🔴VIDÉO–OPÉRATION DE DÉSENCOMBREMENT SUR L’AXE SIPS – POSTE THIAROYE : LES AUTORITÉS DÉTERMINÉES À ASSURER LE SUIVI
Les opérations de désencombrement menées sur l’axe SIPS-Poste Thiaroye de la route nationale numéro 1 représentent une initiative importante et courageuse dans la gestion de l’espace public urbain et l’amélioration de la fluidité du trafic. Sous la coordination du préfet du département de Pikine M. Hamdy MBENGUE et avec la participation de la Direction Générale du Cadre de Vie et de L’Hygiène Publique, de multiples acteurs institutionnels, ces interventions ont été réalisées dans le cadre d’une vision gouvernementale plus large visant à libérer les emprises routières.
L’analyse de ces opérations révèle une approche collaborative impliquant autorités administratives, collectivités territoriales et services techniques, mais souligne également les défis de pérennisation, notamment à travers des stratégies de suivi et d’aménagement clairement définies. Les autorités ont exprimé leur engagement à maintenir les espaces libérés en proposant des mesures d’embellissement et en impliquant le secteur privé, tout en reconnaissant l’importance d’une clarification des responsabilités entre les différents niveaux d’administration.
CONTEXTE ET FONDEMENTS DES OPÉRATIONS DE DÉSENCOMBREMENT
Les opérations de désencombrement sur l’axe SIPS-Poste Thiaroye s’inscrivent dans une politique nationale de sécurisation routière et d’amélioration du cadre de vie urbain au Sénégal. Elles ont été initiées suite à une directive officielle émanant des plus hautes autorités du pays.
Comme l’explique Hamdy MBENGUE, Préfet du Département de Pikine, « ces interventions répondent directement à la circulaire numéro 15 du 13 décembre 2024, document qui a fixé le cadre légal et administratif pour la libération des emprises routières sur l’ensemble du territoire national. Cette circulaire traduit une volonté politique de rétablir l’ordre dans l’occupation des espaces publics, particulièrement le long des axes routiers stratégiques comme la route nationale numéro 1 ».
Le choix de l’axe SIPS- Poste Thiaroye comme zone prioritaire d’intervention n’est pas anodin. Cette section de la route nationale représente un corridor urbain majeur traversant des communes densément peuplées de la banlieue dakaroise. Avant les opérations, cet axe souffrait d’une occupation anarchique de ses abords, entravant la circulation des personnes et des biens et créant des conditions propices aux accidents et à l’insécurité. Les instructions spécifiques données aux autorités départementales visaient à faire de ce tronçon un exemple de réussite en matière de désencombrement et de réaménagement urbain. Les opérations concrètes ont été menées pendant deux nuits consécutives, du 26 au 28 février 2025, témoignant d’une action rapide et déterminée suite aux instructions reçues.
Cette initiative s’inscrit également dans une vision plus globale de gouvernance urbaine promue par le gouvernement sénégalais dans l’agenda national de transformation systémique Sénégal 2050.
M.Serigne Kosso SÉNE, Directeur Général du Cadre de Vie et de l’Hygiène Publique, souligne que « ces actions répondent aux orientations du Président de la République et du Premier ministre, relayées par le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires ».
Cette chaîne de commandement illustre l’importance accordée à ces questions au plus haut niveau de l’État et révèle une approche intégrée associant plusieurs départements ministériels dans la gestion de l’espace public.
MISE EN ŒUVRE ET SYNERGIE DES ACTEURS INSTITUTIONNELS
La mise en œuvre des opérations de désencombrement sur l’axe SIPS- Poste Thiaroye a mobilisé une coalition d’acteurs institutionnels témoignant d’une approche multisectorielle face à la problématique de l’occupation irrégulière des espaces publics. Cette synergie, maintes fois soulignée par les différents intervenants, constitue l’un des facteurs déterminants du succès initial de l’opération. Le préfet du département de Pikine, en sa qualité de représentant de l’État au niveau local, a joué un rôle central de coordination, rassemblant autour de lui les différentes parties prenantes nécessaires à l’exécution effective des directives gouvernementales.
