SEYDINA ALIOUNE NDIAYE, AUTEUR DE « L’ANGLE MORT ÉCONOMIQUE »: « AVEC LA DISPARITION DU CHEMIN DE FER, C’EST LA COLONNE VERTÉBRALE DE NOTRE ÉCONOMIE QUI EST BRISÉE… »

Un livre de plus sur les rayons des bibliothèques: « L’Angle mort économique » : comment la négligence du rail public farrotte le développement du Sénégal ». Paru aux Editions Griffes du Lion, cet ouvrage de 271 pages a pour auteur Seydina Alioune NDIAYE. Dans ce livre parti pour être un best-seller en ce domaine, le natif de Guinguinéo
(Kaolack) y aborde, entre autres sujets, la belle épopée du chemin de fer qui procurait, jadis, tonus et vitalité à l’économie. Il déplore la mort de ce mode de transport qui déteint, aujourd’hui, sur les activités devenues ternes des villes traversées par le rail comme Thiès, Khombole, Ndangalma, Bambey, Guinguinéo, Birkilane, Malhem Hodar, Koungheul, Malhem Niani Koumpentoum, Tambacounda, Kidira, etc. Néanmoins, il milite pour sa revalorisation afin de redonner aux populations autochtones leur bonheur d’antan.

C’est dans une salle archi-comble que la cérémonie de dédicace de ce livre a eu lieu, ce week-end. Parents, amis, praticiens de l’économie, connaissances et autres curieux sont massivement venus pour prendre part à cet événement. D’entrée de jeu, le préfacier de cet ouvrage, M. Mayacine CAMARA, Economiste-Statisticien et Planificateur et, non moins, ancien ministre, de revenir sur les lignes de force de cette œuvre: « Nous sommes très séduits et honorés de votre présence. Je salue le travail d’un intellectuel de grand empan, en l’occurence, M. Seydina Alioune NDIAYE. Il vient, ainsi, aborder un sujet crucial et vital pour le développement économique du Sénégal. À travers son livre, il pose des problèmes et propose des solutions. Il nous raisonne et lance les défis de la relance du chemin de fer qui est un levain et un levier sûr de notre économie », s’est expliqué M.CAMARA. L’ancien Maire de la Ville de Koungheul, de regretter: « Au Sénégal, on accorde trop d’importance à la politique. Les différents régimes qui se sont succédé étaient tout simplement obsédés par leur survie politique, c’est-à-dire, comment faire pour s’éterniser au pouvoir. C’est un handicap majeur pour le devenir de notre nation. Le temps de l’économie n’est pas le temps de la politique. Aujourd’hui, il ya vraiment lieu de prendre des mesures conformes aux fondamentaux économiques pour sortir du guêpier du sous-développement en boostant les moyens de production. Avec le rail, on peut connecter les régions et impulser davantage leurs activités », lance-t-il avant de souligner: « Nous en avons marre des politiciens à la vision courte. Je m’explique: en 1975, l’autoroute Dakar-Saint-Louis allait nous coûter 10 milliards de FCFA. Nos dirigeants de l’époque ont beaucoup tergiversé. La route, comme on dit, c’est le développement. On ne doit plus répéter les erreurs du passé », a dit sur un ton rageur l’ancien ministre Secrétaire d’Etat en charge du réseau ferroviaire.

Le Professeur Mounirou NDIAYE, enseignant-chercheur à l’UFR de l’Université Iba Der THIAM de Thiès salue la forte teneur scientifique, philosophique et poétique que regorge « L’Angle mort économique »: « Ce livre vient à son heure. Le chemin de fer est un secteur à l’agonie. L’absence du rail est très pénalisante pour l’économie. L’autorité publique doit se rendre compte qu’il ya une indispensabilité de relance de la voie ferrée qui procurait joie et bonheur aux populations en aiguillonnant le commerce local. Il est urgent de le revitaliser. Pour finir, je salue la teneur scientifique, philosophique et poétique de son auteur qui rend aussi un vibrant hommage à son père biologique. L’ouvrage passe pour être une référence en ce domaine dans les années à venir ».

Et l’auteur de « L’angle mort économique », de faire remarquer: « Ce livre n’est pas un procès pour le régime passé. Nous avons constaté que le chemin de fer était les veines de notre économie. En décrétant sa mort, c’est sa colonne vertébrale qui est brisée en ce sens que les axes traversés (Thiès, Khombole, Ndangalma, Bambey, Guinguinéo, Birkilane, Malhem Hoddar, Koungheul, Malhem Niani, Koumpentoum, Tamba, Kidira, etc. ) sont devenus des déserts économiqus. Pour la petite histoire, en 1960, le réseau hérité était constitué de 936Km de voie ferrée, 25 gares et haltes, de 15 locomotives et 150 wagons pour un patrimoine foncier étalé sur toute l’étendue du territoire national de plusieurs centaines d’hectares, avec plusieurs services annexes comme la Poste qui était une filiale des chemins de fer jusque dans les années 70 », a fait savoir le mathématicien, banquier, économiste et ancien conseiller technologique du Secrétaire d’Etat chargé du réseau ferroviaire.

Seydina Alioune NDIAYE, Auteur

Seydina Alioune NDIAYE, de dire au finish: « La renaissance du rail s’avère une nécessité. Elle sera bénéfique pour le Sénégal. Elle va encourager l’émergence de nouvelles villes tout autour. Elle permettra aussi d’en finir avec la macrocéphalie de Dakar avec ses conséquences souvent fâcheuses. Cette détresse sociale causée par le phénomène « Barça ou Barsax » ira descresecendo avec cette relance. Avec ce nouveau régime, l’espoir est donc permis. Le renouveau du chemin de fer est une urgence. Aucun pays dans le monde n’est sorti du sous-développement en négligeant ce secteur fondamental pour l’économie », a-t-il remarqué.

Ibrahima NGOM Damel