RÉSOLUTION 1325 : LE SÉNÉGAL CÉLÈBRE 25 ANS D’ENGAGEMENT ET PLACÉ LE LEADERSHIP FÉMININ AU CŒUR DE SA STRATÉGIE DE PAIX
Le Sénégal a commémoré, ce vendredi 31 octobre 2025, le 25ème anniversaire de la Résolution 1325 de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité. Placée sous l’égide du Ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités, cette journée a été l’occasion de faire le bilan des progrès, de magnifier le rôle des femmes comme « artisanes de la paix » et de renouveler les engagements de l’État face aux défis modernes.
« On entend le bruit du mur qui s’écroule, mais jamais celui du blé qui pousse ». C’est par ce proverbe chilien que Youssou DJITÉ, Directeur de cabinet du Ministère de la Famille, a conclu une journée de commémoration dense et symbolique. Le « blé qui pousse », ce sont ces femmes sénégalaises, actrices discrètes mais motrices de la cohésion sociale, célébrées aujourd’hui à l’occasion du 25ème anniversaire de la Résolution 1325.
Organisé par la Direction de l’Equité et de l’Egalité de Genre, en partenariat avec ONU Femmes et le Bureau National de la CEDEAO, l’événement a réuni une centaine d’acteurs clés : décideurs, diplomates, société civile, leaders religieux et, surtout, une forte délégation de jeunes.
Une vision d’État : Les femmes au centre de l’Agenda 2050
Portant la voix de la Ministre Maimouna DIEYE, M. Youssou DJITTÉ a réaffirmé la place centrale des femmes dans la vision du gouvernement. Il a rappelé que l’Agenda National de Transformation, porté par le Président Bassirou Diomaye FAYE et le Premier Ministre Ousmane SONKO, fait des femmes et des jeunes les « leviers essentiels de la cohésion sociale et de la stabilité » à l’horizon 2050.
« Ma conviction profonde, » a-t-il martelé au nom de la ministre, « est que les femmes ne doivent pas être considérées seulement comme des victimes mais comme des actrices et artisanes de la terre, porteuses de solutions. »
Cette conviction s’ancre dans un contexte de défis renouvelés. M. DJITTÉ a souligné l’urgence de faire face aux « nouveaux défis qui nous interpellent », citant explicitement la désinformation, les violences numériques et l’extrémisme violent, qui menacent le tissu social.
Casamance : L’exemple vivant du leadership féminin
ÔL’émotion était palpable lorsque le Directeur de cabinet, lui-même originaire de la région, a rendu un hommage vibrant aux femmes de Casamance. Il a magnifié l’œuvre des plateformes « Ca bonketor » (se pardonner mutuellement) et « Usoforal » (s’entraider) des régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.
ÎLeur rôle dans le retour progressif de la paix a été salué comme une « avancée majeure » et un modèle pour la nation, prouvant que « quand les femmes prennent le leadership, la paix s’installe partout. »
« La paix, ce n’est pas l’absence de guerre »
Reprenant ce flambeau, Mme Astou DIOUF, Directrice de l’Equité et de l’Egalité de Genre, a souligné la réussite de la journée, marquée par la « symbiose et la cohésion » de tous les participants autour du « bien collectif » qu’est la paix.
Interrogée sur l’impact concret du « Plan Diomaye pour la Casamance », Mme DIOUF a offert une vision holistique. « La paix, ce n’est pas l’absence de guerre, » a-t-elle insisté. C’est un changement de visage socio-économique.
Elle a détaillé comment ce plan permettra de :
Réinstaller les populations, en majorité des femmes, avec des programmes d’autonomisation (citant 270 ménages déjà appuyés).
Garantir l’accès à l’éducation et aux soins de santé.
Permettre aux femmes de mener leurs activités économiques en toute sécurité.
ĹMme DIOUF a également salué le leadership croissant des femmes au sein des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), tout en rappelant la nécessité de continuer à les appuyer dans leur double rôle de professionnelles et de mères.
Un dialogue intergénérationnel pour l’avenir
Point d’orgue de la méthodologie de cette journée, un cercle de dialogue intergénérationnel a réuni décideurs, femmes leaders et jeunes (filles et garçons). L’objectif : assurer la transmission et bâtir une « force collective et symétrique », comme l’a décrit M. DJITTÉ, pour « repousser les démons de la division ».
En quittant la salle, les participants repartent avec des engagements renouvelés, mais surtout avec la conviction, partagée par Mme DIOUF, que le Sénégal doit « rester ancré dans une dynamique de prévention » pour maintenir sa stabilité légendaire. La discrète mais puissante « pousse du blé » continue.
