RÉPUBLIQUE DES VALEURS EXIGE L’ABROGATION TOTALE DE LA LOI D’AMNISTIE ET DÉNONCE UNE « MANŒUVRE POLITIQUE » DU POUVOIR
Les cadres de La République des Valeurs (RV) ont exprimé leur profonde préoccupation face à la proposition de loi visant à interpréter la loi d’amnistie adoptée en mars 2024. En conférence presse ce mercredi 26 mars , Abdel Aziz POUYE, membre de la cellule des cadres de RV, a dénoncé une « manœuvre politique » du pouvoir en place, qualifiant le nouveau texte de « tour de passe-passe » et de « tentative de contournement » de l’exigence populaire d’abrogation totale de la loi.
Une loi réécrite qui suscite l’indignation
Selon M. POUYE, la proposition de loi initiale, qui avait reçu un avis favorable du président de la République, a été « totalement réécrite » par le député Amadou BA, membre du parti Pastef. Il a critiqué l’exposé des motifs du nouveau texte, le jugeant « confus, verbeux et inutilement chargé de références étrangères ». Il a également remis en question le contenu de la loi réécrite, le qualifiant de « manœuvre politique » visant à « masquer un renoncement à l’abrogation promise ».
Un appel à une abrogation claire et rétroactive
La République des Valeurs insiste sur la possibilité juridique d’une abrogation rétroactive de la loi d’amnistie. M. POUYE a appelé le pouvoir à initier une abrogation « solide, juridiquement fondée, avec une portée rétroactive assumée », afin de permettre que « la lumière soit totalement faite dans la vérité comme dans la justice ». Il a souligné que cela permettrait de « restaurer la vérité, de rendre justice et de refermer une plaie nationale ».
La question des droits des victimes au cœur des préoccupations
La déclaration de la République des Valeurs a également mis en lumière la question des droits des victimes des violences survenues entre 2021 et 2024. M. POUYE a déploré le manque de considération pour les familles endeuillées, les blessés, les commerçants touchés et les citoyens traumatisés. Il a rappelé que « l’amnistie pour des violations graves des droits humains constitue un déni du droit au recours », citant la jurisprudence de la CEDEAO.
Un bilan du PASTEF au pouvoir critiqué
Les cadees de la République des Valeurs ont également profité de cette déclaration pour critiquer le bilan du PASTEF, un an après son arrivée au pouvoir. M. POUYE a dénoncé le non-respect des promesses de rupture, la persistance de pratiques anciennes, ainsi que l’opacité dans les décisions. Il a notamment critiqué la décision de dissolution de l’Assemblée nationale et le plan économique du gouvernement, qu’il a qualifié de « vision long-termiste, désincarnée et sans consistance ».
Un appel à la mobilisation pour la vérité et la justice
En conclusion, la République des Valeurs a appelé à la mobilisation pour la vérité, la justice et l’éthique républicaine. M. POUYE a affirmé que son parti ne se taira pas et ne détournera pas le regard, et qu’il continuera de se battre pour que la loi d’amnistie soit abrogée « totalement et immédiatement ».
Cette déclaration de la République des Valeurs intervient dans un contexte de tensions politiques au Sénégal, où la loi d’amnistie adoptée en mars 2024 suscite de vives controverses.
