Ads 1

Décryptage du Discours du Président du 03 avril 2022 par Youssou Diallo, président du Club Sénégal Émergent

0 697

Pdt Youssou Diallo Club S.E.: Invité de la Matinale – Rewmi Fm du 04 avril 2022

Youssoupha DIALLO, Président du Club Sénégal Emergent, PCA de Sonacos sa.

Mr Diallo, Bonjour.

Bonjour.

Vous êtes aussi membres de la mouvance présidentielle et PCA de la SONACOS. Vous avez sans doute suivi le discours traditionnel à la Nation du Chef de l’Etat, Macky Sall, à la veille de la Fête de l’indépendance. Sur la forme et dans le fond que retenez-vous ?

Je voudrais d’abord, à l’entame de notre entretien, féliciter l’ensemble des sénégalais à l’occasion de la célébration du 62ème anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance. 62 ans, dans la vie d’un homme c’est beaucoup, peut-être les deux tiers (2/3) ou au maximum, la moitié (1/2) de la vie d’un homme. Mais à l’échelle des pays et des Nations, ce n’est pas grand-chose ; il y a des pays qui sont millénaires, il y en a d’autres qui ont vécu plusieurs siècles de liberté et de souveraineté internationales.

Dans le même temps , je voudrais aussi féliciter nos lions qui ont montré qu’ils sont de vrais champions, qu’ils sont résilients, ils ont honoré le peuples sénégalais, ils se sont honorés eux-mêmes en étant les premiers footballeurs sénégalais à gagner la CAN, ils ont été honoré par l’ensemble des sénégalais, le Président Macky Sall en premier, qui les a soutenu comme jamais ils ne l’ont été, qui les a reçu, félicité et récompensé au nom de la nation, à la hauteur de leur performance.

Nos lions du football ont démontré que rien de grand ne se fait sans organisation et méthode dans le travail et l’effort continu, dans l’opiniâtreté, la ténacité, dans la stabilité et la durée, sans une foi inébranlable en la victoire. Je crois que à travers cette pédagogie de la réussite par l’action, nos valeureux lions donnent une leçon à l’ensemble des sénégalais.

Maintenant, pour ce que je retiens retenu du discours du Chef de l’Etat; vous le savez, le 4 avril marque notre accession à la souveraineté internationale. Et Là, c’est le Président de tous les Sénégalais, le Père de la Nation qui s’adresse à tous, toutes différences, toutes ethnies, toutes compositions confondues; il a fait un discours d’une très grande profondeur ; un discours réaliste, honnête, équilibré, qui n’a rien occulté des problèmes qui concernent le pays dans le contexte actuel. Le thème qui a été mis en avant : «Armée, forces  de défense et de sécurité, résilience nationale ». Je crois que les différents aspects relatifs aux forces de défense et de sécurité et a la jeunesse dans son discours, ont été très bien abordés. Le discours qui a duré à peine 15 mn a été dense, pertinent, concis, exhaustif et précis. Donc, vraiment j’exprime ma grande satisfaction et je félicite le Président de la République de son discours de très haute portée, de très grande signification pour l’ensemble des Sénégalais.

En tout cas, sur les gros points de ce discours il y a cette crise en Casamance. Partagez-vous l’option militaire que l’Etat semble favoriser pour le moment ?

Vous le savez , un pays ne peut pas négocier sa souveraineté, ne peut pas laisser faire des situations du genre de ce qu’on a noté à notre frontière avec la Gambie avec la création d’espaces de pillages et d’exploitation illégale de nos ressources naturelles par des bandits, d’espaces de non droit sur un territoire national. Il ne s’agit plus lutte contre une rébellion armée au sens classique du terme, d’une guerre en Casamance mais , d’un rétablissement de l’ordre et de la sécurité des biens et des personnes, de l’Etat de droit dans toutes une portion de la région de Ziguinchor.Ce qu’on appelait le conflit de la Casamance est devenu sous le Président Macky Sall , une probleme de maintien de l’ordre et de sécurité intérieure.A suite des événements qui se sont produits depuis 1982, il y a eu des groupes mafieux, de hors la loi qui, dans certains zones, surtout à la frontière avec la Gambie, à la faveur de toutes sortes de trafics, ont continué à écumer les populations, à piller les ressources naturelles de notre pays, à voler à intimider et à tuer ; mais plus grave , ils sont allés même jusqu’à agresser nos forces de défense et de sécurité et en prendre quelques en otage.   

