Ads 1

🔴VIDÉO–VISITE DE LA COMMISSION PARLEMENTAIRE À LA DIRECTION GÉNÉRALE DU CADRE DE VIE : ENJEUX ET PERPECTUVES DE L’INITIATIVE « SETAL SUNU REEW »

0 280

La visite de la Commission de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat, des infrastructures et des transports de l’Assemblée nationale.de l’Aménagement du Territoire à la Direction Générale du Cadre de Vie et de l’Hygiène Publique marque une étape importante dans la collaboration entre l’Assemblée Nationale et les institutions en charge de l’amélioration du cadre de vie au Sénégal. Cette rencontre a permis d’aborder les enjeux liés à l’initiative « Setal Sunu Reew » lancée par le Président Bassirou Diomaye Faye, de faire un état des lieux de la situation actuelle en matière de propreté et d’hygiène publique, et d’explorer des pistes d’action pour l’avenir, notamment à travers l’élaboration d’un code du cadre de vie et le renforcement de la sensibilisation des populations.

La 15ème législature de l’Assemblée Nationale du Sénégal a adopté une nouvelle posture dans son approche du travail parlementaire. Comme l’a souligné l’Honorable député Oumar SY, président de la Commission de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat, des infrastructures et des transports, « l’Assemblée Nationale, la 15ème législature, est dans une nouvelle posture, dans une nouvelle approche ». Cette nouvelle approche consiste à aller directement à la rencontre des acteurs chargés de mettre en œuvre les politiques de l’État afin de mieux comprendre « les enjeux de l’heure, les problématiques de la nation, les problématiques du gouvernement ».
Cette démarche proactive témoigne d’une volonté de rapprocher l’institution parlementaire des réalités du terrain et des défis concrets auxquels sont confrontés les organismes publics dans l’exécution de leurs missions. Elle illustre également une conception renouvelée du rôle des parlementaires, qui ne se limite pas au travail législatif traditionnel mais s’étend à un accompagnement plus direct et plus concret des politiques publiques.
Cette évolution s’inscrit dans un contexte plus large de transformation de la gouvernance publique au Sénégal, avec une attention accrue portée à l’efficacité des politiques publiques et à la redevabilité des institutions. La visite à la Direction Générale du Cadre de Vie et de l’Hygiène Publique constitue ainsi un exemple concret de cette nouvelle approche parlementaire.

Les objectifs de la Commission présidée par l’Honorable député Oumar SY

La Commission a initié depuis environ deux mois une démarche de rencontres avec les institutions et les « bras techniques de l’État ». Cette initiative vise plusieurs objectifs complémentaires qui reflètent une conception élargie du rôle des parlementaires dans le système institutionnel sénégalais.
Tout d’abord, il s’agit de s’enquérir des conditions de travail des institutions, afin de mieux comprendre les réalités quotidiennes auxquelles elles sont confrontées. Cette connaissance directe est essentielle pour que les parlementaires puissent exercer efficacement leur rôle de contrôle et d’évaluation des politiques publiques.
Ensuite, la Commission cherche à identifier les contraintes rencontrées par ces institutions dans l’exécution de leurs missions. Ces contraintes peuvent être de nature diverse – financière, humaine, logistique, juridique – et leur connaissance précise est nécessaire pour envisager des solutions adaptées.
Un troisième objectif concerne le rôle de plaidoyer que peut jouer l’Assemblée Nationale en faveur de ces institutions. En effet, les parlementaires, par leur position institutionnelle et leur légitimité démocratique, peuvent porter les préoccupations de ces organismes auprès des plus hautes autorités de l’État et contribuer ainsi à lever certains obstacles à leur action.
Enfin, cette démarche permet aux parlementaires d’apporter leur propre point de vue, nourri par leur connaissance des territoires et leur proximité avec les populations. Comme l’a rappelé l’Honorable député Oumar SY, les parlementaires « viennent des terroirs, nous venons de différentes localités du Sénégal, c’est nous qui vivons au quotidien avec les populations les problèmes liés à nos espaces ».