Parmi les acteurs impliqués, on compte des services techniques nationaux tels que Senelec (la société nationale d’électricité), les services d’hygiène et l’Ageroute (Agence des Travaux et de Gestion des Routes), dont l’expertise technique a été cruciale pour aborder les différentes dimensions du désencombrement. Les forces de défense et de sécurité, notamment la gendarmerie et l’escadron de surveillance routière, ont également participé activement aux opérations, garantissant leur bon déroulement et assurant la sécurité des personnes et des biens pendant les interventions nocturnes. Cette présence des forces de l’ordre témoigne de la sensibilité de telles opérations qui touchent souvent à des intérêts économiques établis, même si informels.
Au niveau des collectivités territoriales, les communes de Thiaroye-sur-Mer et de Guinaw Rail Sud, directement concernées par l’axe routier en question, ont été pleinement associées à la démarche. Les maires respectifs, Me El Mamadou NDIAYE et Abdoulaye DIOP, ont participé aux réunions préparatoires et ont mobilisé leurs services municipaux pour accompagner le processus ainsi les opérations de ce jour avec une présence physique remarquable tout au long de cette journée. Cette implication des autorités municipales revêt une importance particulière dans la mesure où elle favorise l’acceptabilité sociale des opérations auprès des populations locales et garantit une meilleure connaissance des réalités du terrain.
La Direction Générale du Cadre de Vie et de l’Hygiène Publique, sous la houlette de Serigne Kosso SÉNE, a apporté son expertise en matière d’aménagement urbain et d’amélioration du cadre de vie. Sa participation illustre la dimension environnementale et sanitaire des opérations de désencombrement, qui ne visent pas uniquement à fluidifier la circulation mais également à créer un environnement urbain plus sain et plus esthétique. Cette approche holistique du désencombrement, alliant considérations de transport, de salubrité et d’esthétique urbaine, témoigne d’une certaine maturité dans la conception des politiques d’aménagement urbain.
STRATÉGIES DE SUIVI ET PÉRENNISATION DES ACQUIS
La pérennisation des acquis des opérations de désencombrement constitue un enjeu majeur identifié par l’ensemble des acteurs impliqués. Contrairement aux initiatives antérieures souvent critiquées pour leur caractère ponctuel et leur manque de suivi, les autorités ont cette fois-ci accordé une attention particulière à l’élaboration de stratégies de suivi durables. Le préfet du département de Pikine, Hamdy MBENGUE, reconnaît explicitement cette problématique en affirmant : « le suivi est le plus important dans tout ce qu’on est en train de faire »1. Cette prise de conscience reflète une volonté de rompre avec les pratiques antérieures et d’inscrire l’action publique dans la durée.
Plusieurs mécanismes concrets ont été évoqués pour assurer ce suivi. Parmi eux figure la mise en place de conventions entre différents services et agences gouvernementales. Ces accords formels visent à définir clairement les responsabilités de chaque entité dans le maintien des espaces dégagés et à institutionnaliser leur collaboration au-delà de l’opération ponctuelle de désencombrement. Cette approche contractuelle témoigne d’une volonté de structurer l’action publique et de créer un cadre juridique contraignant pour les différentes parties prenantes.
Le rôle des forces de défense et de sécurité dans le suivi des opérations a également été souligné. L’escadron de surveillance routière et la compagnie de gendarmerie sont appelés à effectuer des patrouilles régulières pour dissuader toute tentative de réoccupation des espaces libérés1. Cette présence sécuritaire, si elle est maintenue dans la durée, pourrait constituer un facteur déterminant pour éviter le retour aux pratiques antérieures d’occupation anarchique des emprises routières.
Les autorités ont également mis l’accent sur l’implication continue des populations riveraines et des commerçants dans le processus de suivi. Abdoulaye DIOP, maire de Guinaw Rail Sud, affirme avoir « parlé avec les riverains, avec les commerçants, les transporteurs » pour les sensibiliser à l’importance de maintenir les espaces dégagés. Cette démarche participative vise à créer une appropriation locale des mesures de désencombrement et à responsabiliser les acteurs de terrain, considérés comme des partenaires essentiels dans la préservation des acquis.
Me El Mamadou NDIAYE, maire de Thiaroye-sur-Mer, rapporte que sa commune en est « à sa troisième opération de déguerpissement sans les autorités centrales », témoignant d’une certaine autonomie des collectivités locales dans la gestion quotidienne des espaces publics. Cette autonomie, couplée à la « parfaite synergie » désormais établie avec les autorités nationales, pourrait constituer un modèle innovant de gouvernance multi-niveaux pour la gestion des espaces publics urbains.
