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🔮VIDÉO–22ÈMES JOURNÉES MÉDICALES DE L’HÔPITAL PRINCIPAL DE DAKAR : FOCUS SUR LA SANTÉ DE LA FEMME ET DE L’ENFANT ET LE LEADERSHIP FÉMININ 

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L’HĂŽpital Principal de Dakar organise sa 22Ăšme Ă©dition des JournĂ©es MĂ©dicales, un Ă©vĂ©nement annuel majeur de rencontres scientifiques et d’Ă©changes entre les professionnels de santĂ© sĂ©nĂ©galais. Cette annĂ©e, le thĂšme central « La santĂ© de la femme et de l’enfant » a permis d’aborder des problĂ©matiques cruciales de santĂ© publique et sociale, avec une attention particuliĂšre portĂ©e au rĂŽle des femmes dans la sociĂ©tĂ© et dans le leadership.

L’Ă©vĂ©nement, qui se dĂ©roule du 8 au 10 mai Ă  l’AzalaĂŻ HĂŽtel de Dakar, a Ă©tĂ© marquĂ© par une leçon inaugurale historique prononcĂ©e par la Docteure MarĂšma TourĂ© THIAM, sociologue. TrĂšs honorĂ©e d’ĂȘtre la premiĂšre femme Ă  inaugurer ces journĂ©es en 22 ans, sa confĂ©rence a portĂ© sur le thĂšme pertinent du leadership fĂ©minin.

Le Leadership Féminin : Un Héritage Historique et Culturel Profond

Dans une allocution captivante, la Docteure THIAM a soulignĂ© que le leadership fĂ©minin est profondĂ©ment ancrĂ© dans l’histoire et la culture sĂ©nĂ©galaises. Elle a convoquĂ© la figure emblĂ©matique de Yacine Boubou, la rĂ©interprĂ©tant non pas comme une figure tragique, mais comme une stratĂšge habile capable de mobiliser les rĂ©seaux d’influence pour propulser les hommes de son lignage au pouvoir. Elle a rappelĂ© l’importance du matrilignage (« mĂšne Garmy ») et du patronyme du premier roi dans les royaumes wolofs du Baol et du Cayor pour accĂ©der Ă  la souverainetĂ©.

La sociologue a mis en lumiĂšre le rĂŽle central des femmes dans la formation et l’exercice du pouvoir, mĂȘme sans porter le titre de souveraines. Elle a citĂ© des figures marquantes telles qu’Isseu DIEYE, fille de Lat SoukabĂ© NgonĂ© DIEYE, qui a menĂ© l’armĂ©e du Cayor au combat, ainsi que Njembeut MBODJ et NdattĂ© Yalla MBODJ, filles de la leader du massacre de Nder, Fatim Yamar Khouriyaye MBODJ. Elle a Ă©galement Ă©voquĂ© des figures contemporaines comme la GĂ©nĂ©rale Fatou FALL dans l’armĂ©e et les femmes pionniĂšres dans la mĂ©decine sĂ©nĂ©galaise, dĂ©montrant ainsi la continuitĂ© du leadership fĂ©minin Ă  travers l’histoire.

La Docteure THIAM a soulignĂ© que cet ancrage est si profond qu' »mĂȘme quand nous dormons, les gĂ©nies qui veillent sur nous sont des femmes », citant des figures spirituelles populaires comme NdoumbĂ© DIOP, Mame Koumba LAMB et Mame Koumba BANG.

Concernant la reprĂ©sentation des femmes dans le domaine de la santĂ© au SĂ©nĂ©gal, elle a notĂ© qu’elle n’avait pas de chiffres prĂ©cis au niveau national, mais elle a estimĂ© qu’elle Ă©tait probablement « en deçà de la moyenne mondiale ».

Volonté Politique et Obstacles Socio-Culturels

La sociologue a reconnu une « volontĂ© manifeste » au SĂ©nĂ©gal de mettre fin Ă  la sĂ©grĂ©gation, citant la promesse d’une femme gĂ©nĂ©rale dans l’armĂ©e et la prĂ©sence de nombreuses femmes colonelles, ainsi que la loi sur la paritĂ© dans la vie politique. Cependant, elle a soulignĂ© que « la structure sociale elle-mĂȘme et l’idĂ©ologie patriarcale qui informe la sociĂ©tĂ© sont des freins » Ă  la pleine rĂ©alisation du leadership fĂ©minin. Pour promouvoir ce leadership, elle a plaidĂ© pour la prise en compte de ces facteurs et la mise en Ɠuvre de « mesures affirmatives ».

Enfin, la Docteure THIAM a insistĂ© sur le fait que la promotion du leadership fĂ©minin doit ĂȘtre une entreprise collective impliquant Ă  la fois les hommes et les femmes. « Nous ne sommes pas dans une approche qui exclut les hommes et met les femmes comme leurs concurrentes. Nous sommes dans une approche qui reconnaĂźt que pour aller de l’avant, le SĂ©nĂ©gal a besoin de ses deux pieds, c’est-Ă -dire le pied de ses garçons, mais Ă©galement le pied de ses filles. »

Focus sur la Mortalité Maternelle et Infantile : Une Stratégie Nationale et Concertée

Le MĂ©decin Colonel Ibrahima SALL, de l’HĂŽpital Principal de Dakar, accompagnĂ© du MĂ©decin Commandant SOW et du MĂ©decin Commandant GAYE, a ensuite donnĂ© un aperçu de la session de l’aprĂšs-midi, axĂ©e sur la morbiditĂ© et la mortalitĂ© maternelle et infantile.

Le Colonel SALL a rappelĂ© que ces journĂ©es mĂ©dicales sont un « rendez-vous annuel » essentiel pour discuter des problĂšmes de santĂ© et sociaux qui constituent un « rĂ©el handicap » pour la prise en charge mĂ©dicale au SĂ©nĂ©gal. Le thĂšme est choisi de maniĂšre concertĂ©e afin de « pister, de trouver les solutions pour rĂ©soudre ces problĂšmes-là », en collaboration avec les partenaires mĂ©dicaux, paramĂ©dicaux, sociaux, Ă©conomiques et politiques, reconnaissant que « la santĂ© c’est un tout ».

Concernant la mortalitĂ© maternelle et infantile, le MĂ©decin Colonel a soulignĂ© qu’il s’agit d’un « problĂšme de santĂ© publique » qui nĂ©cessite des « politiques publiques de santé » rĂ©pondant Ă  une « stratĂ©gie Ă  l’Ă©chelle nationale, voire sous rĂ©gionale, voire mĂȘme mondiale ». Il a prĂ©cisĂ© que ces stratĂ©gies doivent ensuite ĂȘtre dĂ©clinĂ©es au niveau de chaque structure de santĂ©, en tenant compte des spĂ©cificitĂ©s du milieu hospitalier et du milieu rural.

Il a mentionnĂ© l’existence de stratĂ©gies « bien dĂ©finies par les acteurs clĂ©s, notamment le ministĂšre de la SantĂ©, la direction de la santĂ© de la mĂšre de l’enfant », qui sont mises en Ɠuvre par les diffĂ©rents acteurs au niveau hospitalier et des districts sanitaires. Le Colonel SALL a ensuite passĂ© la parole au MĂ©decin-Commandant Yaye Fatou Oumar GAYE, gynĂ©cologue obstĂ©tricienne, pour apporter des prĂ©cisions sur cet aspect crucial de la santĂ© publique.

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