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🔴VIDÉO–ATELIER NATIONAL DE CONCERTATION SUR LE FINANCEMENT DU SECTEUR AGRO-SYLVO-PASTORAL ET LA GESTION DES RISQUES

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Le Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage (MASAE) a organisé un atelier de concertation nationale autour de la question du « financement du secteur Agro-Sylvo-pastoral et Halieutique (ASPH) et de la gestion des risques liés au changement climatique et aux aléas économiques » les 13 et 14 mars 2025 à Dakar (Hôtel Ndiambour).

Cet atelier facilité par le Comité d’évaluation, de révision et d’actualisation de la Loi Agro-Sylvo-pastoral (CERAL), vise à susciter le débat et la concertation entre les acteurs publics, privés et les organisations professionnelles agricoles, afin d’identifier des solutions innovantes et adaptées pour renforcer le financement du secteur et améliorer la gestion des risques liés aux aléas climatiques et économiques.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été présidée par Monsieur Mabouba Diagne, Ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage (MASAE).

Répondant aux interpellations de la presse à la fin de la cérémonie d’ouverture, Monsieur Mame Ndiobo DIÉNE, expert politique institution de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), a souligné l’importance de la concertation thématique sur le financement du développement Agro-Sylvo-pastoral et Halieutique.

Selon lui, « cette initiative s’inscrit dans le cadre du processus de révision de la loi 2004-16 portant loi d’orientation Agro-Sylvo-pastorale, demandée par les autorités, et dans laquelle le financement occupe une place particulière ».

Il a rappelé que la loi 2004-16 a consacré un chapitre important au financement du développement Agro-Sylvo-pastoral et Halieutique, qui reste une problématique majeure malgré les efforts considérables de l’État du Sénégal.

Monsieur DIÉNE a cité les différents fonds institués par cette loi :

Fonds national du développement Agro-Sylvo-pastoral

Fonds national pour la recherche agricole et agroalimentaire

Fonds d’appui au développement du secteur rural

Fonds de stabilisation

Chacun de ces fonds a une mission bien définie pour accompagner la modernisation et le développement du secteur Agro-Sylvo-pastoral et Halieutique au Sénégal.Il a souligné l’importance du Fonds national pour la recherche agricole et agroalimentaire, destiné à financer des programmes de recherche sur une base compétitive.

L’expert FAO a également insisté sur la nécessité de réfléchir, 20 ans après, à l’efficacité de ces fonds et de voir comment attirer davantage le secteur privé. Il a rappelé les efforts pour faciliter l’accès au crédit via les institutions de microfinance et la Banque agricole (qui a remplacé la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal). Il a conclu en insistant sur l’importance de la rationalisation des fonds et de l’attrait du financement du secteur privé, avant de souligner la nécessité de gérer les risques, notamment grâce à la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal.

Concernant le Dr Cheikh Oumar BA, Directeur Exécutif de l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR) et coordonnateur technique national pour le comité de révision de la loi d’orientation Agro-Sylvo-pastoral et Halieutique, il a souligné l’importance d’une révision inclusive, impliquant tous les acteurs. Dans ce cadre, des concertations ont eu lieu dans les 14 régions du Sénégal, abordant cinq thématiques principales :

Modernisation de l’agriculture familiale

Pastoralisme

Nexus eau, terre et forêt

Financement (thématique principale de l’atelier)

Il a insisté sur le fait que « la souveraineté alimentaire dépend de la maîtrise du financement. Bien que des ressources existent, elles n’atteignent pas toujours les destinataires finaux et sont parfois dispersées ».

Il a souligné la nécessité de collaborer avec différents ministères (Finances, Agriculture, Environnement et Pêche) pour proposer des mécanismes permettant aux organisations paysannes et aux consommateurs sénégalais d’atteindre la souveraineté alimentaire.

À l’en croire, « le Sénégal importe pour environ 1070 milliards de francs CFA par an. Pour inverser cette tendance, il est crucial de valoriser les potentialités locales, de développer des pôles territoriaux et de créer des usines de transformation ».

« Les concertations sont terminées et la prochaine étape est une rencontre avec les organisations paysannes et les éleveurs/pêcheurs, sous l’égide de l’autorité politique. Une telle rencontre n’a pas eu lieu depuis 2007, et elle est essentielle pour la suite du processus » a précisé le Dr. BA.

Il a également souligné la nécessité de rationaliser les financements, d’augmenter le volume des ressources et de lutter contre les pertes post-récoltes, qui représentent un manque à gagner considérable en donnant en exemple une étude à Podor estimant ces pertes à 5,6 milliards de francs CFA par an.

Quant à Monsieur Nadjirou SALL, Président du Conseil d’administration du Conseil National de Concertation des Ruraux (CNCR), il a souligné l’importance cruciale de l’atelier sur le financement. Il a insisté sur la nécessité de rendre l’argent plus accessible aux exploitations familiales sénégalaises, de réduire les taux d’intérêt et de proposer une assurance agricole plus abordable.

M. Sall a affirmé qu’il est possible d’atteindre la souveraineté alimentaire dans les cinq ans à venir si les organisations s’engagent à produire suffisamment et des produits de qualité en élevage, pêche et agriculture. Il a remercié l’État pour les efforts déjà consentis en termes de subventions, de taux d’intérêt et d’assurance agricole. Il a conclu en insistant sur « la nécessité d’un pacte entre l’État, les organisations paysannes et les acteurs en général pour atteindre rapidement la souveraineté alimentaire ».

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