TOLÉRANCE ZÉRO POUR LES DÉMUNIS, TOLÉRANCE MAXIMALE POUR L’INSALUBRITÉ : UNE IMPOSTURE POLITIQUE (Par Assanator DIOP)
La politique de déguerpissement menée tambour battant par le régime Pastefien n’est qu’une mise en scène destinée à masquer les failles béantes de l’administration sénégalaise devant les réels enjeux sanitaires et sociaux du pays. On déploie des escouades pour chasser les vendeurs ambulants de Keur Massar, détruire les étals précaires et expulser les pauvres, sous prétexte de « salubrité publique », alors même que des quartiers entiers de Touba, Dakar et de nombreuses villes croupissent dans une insalubrité dramatique : eaux stagnantes, prolifération de moustiques, risques épidémiologiques majeurs, absence de système d’assainissement durable.
Où sont les mêmes forces pour pomper les eaux, évacuer les déchets, restaurer la dignité environnementale de nos quartiers populaires ? Pendant qu’on humilie les démunis dans la rue, on reste impuissant face à la dérive écologique et sanitaire qui s’installe partout au Sénégal. Cette énergie, si elle était réellement mise au service de la salubrité et la sécurité, viserait les véritables causes du péril urbain et non ses victimes.
Le regime Pastefien transforme les pauvres en boucs émissaires, criminalise la survie sociale, et donne des leçons de morale à ceux qui sont jetés sur les routes par la misère. C’est oublier que la vraie tragédie se joue chaque jour : l’exode rural, la fuite vers l’Europe sur des pirogues de fortune, la précarité rampante, et une jeunesse condamnée à l’errance parce que le régime de Pastef a failli à sa mission de service public, faute d’anticipation et de vision d’aménagement.
Cette politique spectacle, qui réprime sur les boulevards sans plan d’accompagnement social, ne résout rien et perpétue l’archaïsme administratif. Déguerpir sans reloger, détruite sans assainir, réprimer sans prévenir : voilà l’indigence du régime Pastefien symbole de son incapacité à concevoir une politique de ville moderne et humaine.
Face à cette dérive, une insurrection de la conscience s’impose. Il convient de rejeter collectivement ce détournement des priorités publiques et d’exiger que l’État réaffecte ses moyens vers des politiques d’assainissement effectives, de protection sociale et d’accompagnement réel des populations, plutôt que de leur imputer la responsabilité de ses propres défaillances structurelles.
Assanator DIOP
Cercle des Cadres de la République des Valeurs