond dĂ©sir de reconnecter les hommes politiques avec des valeurs de fidĂ©litĂ©, de reconnaissance et de dĂ©sintĂ©ressement a encore du chemin Ă faire.
PASTEF poursuit son bonhomme de chemin et se renforce partout dans tous les coins du pays. Il est devenu incontestablement la premiĂšre formation politique de lâopposition. Tu y as contribuĂ© Ă ta maniĂšre et câest pour cette raison que nous devons une reconnaissance permanente Ă ceux qui ont cru avec tĂ©nacitĂ©, dĂšs les premiers moments de son existence, que cet arbre de lâespoir pouvait un jour porter des fruits. Câest une vĂ©ritable prouesse de massification du parti que les militants rĂ©alisent Ă la base, avec peu moyens. Je dois aussi tâapprendre que lâopposition rĂ©unie autour de Yewwi Askan Wi et sous le leadership du PROS a fait de remarquables gains Ă©lectoraux aux derniĂšres Ă©lections locales et lĂ©gislatives. Benno a significativement perdu du terrain et son Ă©lectorat sâest fondu comme du beurre sous le soleil. Toutefois, le triomphe de lâopposition nâa pas Ă©tĂ© une promenade de santĂ©. Je tâĂ©pargne les dĂ©tails de cette nouvelle saga oĂč lâobjectif pernicieux de lâĂtat a toujours Ă©tĂ© de garder le privilĂšge de choisir ses compĂ©titeurs. Par des arguties juridiques les unes plus fallacieuses que les autres, il a usĂ© de tous les moyens possibles pour empĂȘcher la tenue dâĂ©lections transparentes et inclusives. Cependant, il souffrira de voir de grandes villes du pays dirigĂ©es maintenant par des maires issus de lâopposition et surtout de partager enfin lâAssemblĂ©e nationale avec des dĂ©putĂ©s de lâopposition. Un Ă©quilibre du pouvoir qui fait visiblement peur. Un camouflet qui fait mal et les rend, tels des animaux blessĂ©s, encore plus virulents et dĂ©cidĂ©s Ă faire payer Ă une seule personne, Ousmane Sonko, la rançon de leur misĂ©rable mĂ©diocritĂ©.
Te rappelles-tu, la veille de ton dĂ©part vers les cieux, ton fameux live Facebook sur la page de Jotna? Des nervis envoyĂ©s par Doudou Ka avaient encore tentĂ© de sâattaquer violemment au cortĂšge du PROS qui se rendait Ă lâaĂ©roport de Ziguinchor. Je dois te dire que ces dĂ©moniaques tentatives dâintimidation nâont pas encore connu une fin. Elles se renouvellent sous plusieurs formes, les unes plus insidieuses que les autres. Câest Ă croire quâils ne lĂącheront jamais le morceau tant quâOusmane reste en vie. Tels de voraces carnassiers, leur haine pue Ă mille lieues, dĂšs quâils ouvrent leur grande gueule. Ses plus irrĂ©ductibles pourfendeurs, dont certains ont du sang dans les mains, sont rĂ©compensĂ©s et promus Ă des postes prestigieux pour continuer la lĂąche mission. Fort heureusement, les SĂ©nĂ©galais nâont pas embarquĂ© dans leur continuelle diabolisation et Sonko reste dans les cĆurs. Je te le confirme. Chacune de ses sorties est un test grandeur nature de son niveau de popularitĂ©. Ăa rend fou tout cela et je mesure le niveau de dĂ©solation de ceux qui veulent dĂ©sespĂ©rĂ©ment lâanĂ©antir. Toutes les idioties du monde sont colportĂ©es Ă son endroit dans les mĂ©dias pour le rendre dĂ©testable aux yeux de lâopinion publique. En vain. On assiste tous les jours au dĂ©filĂ© des malotrus apĂ©ristes dans les mĂ©dias, les uns plus insipides que les autres, pour entretenir la campagne de salissage et de dĂ©nigrement. Lâaffaire Adji Sarr, leur sujet de prĂ©dilection, dossier judiciaire aussi vide que puĂ©ril, est lâos dĂ©charnĂ© quâils continuent de ronger. Ă sâen casser les dents. Ils se font toujours drĂŽlement ridiculiser Ă dĂ©faut dâĂȘtre royalement ignorĂ©s.
