Lâallusion faite aux enseignants qui corrigent des copies dâĂ©lĂšves en temps record est loin dâĂȘtre une stigmatisation du comportement de ces enseignants. Je ne faisais que partager par empathie un message dâun enseignant relatant un Ă©pisode de sa vie de correcteur quâil avait par la suite beaucoup regrettĂ©. Et par honnĂȘtetĂ© intellectuelle, et pour son respect pour lâĂ©lĂšve et lâĂ©cole, il avait jugĂ© opportun de partager ce message avec le ministre de lâEducation que je suis.
Il dĂ©plorait dans ce message la charge excessive de correction de copies dans des dĂ©lais extrĂȘmement courts. Sous une aussi forte pression de temps, il ne pouvait dĂšs lors garantir la rigueur, lâĂ©quitĂ©, la justice et lâimpartialitĂ© dans lâexĂ©cution de la tĂąche de correcteur. Il craignait fort dâavoir ainsi causĂ© du tort Ă certains Ă©lĂšves indĂ©pendamment de sa volontĂ©.
Pour ma part, je nâai aucun doute sur la conscience Ă©levĂ©e des enseignants dans lâexercice du mĂ©tier dont les contraintes et les exigences sont connues et reconnues par tous. Pour ĂȘtre du secteur, jâai plusieurs fois eu la preuve que les enseignants dans leur Ă©crasante majoritĂ© remplissaient en toutes circonstances, leurs obligations professionnelles. Ces enseignants travaillent dans des conditions difficiles et sâacquittent, sans broncher, de leurs obligations professionnelles. Câest justement pour faire le plaidoyer de ces agents de lâombre, que jâai Ă©voquĂ© dans une haute instance telle que celle du Conseil interministĂ©riel prĂ©sidĂ©e par le PM, cet exemple donnĂ© par un enseignant lui-mĂȘme et relatant les conditions prĂ©caires dans lesquelles il se trouvait pour corriger un nombre de copies Ă©norme en peu de temps. Cela signifie tout simplement pour le ministre que je suis, que le dĂ©ficit criard dâenseignants pourrait expliquer cette situation.
Par consĂ©quent, il ne sâagit pas dâune stigmatisation, mais plutĂŽt dâune plaidoirie pour lâamĂ©lioration des conditions de vie et de travail des enseignants. Une mauvaise interprĂ©tation a donc amenĂ© certains Ă considĂ©rer que les enseignants sont responsables de cet Ă©tat de fait. Mais mon rĂŽle est de corriger en amĂ©liorant leurs conditions de travail qui passe par lâaugmentation du nombre dâenseignants et de correcteurs aux examens. La justice et lâĂ©quitĂ© passent aussi par cette amĂ©lioration des conditions de travail.
Si nous voulons changer le systĂšme, aucun sujet ne doit ĂȘtre tabou. Discutons de tout dans un esprit positif et constructif pour progresser.
Chers enseignants, vous ĂȘtes au cĆur de lâĂ©cole et de sa transformation. Je suis avec vous. Nous sommes ensemble.
Mamadou Moustapha Mamba GUIRASSY
Ministre de lâĂducation nationale