Le contexte de l’initiative « Setal Sunu Reew » lancée par le Président Bassirou Diomaye Faye

La visite s’inscrit également dans le contexte de l’initiative « Setal Sunu Reew » (Nettoyer Notre Pays) lancée par le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Cette initiative nationale vise à « susciter un élan de solidarité et de cohésion nationale » autour des questions de propreté et d’hygiène publique.
Ces journées mobilisent différents acteurs – autorités publiques, collectivités territoriales, société civile, citoyens – autour d’actions concrètes de nettoyage et d’assainissement. Elles contribuent ainsi à sensibiliser la population à l’importance de la propreté et de l’hygiène publique, et à promouvoir des comportements plus responsables en la matière.
Lors de la 9e édition, le Président Faye a annoncé qu’une pause serait prise pour réévaluer le programme afin de le rendre pérenne, soulignant ainsi l’importance d’inscrire ces actions dans la durée2. Cette annonce témoigne d’une volonté de dépasser le cadre des initiatives ponctuelles pour mettre en place une stratégie plus structurée et plus durable en matière d’amélioration du cadre de vie.

ETAT DES LIEUX DU CADRE DE VIE ET DE L’HYGIÈNE PUBLIQUE AU SÉNÉGAL

Constat sur la perte de la culture de propreté et d’hygiène

L’Honorable député Oumar SY a exprimé sa préoccupation concernant ce qu’il perçoit comme une perte de la culture de la propreté et de l’hygiène dans les comportements quotidiens des Sénégalais dans l’espace public. Selon lui, « j’ai le sentiment qu’au Sénégal nous sommes en train de perdre un peu la culture de la propreté et de l’hygiène dans nos comportements de tous les jours dans l’espace public ».
Ce constat rejoint les préoccupations exprimées par les plus hautes autorités de l’État, notamment le Président de la République qui, en lançant l’initiative « Setal Sunu Reew », a souhaité réactiver cette culture de la propreté et de l’hygiène qui faisait traditionnellement partie des valeurs sénégalaises. Cette perte peut s’expliquer par divers facteurs : l’urbanisation rapide et parfois mal maîtrisée, la pression démographique, les mutations sociales et culturelles, ou encore les difficultés économiques qui peuvent reléguer les questions d’hygiène et de propreté au second plan des préoccupations quotidiennes.
Pourtant, cette culture de la propreté et de l’hygiène est essentielle non seulement pour l’image et l’attractivité des villes et villages sénégalais, mais aussi et surtout pour la santé et le bien-être des populations. Sa restauration nécessite donc une action concertée et déterminée de tous les acteurs concernés, depuis les autorités publiques jusqu’aux citoyens, en passant par les collectivités territoriales et le secteur privé.
La visite de la Commission parlementaire à la Direction Générale du Cadre de Vie et de l’Hygiène Publique s’inscrit précisément dans cette dynamique de mobilisation collective pour restaurer cette culture et améliorer durablement le cadre de vie des Sénégalais.

L’occupation anarchique de l’espace public

Un autre problème majeur identifié lors de cette visite concerne l’occupation anarchique de l’espace public dans les villes sénégalaises. Comme l’a souligné Oumar SY, « nos villes aujourd’hui sont, l’espace public en tout cas, est occupé de façon, j’allais dire, un peu anarchique ».
Cette situation, observable dans de nombreuses villes du pays, se traduit par différents phénomènes : l’installation de commerces informels sur les trottoirs et les places publiques, l’extension non autorisée de constructions privées sur le domaine public, le stationnement anarchique de véhicules, ou encore l’accumulation de déchets dans des espaces qui ne sont pas prévus à cet effet.
L’Honorable député a reconnu que cette occupation de l’espace public pouvait être motivée par des besoins économiques légitimes, notamment lorsqu’elle permet à des populations vulnérables de mener « des activités génératrices de revenus ». Toutefois, il a souligné la nécessité d’une meilleure organisation de ces activités pour qu’elles ne « portent pas préjudice à nos conditions de vie de façon générale ».
Cette préoccupation rejoint l’une des missions principales de la Direction Générale du Cadre de Vie et de l’Hygiène Publique, qui est de « concevoir et exécuter le programme national de lutte contre les encombrements ». Elle souligne également l’importance d’une approche équilibrée qui prenne en compte à la fois les impératifs d’ordre et de propreté de l’espace public, et les réalités socio-économiques des populations qui l’occupent.

