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PUTSH À BISSAU : LE FRAPP EXIGE LE DÉPART DE LA JUNTE ET POINTE LA RESPONSABILITÉ DE LA CEDEAO

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Dans un communiqué au vitriol publié ce lundi 1er décembre, le Front pour une Révolution Anti-impérialiste, Populaire et Panafricaine (FRAPP) a condamné « avec la plus grande fermeté » le coup d’État militaire survenu le 26 novembre en Guinée-Bissau. Au-delà de l’exigence d’un retour à l’ordre constitutionnel, le mouvement panafricaniste tire à boulets rouges sur la CEDEAO et l’Union Africaine, accusées de laisser pourrir les crises politiques.

C’est une réaction qui ne souffre d’aucune ambiguïté. Alors que la Guinée-Bissau s’enfonce dans une nouvelle crise politique majeure, le FRAPP, fidèle à sa ligne souverainiste, monte au créneau. L’organisation dénonce l’interruption brutale du processus électoral, survenue à la veille de la proclamation des résultats du scrutin du 23 novembre 2025.

Un « vol » de la souveraineté populaire

Pour le Secrétariat Exécutif National du FRAPP, l’acte posé par la faction militaire dissidente n’est ni plus ni moins qu’une « confiscation inacceptable » de la volonté du peuple bissau-guinéen.

« Par cette prise de pouvoir par la force, une faction de l’armée a délibérément interrompu un processus électoral en cours […] Un tel acte constitue une grave atteinte à la démocratie, » martèle le communiqué.

L’organisation exige en conséquence des mesures immédiates : le retrait des militaires de la scène politique, le retour inconditionnel dans les casernes et la restitution des prérogatives aux institutions élues. Pour le mouvement basé à Dakar, « nul pouvoir ne saurait être légitime en dehors de la volonté populaire ».

La CEDEAO et l’UA sur le banc des accusés

C’est là que l’analyse du FRAPP se distingue des condamnations diplomatiques habituelles. L’organisation refuse de voir ce putsch comme un événement isolé, mais plutôt comme la conséquence d’une faillite institutionnelle régionale.

Le communiqué pointe du doigt « l’incapacité notoire » de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Africaine (UA) à traiter les causes profondes des instabilités :

Le tripatouillage constitutionnel ;

Le forcing des mandats présidentiels (troisièmes mandats).

Selon le FRAPP, cette tolérance envers les « coups d’État civils » pave inévitablement la voie aux coups d’État militaires.

Un contexte explosif

Le communiqué rappelle également le contexte de fragilité extrême de la Guinée-Bissau, décrit comme un pays miné par « l’ingérence étrangère » et « les trafics transnationaux ». Cette référence à peine voilée au narcotrafic, qui a souvent déstabilisé les institutions de Bissau, sert d’argument au FRAPP pour réclamer une « véritable souveraineté populaire, économique et militaire à l’échelle africaine ».

En réaffirmant que « le pouvoir appartient aux peuples et jamais aux armes », le FRAPP se positionne une nouvelle fois comme un acteur clé de la société civile ouest-africaine, tentant de fédérer les opinions publiques au-delà des frontières sénégalaises.

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