Pendant ce temps, PROS, toujours dâaplomb, a repris le Nemeeku Tour et compte rencontrer les SĂ©nĂ©galais partout oĂč ils se trouvent pour recueillir leurs prĂ©occupations et partager avec eux sa vision dâun autre SĂ©nĂ©gal. Celui de toutes les possibilitĂ©s. Fallait que tu voies cette alchimie naturelle qui le connecte avec les SĂ©nĂ©galais mĂȘme lorsquâil dĂ©sire ardemment que cela se passe dans la plus grande sobriĂ©tĂ©. Mbour a Ă©tĂ© la premiĂšre Ă©tape de ces visites de proximitĂ© qui font dĂ©jĂ des Ă©mules. En plus de lâaccueil chaleureux des populations, des responsables politiques locaux dĂ©cident dâembarquer Ă bord et de rejoindre PASTEF. Des adhĂ©sions marquantes qui viennent grossir les rangs du parti.
Nous rĂȘvons de ce GRAND SOIR de 2024. Beaucoup dâembĂ»ches seront dressĂ©es sur ce long chemin qui mĂšne Ă la victoire finale, mais ta phrase prĂ©monitoire, devenue virale, que jâai partagĂ©e aux premiĂšres heures de ton accident, rĂ©sonne toujours dans nos tĂȘtes et continuent de nous maintenir dĂ©terminĂ©s et debout : « Si je tombe sur le champ de bataille, dâautres patriotes porteront le drapeau jusquâen 2024. » Un vĂ©ritable cri de ralliement. Personne ne pourra freiner la dynamique de changement enclenchĂ©e depuis lâarrivĂ©e de PASTEF dans lâespace politique et qui correspond dâailleurs Ă un besoin irrĂ©sistible des Africains de reprendre en fin leur destin en main. Devenir enfin Maitres chez nous. Le long processus dâĂ©veil des consciences portĂ© par les pĂšres fondateurs semble arriver Ă maturation et câest peut-ĂȘtre la phase la plus dĂ©cisive et la plus fragile. Beaucoup dâintĂ©rĂȘts sont menacĂ©s et les moyens les plus sanguinaires seront dĂ©ployĂ©s pour Ă©teindre cette flamme de lâespoir. La rĂ©sistance populaire sera toutefois Ă la hauteur des attaques prĂ©mĂ©ditĂ©es.
Je tâenvoie les salutations de lâĂ©quipe de Jotna. Dieynaba souffre toujours de ton absence. Comme moi, depuis un an, elle nâa pu se dĂ©partir de ta photo sur sa page Facebook. Sur WhatsApp, Mame Mbaye y garde prĂ©cieusement ton image. Ton acolyte Abdoulaye est toujours aux commandes techniques. Je sais que tu lui manques beaucoup aussi. Sadikh et Diallo, virtuoses des reportages sur le terrain, ont accrochĂ© des centaines de milliers dâinternautes sur nos plateformes de diffusion de la campagne Ă©lectorale des derniĂšres lĂ©gislatives. Lâappel tĂ©lĂ©phonique de Birame SoulĂšye aprĂšs les locales, plein de reconnaissance sur le travail que nous avons abattu, mâa replongĂ© sur le chemin parcouru avec trĂšs peu de moyens pour asseoir notre crĂ©dibilitĂ© mĂ©diatique tout en gardant une ligne Ă©ditoriale politique assumĂ©e. Dâautres profils tout aussi dĂ©vouĂ©s sont venus se joindre Ă lâĂ©quipe : Ibou, Jamil, Momo, DĂšme⊠Jâaurais aimĂ© que tu les connaisses comme les milliers dâautres jeunes qui ont adoptĂ© le PROJET, prĂȘts Ă le dĂ©fendre par tous les moyens possibles.
Sache que chaque coup de fil ou message reçu pour magnifier notre travail est aussi célébré à ton honneur.
Cher PIF, le texte commence Ă ĂȘtre long et nous devons nous prĂ©parer au triomphe dâune autre vĂ©ritĂ© ce jeudi 3 novembre. Je tâen donnerai des nouvelles.
Nous renouvelons nos priÚres pour que la miséricorde divine continue de se déverser sur toi, sur Ama et sur Moussa.
Reposez éternellement en paix !
Lamine Niang