Les enjeux de santé publique liés à ces problématiques

Les questions de propreté et d’hygiène publique sont étroitement liées à des enjeux de santé publique. L’Honorable député a mis en lumière cette dimension en soulignant que l’objectif de rendre « nos villes, nos quartiers, nos villages propres » relève aussi « d’une question de santé publique ».
En effet, un environnement insalubre favorise la prolifération de vecteurs de maladies (moustiques, mouches, rats, etc.) et la contamination des sources d’eau et des aliments. Il peut ainsi contribuer à la propagation de diverses pathologies telles que le paludisme, la dengue, la diarrhée, le choléra, ou encore les infections respiratoires. Ces maladies peuvent avoir des conséquences graves, particulièrement pour les populations les plus vulnérables comme les enfants, les personnes âgées ou les personnes souffrant de maladies chroniques.
De plus, un cadre de vie dégradé peut également avoir des impacts négatifs sur la santé mentale des populations, en générant du stress, de l’anxiété ou un sentiment d’insécurité. À l’inverse, un environnement propre, bien entretenu et esthétiquement agréable peut contribuer au bien-être psychologique des habitants et favoriser les interactions sociales positives.
Ces enjeux de santé publique justifient pleinement l’attention portée par les autorités, notamment l’Assemblée Nationale, aux questions de propreté et d’hygiène publique. Ils soulignent également l’importance d’une approche intersectorielle qui associe les acteurs de la santé à ceux de l’environnement, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire.

RÔLES ET RESPONSABILITÉS DES DIFFÉRENTS ACTEURS

Le rôle de la Direction Générale du Cadre de Vie et de l’Hygiène Publique

Selon les informations fournies par Serigne Kosso SÉNE, directeur général du cadre de vie et de l’hygiène publique, la mission principale de cette importante structure est de « mettre en œuvre les politiques d’amélioration du cadre de vie au Sénégal en collaboration aussi avec les collectivités territoriales ».

La responsabilité des parlementaires (contrôle et plaidoyer)

Les parlementaires, et notamment les membres de la Commission de l’Aménagement du Territoire, ont un double rôle à jouer dans l’amélioration du cadre de vie au Sénégal.
D’une part, comme l’a rappelé l’Honorable député Oumar SY, ils ont une mission de contrôle inhérente à leur fonction parlementaire. Cette mission consiste notamment à s’assurer que « les ressources financières qui sont en tout cas allouées à ces directions, à ces ministères, dans le cadre de l’amélioration du cadre de vie des Sénégalais sont utilisées à bon escient ». Ce contrôle est essentiel pour garantir l’efficacité et la transparence des politiques publiques dans ce domaine.
D’autre part, les parlementaires ont un rôle d’accompagnement et de plaidoyer auprès des autorités compétentes. Comme l’a indiqué Oumar SY, « nous avons pris des engagements pour porter le plaidoyer auprès de qui de droit », dans le but « de les accompagner pour leur permettre de réussir cette mission au grand bénéfice des populations du Sénégal ». Ce plaidoyer peut prendre différentes formes: interventions lors des débats parlementaires, questions au gouvernement, propositions législatives, ou encore mobilisation des médias et de l’opinion publique.
En outre, en tant que représentants du peuple, les parlementaires peuvent jouer un rôle important dans la sensibilisation des populations aux enjeux liés à l’amélioration du cadre de vie. Comme l’a souligné le Directeur Général Serigne Kosso SÉNE, « nous comptons sur eux aussi pour pouvoir faire de la sensibilisation sur l’amélioration du cadre de vie au niveau des Sénégalais. Parce que le cadre de vie pour nous, c’est l’apanage du peuple, c’est-à-dire c’est les citoyens qui doivent prendre en compte leur cadre de vie ».

