L’ouverture du Comité Scientifique et Technique (CST) 2025 de l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) n’a pas été qu’une simple session de bilan. Elle a été le théâtre d’un dialogue direct entre le leadership de la recherche et l’État, aboutissant à des engagements fermes pour l’avenir de l’industrie agroalimentaire sénégalaise.
Alors que le CST se réunit pour deux jours sous le thème « La recherche au service du développement du secteur agroalimentaire », le Directeur Général de l’ITA, le Professeur Momar Talla GUÈYE, a profité de son discours pour lancer un plaidoyer majeur. Face au Secrétaire Général du Ministère de l’Industrie et du Commerce, Seydina Ababacar Sadikh NDIAYE, il a mis en lumière l’enjeu capital du nouvel incubateur de l’institut.
« Un appel solennel » pour l’incubateur
Dans une intervention passionnée, le Professeur GUÈYE a rappelé que l’ITA était au cœur de la nouvelle stratégie nationale des agropoles, affirmant que l’institut allait être « déployé au niveau des régions ». Pour lui, l’incubateur de l’ITA, bâti sur 1445 m² pour près d’un milliard de FCFA, doit servir de « modèle à dupliquer » pour ces futurs pôles régionaux.
Mais le DG a mis en garde contre le risque d’une « coquille vide ». « Je lance un appel solennel quant à l’importance d’équiper convenablement l’incubateur de l’ITA, » a-t-il déclaré. Avec une formule marquante, il a prévenu : « Des incubateurs, il y en a eu, beaucoup sont morts parce qu’il n’y a rien là -bas. » Il a souligné que l’opérationnalisation de cet outil permettrait « une réelle autonomisation des acteurs de l’agroalimentaire » et une « valorisation endogène de nos ressources ».
La réponse de l’État : « L’accompagnement » confirmé
Présidant la cérémonie au nom du ministre Serigne Gueye DIOP, le Secrétaire Général Seydina Ababacar Sadikh NDIAYE a directement répondu à cet appel. Reconnaissant l’ITA comme le « moteur » des PME agroalimentaires qui constituent 64% du tissu industriel, il a transformé le plaidoyer en promesse.
« Le ministère de l’Industrie et du Commerce accompagnera l’équipement de l’incubateur de l’ITA, » a affirmé M. NDIAYE. L’objectif, selon lui, est « d’accélérer la transformation des innovations en entreprises viables et en emplois durables ».
Cet engagement s’inscrit dans une vision plus large où l’ITA est un « acteur central de la transformation industrielle ». Le Secrétaire Général a rappelé l’importance des agropoles, citant l’exemple de l’Agropole Sud qui vise « 30 000 emplois directs ».
Le statut des chercheurs, l’autre dossier brûlant
Le Professeur GUÈYE n’avait pas limité ses attentes à l’équipement. Il a également porté la voix de son personnel en soulignant « l’attente extrêmement forte » concernant la signature du règlement d’établissement de l’ITA.
Là encore, la réponse du ministère a été sans équivoque. Seydina Ababacar Sadikh NDIAYE a assuré que le Directeur Général « peut compter sur notre appui pour son aboutissement ». Il a été particulièrement précis sur le fond du dossier, s’engageant à être « très attentifs sur le statut des chercheurs, mais également sur les conditions de retraite, pour vous aligner à vos autres homologues des autres universités ».
Alors que les chercheurs et les membres du CST entament leurs travaux pour valider le plan d’action 2026 – qui inclut des innovations comme les pâtes à base de céréales locales ou les produits dérivés de l’anacarde – les garanties obtenues ce jour ancrent plus que jamais l’ITA au cœur de « l’agenda national de transformation 2050 ».
Retrouvez les discours du DG de l’ITA et du SG du MINCOM sur la vidéo ci-dessous.
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