GRANDE MURAILLE VERTE : LE SÉNÉGAL ET LA FAO LANCENT LE PROJET SURAGGWA POUR RESTAURER 80 000 HECTARES DE TERRES
C’est dans le cadre solennel de l’hôtel Fleur de Lys de Point E – Dakar que s’est tenu, ce lundi, l’atelier national de lancement du projet de Renforcement de la Résilience de la Grande Muraille Verte d’Afrique (SURAGGWA). Présidé par le Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, en partenariat avec la FAO, cet événement marque le démarrage opérationnel d’une initiative ambitieuse dotée d’une enveloppe globale de 222 millions de dollars.
Une réponse urgente à la crise climatique au Sahel
Le contexte de ce lancement est marqué par une urgence écologique sans précédent. Comme l’a rappelé M. Fodé FALL, Secrétaire général du Ministère de l’Environnement, le Sénégal a perdu près de 340 000 hectares de forêts entre 2005 et 2023 sous la pression combinée de l’agriculture, des feux de brousse et de la coupe illicite de bois.
Dans un message lu par M. Patrick Bahalokwibale, Mme Bintia Stephen-Tchicaya, Coordonnatrice sous-régionale de la FAO, a souligné la vulnérabilité de la région : « Plus de 70% des communautés rurales dépendent directement de l’agriculture pluviale, rendant leurs moyens de subsistance extrêmement fragiles face aux aléas climatiques. »
SURAGGWA : Un levier de transformation massive
Le projet SURAGGWA (Scaling-Up Resilience in Africa’s Great Green Wall) se positionne comme une réponse d’envergure à ces défis. Financé à hauteur de 150 millions de dollars par le Fonds Vert pour le Climat et complété par 72 millions de dollars de cofinancement des gouvernements partenaires, le programme couvre huit pays sahéliens.
Pour le Sénégal, les objectifs sont clairs et ambitieux. Le projet vise à :
Restaurer plus de 80 000 hectares de terres dégradées.
Renforcer les capacités de l’Agence Sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille Verte (ASERGMV).
Développer des chaînes de valeur durables (produits forestiers non ligneux, agroécologie).
Améliorer la résilience des communautés locales face au changement climatique.
Capitaliser sur les acquis
La FAO et le gouvernement sénégalais ne partent pas de zéro. Ce nouveau programme s’appuie sur les succès de précédents projets tels que Action contre la désertification et RIPOSTES, qui ont déjà permis de restaurer des milliers d’hectares et de mettre en place des pépinières et des espaces boisés communautaires.
« Avec SURAGGWA, nous franchissons une nouvelle étape […] pour faire de la Grande Muraille Verte un symbole vivant de la résilience, de la dignité et de l’espoir », a affirmé la représentante de la FAO.
Une vision alignée sur « Sénégal 2050 »
Pour les autorités sénégalaises, ce projet s’inscrit parfaitement dans l’agenda national de transformation « Vision Sénégal 2050 ». M. Fodé Fall a insisté sur le fait que la Grande Muraille Verte est un levier essentiel de transformation durable, particulièrement pour les zones vulnérables du nord du pays.
La convention signée le 4 juillet 2025 entre le Sénégal et la FAO entre désormais dans sa phase active. La réussite de SURAGGWA reposera sur une synergie d’action entre l’État, les partenaires techniques, le secteur privé et, surtout, les communautés locales, premières actrices de cette reconquête verte.