L’implication des collectivités territoriales et des municipalités

L’Honorable député Oumar SY a souligné la « grande responsabilité » des municipalités et des collectivités territoriales dans la gestion de l’espace public et l’amélioration du cadre de vie. Cette responsabilité découle directement des compétences qui leur sont dévolues dans le cadre de la décentralisation, notamment en matière d’urbanisme, d’assainissement, de gestion des déchets, ou encore d’aménagement des espaces publics.
Cette responsabilité est également reconnue dans les missions de la DGCVHP qui doit agir « en rapport avec les collectivités territoriales » et « en collaboration aussi avec les collectivités territoriales », comme l’a rappelé le Directeur Général. Cette collaboration est essentielle pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, les collectivités territoriales sont les plus proches des réalités du terrain et des besoins spécifiques de chaque localité. Elles sont donc les mieux placées pour identifier les problématiques prioritaires en matière de cadre de vie et pour adapter les interventions aux contextes locaux.
Ensuite, elles disposent de compétences et de ressources propres qui peuvent être mobilisées en complément de celles de l’État central. Cette complémentarité est particulièrement importante dans un contexte de ressources limitées où la mutualisation des moyens est nécessaire pour maximiser l’impact des interventions.
Pour toutes ces raisons, le renforcement de la collaboration entre la Direction Générale du Cadre de Vie et de l’Hygiène Publique et les collectivités territoriales apparaît comme un levier essentiel pour la réussite de l’initiative « Setal Sunu Reew » et, plus largement, pour l’amélioration durable du cadre de vie au Sénégal.

Le rôle du secteur privé et de l’éducation

Le secteur privé est également appelé à jouer un rôle important dans l’amélioration du cadre de vie au Sénégal. Comme l’a souligné l’Honorable député, « Le secteur privé également doit jouer un rôle important pour accompagner l’Etat dans cet objectif de rendre nos villes, nos quartiers, nos villages propres ».
Cette implication du secteur privé peut prendre différentes formes. Les entreprises peuvent par exemple contribuer financièrement à des initiatives de nettoyage ou d’embellissement des espaces publics, dans le cadre de leurs programmes de responsabilité sociale et environnementale. Elles peuvent également mettre à disposition leur expertise technique, leurs ressources humaines ou leurs équipements pour soutenir des actions spécifiques.
Parallèlement, l’éducation et la sensibilisation des populations apparaissent comme des éléments clés pour la réussite des initiatives d’amélioration du cadre de vie. L’Honorable député a insisté sur le fait que « Cette éducation à la propreté et à l’hygiène de vie doit être renforcée dans nos écoles pour que les enfants grandissent avec ce réflexe et cette habitude par rapport à notre environnement immédiat ».
Cette approche éducative est particulièrement pertinente car elle vise à inculquer dès le plus jeune âge les valeurs et les comportements favorables à un cadre de vie sain et agréable. En intégrant ces questions dans les programmes scolaires, on peut espérer former des citoyens plus conscients de l’importance de la propreté et de l’hygiène publique, et plus engagés dans leur préservation.
Le Directeur Général a également mis l’accent sur cette dimension citoyenne en affirmant que « le cadre de vie pour nous, c’est l’apanage du peuple, c’est-à-dire c’est les citoyens qui doivent prendre en compte leur cadre de vie ». Cette vision rejoint celle exprimée par le Président de la République lors de la 9e journée nationale de nettoiement, où il a insisté sur « la responsabilité collective de maintenir des rues propres ».

PERSPECTIVES ET SOLUTIONS PROPOSÉES

La nécessité d’un cadre législatif adapté (code du cadre de vie)

Une des perspectives importantes évoquées lors de cette visite concerne l’élaboration d’un code du cadre de vie. Comme l’a indiqué le Directeur Général, « nous souhaiterons mettre en place un code du cadre de vie et que nous avons discuté avec les députés qui sont prêts à nous accompagner ».
Ce projet de code du cadre de vie répond à un besoin réel de disposer d’un cadre juridique cohérent et complet pour encadrer les questions liées à l’amélioration du cadre de vie et de l’hygiène publique. Actuellement, ces questions sont régies par diverses dispositions législatives et réglementaires qui peuvent être dispersées dans différents codes (code de l’environnement, code de l’urbanisme, code de la santé publique, etc.) ou textes spécifiques. Cette dispersion peut nuire à la lisibilité et à l’efficacité du droit applicable.
Un code du cadre de vie permettrait de rassembler, harmoniser et, si nécessaire, compléter ces dispositions dans un ensemble cohérent. Il pourrait notamment clarifier les responsabilités des différents acteurs (État, collectivités territoriales, secteur privé, citoyens), définir des normes précises en matière de propreté et d’hygiène publique, et prévoir des mécanismes efficaces de contrôle et de sanction.

Voici les déclarations respectives du président Oumar SY et du DG Serigne Kosso SÉNE sur la vidéo ci-dessous.

Laisser un commentaire