AMÉNAGEMENTS PRÉVUS ET EMBELLISSEMENT DE L’AXE ROUTIER
Au-delà des simples opérations de désencombrement, les autorités ont élaboré une vision plus ambitieuse pour l’axe SIPS- PosteThiaroye, incluant des aménagements et des embellissements destinés à transformer durablement le paysage urbain. Cette approche reflète une compréhension approfondie du fait que la durabilité des opérations de désencombrement ne peut être assurée par la seule répression, mais nécessite également des transformations physiques qui découragent la réoccupation anarchique et améliorent la qualité de l’environnement urbain.
Serigne Kosso SÉNE, Directeur Général du Cadre de Vie et de l’Hygiène Publique, a clairement formulé cette vision en déclarant que « tout axe libéré le restera, il sera aussi aménagé et embelli ». Cette déclaration établit un principe directeur important qui lie intrinsèquement le désencombrement à l’amélioration qualitative des espaces publics. Elle suggère également une politique d’aménagement urbain plus proactive, contrairement aux approches réactives traditionnellement adoptées face aux occupations irrégulières.
Parmi les aménagements concrets envisagés figurent la création d’espaces verts et la réalisation de travaux de pavage. Ces interventions visent non seulement à améliorer l’esthétique de l’axe routier mais également à répondre à des problématiques environnementales spécifiques, notamment la présence excessive de sable sur les voies, qui constitue à la fois un désagrément pour les usagers et un facteur de dégradation prématurée des infrastructures routières. Le pavage, en particulier, offre une solution durable qui limite l’érosion et facilite l’entretien des abords de la route.
Une innovation majeure dans l’approche adoptée concerne l’implication du secteur privé dans le financement et la réalisation de ces aménagements. Le Directeur Général du Cadre de Vie invite explicitement « les entreprises privées qui sont autour de cette Route Nationale à contribuer dans le cadre de leur responsabilité sociétale d’entreprise ». Cette démarche s’inscrit dans une tendance croissante de partenariats public-privé pour l’aménagement urbain, permettant de mobiliser des ressources supplémentaires tout en renforçant l’engagement des acteurs économiques locaux dans l’amélioration de leur environnement immédiat.
Les maires des communes concernées ont également exprimé leur engagement à participer activement à ces aménagements. El Mamadou NDIAYE, maire de Thiaroye-sur-Mer, mentionne que les autorités locales ont « ensemble identifié des points à aménager » et prévoit de « poser les premiers actes pour changer radicalement le visage de la route » dans les jours à venir. Cette implication des autorités municipales est cruciale pour assurer l’adéquation des aménagements aux besoins locaux et leur intégration harmonieuse dans le tissu urbain existant.
DÉFIS ET CLARIFICATION DES RESPONSABILITÉS ENTRE ACTEURS
La gestion efficace et durable des espaces publics, en particulier le long des axes routiers majeurs comme SIPS Poste Thiaroye, se heurte à des défis significatifs, notamment en matière de répartition et de clarification des responsabilités entre les différents niveaux d’administration. Les entretiens avec les maires révèlent une tension sous-jacente concernant l’attribution des responsabilités et l’identification des compétences légales en matière de gestion des emprises routières.
El Mamadou NDIAYE, maire de Thiaroye-sur-Mer, aborde frontalement cette question en déclarant que « les maires ont toujours bon dos » lorsqu’il s’agit d’imputer la responsabilité de l’occupation anarchique des espaces publics. Il établit une distinction importante entre responsabilité et compétence, soulignant que « la route nationale ne relève pas de la compétence des communes » mais plutôt de celle de l’Ageroute. Cette clarification est fondamentale car elle met en lumière les limites légales de l’action municipale sur certains espaces, même si ceux-ci se trouvent physiquement sur le territoire communal.
Néanmoins, le maire reconnaît que les communes ont « une partition à jouer » dans la gestion de ces espaces, indépendamment des questions de compétence formelle. Cette nuance révèle une compréhension pragmatique de la gouvernance urbaine, où l’efficacité de l’action publique dépend souvent davantage de la collaboration entre acteurs que du strict respect des frontières administratives. Elle suggère également une évolution vers un modèle de gouvernance plus collaboratif, où les différentes entités administratives agissent en complémentarité plutôt qu’en concurrence.
