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RÉPUBLIQUE ET RESPONSABILITÉ: LETTRE OUVERTE À BOUGAR DIOUF (Par Lamine NIANG)

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Monsieur Diouf,

Permettez-moi de vous adresser ces mots en toute clarté, avec respect mais aussi avec la fermeté que requiert le débat républicain. Ce n’est pas pour alimenter la polémique, mais pour rétablir certains faits et appeler à une retenue politique salutaire.

Souvenons-nous du contexte

Entre 2021 et février 2024, le Sénégal a traversé une période d’instabilité politique sans précédent. Tensions sociales et politiques, incertitudes judiciaires, discours insurrectionnels, crises institutionnelles… j’en passe..
Face à cet atmosphère délétère inédit et méconnu des Sénégalais, l’ancien président Macky Sall a pris des décisions lourdes de responsabilités régaliennes: dialogue national ouvert à tous les acteurs, loi d’amnistie, report des élections pour une participation inclusive, libérations de détenus…en masse etc.
Ces choix visaient la paix durable et une respiration démocratique, non pas une stratégie politicienne comme semblent le travestir certains, mais pour sauver le Sénégal et le laisser dans un état de réconcilié.

Accusations graves et sans fondement

Au moment où le peuple Sénégalais souffre, perdu sous le coup d’une longue attente de paix, de stabilité d’espoir de lueurs de changements et/ou de solutions aux difficultés, vos récentes interventions publiques, en lieu et place inquiètent, savent le moral et interpellent plus d’un. Elles soulèvent ainsi sans risque de se tromper des accusations graves:

– Comment peut-on suspecter un ancien président de complot contre son peuple?
– Comment osez-vous affirmer que Macky Sall est sorti du pays avec des mannes d’argent sous la complicité de Ousmane Sonko?
– Comment pouvez-vous insinuer qu’un Premier ministre en exercice, chef de file de votre coalition œuvre à renverser l’ordre républicain? Lui qui a désigné Diomaye.
– Comment justifiez-vous le fait de qualifier le fils de Macky Sall de « mouchard », alors que ce même fils a été sollicité par des membres de votre coalition dans des moments critiques?
– Êtes-vous sûr que c’est lui qui est retourné informer Diomaye des supposées rencontres en son père et Ousmane Sonko?

Ces affirmations sont non seulement incendiaires mais déplacent le débat loin des préoccupations du peuple sénégalais. Au-delà même de votre entêtement manifeste à jeter l’opprobre sur d’honnêtes citoyens..
Je vous en laisse l’entière responsabilité.

L’heure est aux responsabilités, non à la diversion

Le bilan de votre coalition après quinze mois de pouvoir reste flou et votre vision/programme imperceptible pour ne pas dire incertaine.
Les souffrances du quotidien persistent et pèsent sur tous: cherté de la vie, ralentissement économique, climat judiciaire tendu, recul des libertés, menaces et injures à tout va sans oublier les pertes d’emplois massives.

Ce dont les Sénégalais ont besoin, ce n’est pas de polémiques personnelles ou intra-coalition mais d’actions concrètes: relance des bourses de sécurité familiale, remboursement de la dette intérieure, politiques sociales restaurées, accès aux soins amélioré, reprise des politiques d’employabilité et de l’emploi des jeunes.

Respecter les institutions et les parcours républicains

L’ancien président Macky Sall n’a jamais interféré dans les affaires internes de votre parti ou coalition. Les accords entre Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye relèvent de leur pleine responsabilité.Pas celle de Macky Sall . Ce qui revient à dire donc que c’est à eux de gérer cette dynamique, leur imbroglio interne, sans témoin loin du President de la République d’alors , mais pas à en accuser injustement des tiers. Encore que personne à part eux n’étaient présent comme l’affirme le duo ou tandem gagnant.
Car ce qui reste vrai et indéniable, connu de tous c’est qu’ils gouvernent ensemble et se partageront le bilan ensemble.

De plus, (face à Aissatou Diop Fall ) vos propos selon lesquels le président Diomaye « aurait été prêt à accepter de tuer son propre père pour accéder au pouvoir , pourvu qu’il soit choisi» sont tout simplement déplacés, indignes du débat politique et d’un intellectuel,enseignant, chef de parti que vous êtes.
Qu’ils n’aient suscité aucune réaction judiciaire ne les rend pas moins choquants. Que dire si cela venait d’un opposant..on devine aisément la suite avec la nouvelle donne :diffusion de fausses nouvelles ou l’article 80.

Le peuple s’attend à de la retenue, du respect et de la conséquence par rapport aux promesses faites

Monsieur Diouf mon cousin Serère, vos insinuations nuisent à l’image d’un tandem démocratiquement élu. Elles nourrissent des suspicions, accentuent les tensions et compromettent la confiance nationale. En démocratie, la liberté de parole ne dispense pas de la responsabilité des mots.

Il est impératif de revenir aux fondamentaux à savoir: le respect des institutions, la dignité des hommes ,leurs parcours, et surtout, l’engagement sincère envers les citoyens.

Tout en saluant votre courage je vous invite à plus lucidité ,de sérénité et à rester sur les formes républicaines que mérite le Sénégal.

Respectueusement.

Lamine NIANG/Apr
Mouvement ÐËGËL SA BOP
Observateur de la scène politique

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