🔴VIDÉO–OUVERTURE DU SALON DE LA CRÉATIVITÉ, DE L’INNOVATION ET DU PATRIMOINE : L’AFRIQUE DE L’OUEST AFFIRME SA VISION D’UN AVENIR CRÉATIF
La CEDEAO, l’UEMOA et la République du Sénégal ont procédé jeudi à l’ouverture officielle du Salon de la Créativité, de l’Innovation et du Patrimoine, moment phare de la première édition d’ECOFEST. Cette manifestation régionale rassemble pour la première fois artisans, créateurs, jeunes start-ups et institutions culturelles issus de douze pays ouest-africains, incarnant une vision nouvelle où l’héritage culturel millénaire dialogue avec l’innovation technologique contemporaine.
Deux univers complémentaires au cœur du salon
Le salon s’articule autour de deux pavillons majeurs, chacun représentant un pilier essentiel du patrimoine et de l’avenir créatif de la région.
Le Pavillon des Savoir-Faire Patrimoniaux et Artistiques met en lumière les traditions et techniques artisanales héritées de plusieurs générations. Les artisans sélectionnés par chaque pays réalisent des démonstrations en direct de pratiques séculaires : design textile traditionnel, poterie, sculpture, vannerie, techniques architecturales anciennes et diverses formes d’arts manuels profondément ancrés dans les identités culturelles nationales. Les visiteurs peuvent observer les gestes, les outils, les matières et les procédés de création, permettant de transmettre ces savoir-faire traditionnels et d’inspirer la jeunesse.
Le Pavillon de l’Innovation Technologique et de la Création Numérique est dédié à la nouvelle génération d’innovateurs africains. Douze jeunes talents de moins de 35 ans, sélectionnés par chaque pays, exposent et démontrent des projets issus des technologies numériques, de la création digitale, de l’ingénierie créative, de l’intelligence artificielle appliquée, des applications culturelles et des objets connectés. Cet espace met en avant la capacité de la jeunesse ouest-africaine à proposer des solutions techniques originales, utiles et ancrées dans les besoins culturels et économiques contemporains.
La culture, une force vive de résilience
Amadou BA, Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme du Sénégal, a souligné l’importance cruciale de cette initiative lors de la cérémonie d’ouverture. Revenant sur le thème du festival, « Mutations et crises politiques en Afrique de l’Ouest, que peut faire la culture ? », il a affirmé : « La culture n’est pas un luxe, elle est une nécessité vitale pour nos peuples. Face aux défis qui nous assaillent, la culture est bien plus qu’un simple ornement, elle est une force vive, un espace de dialogue, de résilience et d’espérance. »
Ces paroles reprennent le message fort du Premier ministre Ousmane Sonko lors de la cérémonie d’ouverture du festival, établissant la culture comme vecteur fondamental de paix, d’intégration, de diversité et de cohésion sociale dans la sous-région.
Une dynamique créative en pleine effervescence
Le ministre a reconnu que l’Afrique de l’Ouest est aujourd’hui un foyer de créativité artistique d’une vitalité exceptionnelle. « Nos artistes, par leur talent et leur audace, portent haut les couleurs de notre continent sur la scène internationale. Des événements comme la Biennale de Dakar ont largement contribué à faire de notre sous-région un carrefour incontournable de l’art », a-t-il déclaré.
Le marché de l’art connaît effectivement une croissance sans précédent, soutenu par une classe moyenne émergente, des collectionneurs avertis et une diaspora dynamique. Les plus grandes maisons de vente aux enchères et les musées les plus prestigieux ouvrent désormais leurs portes à la création africaine, témoignant d’une reconnaissance internationale croissante.
Des obstacles structurels à surmonter
Toutefois, le ministre n’a pas omis les défis importants qui subsistent. « Derrière cette effervescence se cachent des défis structurels importants que nous devons collectivement relever », a-t-il averti. La prédominance d’un marché informel, le manque d’infrastructures de diffusion et de conservation, un soutien étatique parfois insuffisant et un cadre juridique encore fragile constituent autant de freins au plein épanouissement des talents régionaux.
« Les artistes qui sont pourtant la pierre angulaire de cet écosystème peinent encore trop souvent à vivre de leur métier et à avoir leurs droits protégés », a reconnu Amadou BA. Cette réalité souligne l’urgence de mesures structurelles pour professionnaliser et valoriser le secteur culturel.
Nouvelles perspectives d’opportunités
L’émergence de nouvelles galeries d’art, d’espaces indépendants et de plateformes numériques offre cependant des perspectives encourageantes. « Ces initiatives, qu’elles soient physiques ou virtuelles, permettent de décloisonner l’art, de le rendre accessible à un public plus large et d’offrir aux artistes de nouvelles perspectives de diffusion et de revenu », a noté le ministre. Elles constituent le signe d’un bouillonnement créatif qu’il est impératif d’encourager et d’accompagner.
Un environnement favorable à construire
Pour concrétiser cette ambition, le ministre a énoncé des priorités claires : la mise en place de politiques culturelles ambitieuses, la formalisation du marché d’art, le renforcement de la formation aux métiers de la culture, la protection de la propriété intellectuelle et le soutien à la mobilité des artistes et de leurs œuvres.
« C’est en donnant aux artistes les moyens de créer, de s’exprimer et de vivre dignement de leur travail que nous construirons un secteur culturel fort et durable. C’est en faisant de la culture un véritable levier de développement économique et social que nous répondrons aux aspirations de notre jeunesse et que nous renforcerons notre soft power sur la scène mondiale », a affirmé Amadou BA.
Une fierté collective
En contemplant les œuvres exposées, fruits de talents de jeunes artistes venus des douze pays participants, le ministre a exprimé son optimisme : « Je suis rempli d’optimisme. Elles nous parlent de notre histoire, de nos identités plurielles, de nos défis communs et surtout de notre capacité à nous réinventer et à construire un avenir de paix et de prospérité partagée. »
Le Salon de la Créativité, de l’Innovation et du Patrimoine s’impose ainsi comme un rendez-vous incontournable d’ECOFEST 2025, témoignant de la volonté de la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Bénin, le Sénégal, le Togo, le Nigeria, le Cap-Vert, le Liberia, le Ghana, la Gambie et la Sierra Leone de renforcer la coopération culturelle et de promouvoir les talents créatifs de la région. Le festival se poursuit jusqu’au 6 décembre.
Découvrez sur la vidéo ci-dessous, la vidéo des stands et le discours du ministre Amadou BA.