M. Abdoulaye DIOP, maire de Guinaw Rail Sud, renforce cette idée en affirmant que « tout le monde doit prendre ses responsabilités » et que « si tout le monde ne fait pas ce qu’il doit faire, le problème ne se résoudra pas ».
Cette vision partagée de la responsabilité collective constitue un progrès significatif par rapport aux approches sectorielles traditionnelles et pourrait contribuer à surmonter les obstacles liés au morcellement des compétences administratives.
Un autre défi majeur concerne la gestion des panneaux publicitaires qui contribuent largement à l’encombrement visuel et parfois physique des espaces publics. Le Directeur Général du Cadre de Vie mentionne que « le ministère de la télécommunication a convié une réunion, des séminaires, plusieurs ateliers, pour voir comment on pourra revoir les publicités ». Cette initiative témoigne d’une prise de conscience de la nécessité d’aborder la question de l’encombrement de manière holistique, en incluant non seulement les occupations commerciales traditionnelles mais également les dispositifs publicitaires qui relèvent souvent d’un cadre réglementaire distinct.
La résistance potentielle de certains occupants constitue également un défi non négligeable. Me El Mamadou NDIAYE évoque « des velléités de résistance » malgré « une nette amélioration par rapport à la situation d’avant ». Cette observation souligne l’importance d’accompagner les mesures répressives de désencombrement par un dialogue continu avec les populations concernées et la proposition d’alternatives viables pour les activités économiques déplacées.
VERS UNE APPROCHE INTÉGRÉE ET DURABLE DE LA GESTION DE L’ESPACE PUBLIC
Les opérations de désencombrement menées sur l’axe SIPS – Poste Thiaroye marquent une évolution significative dans l’approche sénégalaise de la gestion des espaces publics urbains, en parfaite conformité avec le Jub-Jubal-Jubanti. Au-delà de leur impact immédiat sur la fluidité du trafic et l’amélioration visuelle de cet axe stratégique, elles témoignent d’une volonté politique renouvelée d’aborder les questions d’aménagement urbain de manière plus structurée et plus durable. L’accent mis sur les stratégies de suivi, la clarification des responsabilités et l’implication d’une pluralité d’acteurs suggère une maturation des pratiques de gouvernance urbaine au Sénégal.
La synergie établie entre les autorités administratives, les collectivités territoriales et les services techniques constitue sans doute l’un des acquis les plus précieux de cette initiative. Comme l’affirme le Directeur Général du Cadre de Vie et de l’Hygiène Publique, « l’occupation irrégulière de nos espaces publics n’est pas une fatalité » et peut être efficacement combattue avec « de la rigueur, de l’engagement et en impliquant toutes les parties prenantes ». Cette approche collaborative, si elle est maintenue dans la durée, pourrait servir de modèle pour d’autres interventions similaires à travers le pays.
L’implication des entreprises privées dans l’aménagement et l’embellissement des espaces dégagés représente également une innovation prometteuse. En mobilisant les ressources du secteur privé dans le cadre de leur responsabilité sociétale, les autorités ouvrent la voie à un modèle de financement plus diversifié pour l’aménagement urbain, moins dépendant des seules ressources publiques souvent limitées. Cette approche pourrait contribuer significativement à la pérennisation des acquis des opérations de désencombrement.
Néanmoins, des défis importants demeurent, notamment en matière de coordination entre les différents niveaux d’administration et de sensibilisation continue des populations. La réussite à long terme de ces initiatives dépendra largement de la capacité des autorités à maintenir l’élan initial et à institutionnaliser les mécanismes de suivi évoqués. Comme le souligne judicieusement le préfet du département de Pikine, « on ne va pas passer ici deux nuits entières et laisser le travail là, comme ça les gens reprendront les mauvaises habitudes ».
En définitive, les opérations de désencombrement sur l’axe SIPS- Poste Thiaroye illustrent le potentiel transformatif d’une action publique bien coordonnée et multidimensionnelle. Elles suggèrent qu’avec une volonté politique soutenue, une clarification des responsabilités et une implication active de tous les acteurs concernés, y compris les populations riveraines, il est possible de relever durablement le défi de l’occupation anarchique des espaces publics et d’améliorer significativement la qualité du cadre de vie urbain au Sénégal.
Retrouvez sur la vidéo ci-dessous les déclarations des différentes autorités qui ont pris part à cette opération.