L’Etat du Sénégal, qui a toujours favorisé la négociation; y compris ces bandes, pour les ramener à la raison, a décidé cette fois- ci, parce c’est trop c’est trop, de rétablir avec vigueur et rigueur l’ordre. L’ensemble du peuple sénégalais,  y compris les cadres et forces vives casamançais, est derrière le Chef de l’Etat pour l’éradication définitive de ces bandes de ‘’hors la loi’’ de l’ensemble territoire national.

Justement, il a appelé aussi à une mobilisation générale pour l’autosuffisance alimentaire. Est-ce la solution face à l’inflation des prix de denrées de première nécessité ?

Je crois que ce sont des actions fortes… Je rappelle que je  suis, comme vous l’avez dit tantôt, le président du Club Sénégal Emergent qui se définit comme une chaîne d’engagement patriotique, un regroupement d’intellectuels, de cadres et de personnes ressources décidés à accompagner les Pouvoirs publics dans  la mise en œuvre réussie du PSE .Et nous avons décidé, à partir de la vision du Président de la République , Macky Sall, sur l’avenir du Sénégal, surtout au plans économique et social, d’accompagner et de soutenir son action.

Dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE), le secteur économique moteur, c’est l’Agriculture. Cette option forte pour l’Agriculture a été mise en œuvre depuis le lancement du PSE en janvier 2014.

L’option forte sur l’autosuffisance alimentaire du Sénégal et particulièrement l’autosuffisance par rapport à la denrée qui est la plus consommée, à savoir le riz. Sur le plan de l’autosuffisance en riz, il y a des performances importantes et incontestables, qui ont été réalisées; parce que,  le Sénégal est parti d’un taux d’autosuffisance à peine de 20% en 2012 à un taux supérieur à 60% aujourd’hui. En l’espace de 10 ans le taux d’autosuffisance en riz a été multiplié par 3 ! Dans le cadre d’un Programme accéléré de développement de l’agriculture (Pracas) nous projetions d’atteindre l’autosuffisance en riz en 2017, c’est-à-dire en moins de 3 ans ! C’était très ambitieux pour dire le moins ! Cela ne s’est pas réalisé totalement, mais, il faut apprécier les avancées très fortes réalisées.

Durant la période forte de la Covid-19, le Sénégal a évité la récession grâce aux performances de l’agriculture.

Maintenant, on ne parle plus d’autosuffisance. On utilise un concept beaucoup plus fort. C’est le concept de souveraineté alimentaire. Un pays ne peut pas dépendre de l’étranger pour vivre. À un moment, la période triomphante du libéralisme et de la mondialisation économique, le concept de sécurité alimentaire était développé et disait qu’à partir du moment où on avait la possibilité d’importer des produits alimentaires, on pouvait se passer de produire ce qu’on consomme, si les coûts étaient supérieurs aux coûts du marché international. Ce modèle était séduisant sur le plan théorique surtout , de la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, mais aujourd’hui, avec ce qui s’est passé à cause de la covid-19 , la rupture des chaines d’approvisionnement, des chaines logistiques, alimentaires et nutritionnelles, le protectionnisme, sont là pour nous montrer qu’un pays ne peut dépendre de l’extérieur totalement ou en grande partie de l’étranger pour sa nourriture et son alimentation.  Les options très justes du Président Macky Sall avec le PSE sur l’autosuffisance alimentaire ont été validées par le réalité de l’évolution économique du monde.

Et quel sera le rôle de la SONACOS dont vous êtes le PCA ?

D’ailleurs, la SONACOS fait partie de ces grandes options en matière de souveraineté alimentaire, parce que , le régime qui avait précédé celui du Président Macky Sall , avait décidé de privatiser une entreprise comme la SONACOS, qui s’occupait de première spéculation commerciale de l’agriculture, l’arachide. Mais le Président Macky Sall a eu le sens patriotique élevé, en dépit de l’opposition des institutions financières internationales, de racheter la Suneor (Sonacos privatisée) quasiment à l’agonie et de la nationaliser, pour en faire une entreprise sénégalaise plus performante.

Je rappelle qu’avec la privatisation ça s’appelait SUNEOR. Mais l’ancien nom de SONACOS a été ramené. Et, aujourd’hui on a vu le changement… L’huile fabriquée à partir de l’arachide qui est la deuxième meilleure au monde après celle de d’olive, même si ce n’est pas en quantité qui permet de couvrir l’ensemble des besoins en huile du Sénégal. La SONACOS se porte de mieux en mieux. Maintenant il y a l’étape du renforcement et du renouvellement des équipements techniques pour permettre de satisfaire la demande nationale en huile, en tourteau d’arachide, avec le principe de diversification avec l’aliment de bétail, le vinaigre, le Javel, d’autres produits.

Du point de vue de la gestion, on a vu une entreprise qui était totalement déficitaire, devenir, en quelques années , une entreprise bénéficiaire , qui a même distribué ces deux dernières années des primes de rendement à son personnel.

En votre qualité de Président du Club Sénégal Emergent, que suggérez-vous aux autorités ou autres acteurs de l’économie comme mesures de résilience face à la crise économique qui découle de la guerre entre la Russie et Ukraine ? 

J’ai suivi les différentes interventions par rapport la question de l’indépendance nationale et de la souveraineté du Sénégal.

Je vous dirais d’emblée, qu’un pays totalement indépendant est une vue de l’esprit, cela n’existe nulle part au monde.

Par contre, personne ne peut nier que le Sénégal, sur les plans politique, administratif, diplomatique et militaire, est un pays totalement indépendant. Maintenant, sur les plans économique, financier, scientifique et technologique, les pays dans le monde sont interdépendants. Les rapports de force entre les pays dans le monde s’exercent. Même avec la crise de la covid-19 vous avez vu que des pays européens ont été obligés d’importer de Chine ou d’Inde non seulement des produits pharmaceutiques, mais certains produits industriels. Au niveau des Etats-Unis, il en a été de même. La crise de l’Ukraine vient le confirmer encore avec le gaz, le pétrole, les technologies de pointe , le blé, les produits alimentaires et les fonds d’investissement et de placements russes.

Donc, entre l’option de ce que j’appelle le nationalisme ou le patriotisme fou et irréaliste et le patriotisme ou nationalisme lucide, réaliste et tient compte de beaucoup de facteurs d’interdépendance mondiale, il y a des options à faire par nos dirigeants, nos pays et nos nations. Je me réjouis de la lucidité de notre peuple, le peuple sénégalais qui soutient le Président Macky Sall dans ses options lucides, réalistes et patriotiques depuis qu’il est a la tête du pays .Le danger qui guette nos pays c’est l’aventure du fait de dirigeants politiques opportunistes et populistes qui surfent sur le chômage des jeunes et les difficultés du moment pour proposer de vrais fausses solutions au peuple , composé a plus de 65 % de jeunes de moins de 35 ans .Ce n’est pas facile dans le contexte du moment, mais toutes les bonnes volontés doivent prendre leur courage à deux mains  pour s’opposer aux pouvoiristes aventuristes  qui pullulent dans notre pays .Dans tous les pays où ces options ont été mis en œuvre, cela n’a généré que régression, pauvreté et surtout répression et instabilité sociale et institutionnelle!

Pour ce concerne la question par rapport à la crise ukrainienne; ça montre la justesse de l’option de notre pays  pour la souveraineté alimentaire. Nous ne pouvons totalement produire ici et maintenant notre alimentation et notre nourriture au Sénégal mais,  il y a un taux qu’il faudrait au moins atteindre entre 70 et 80%. Aujourd’hui, avec le soutien important à la recherche agricole, le Président Sall veut permettre au Sénégal de se doter  de variétés de semences adaptées et performantes pour produire en quantité et en qualité de nos besoins alimentaires fondamentaux. C’est à l’honneur, non seulement de nos chercheurs, mais du gouvernement qui décline les grandes options que nous avons.

En résumé, notre pays a fait des bonds extrêmement importants sur les plans scolaire,  scientifique; parce que il y avait des temps où au niveau de l’université il n’  y avait que des professeurs toubabs . Aujourd’hui, presque ils ne sont plus là. Au niveau de nos centres de recherches, c’était presque la même chose.

Maintenant, il va falloir accélérer la cadence et aller dans le sens de rendre encore notre pays beaucoup plus indépendant, d’abord sur le plan de la souveraineté alimentaire mais aussi sur le plan industriel pour transformer nos produits, élargir nos marchés et créer les conditions d’emplois plus nombreux et plus décents. Comme le Président de la République vient de le faire sur le plan des options économiques mais aussi par rapport au programme «Xeyu Ndaw gni».

Laisser un commentaire