PENCUM NUMERIQUE : Mme NDÈYE TICKÉ NDIAYE DIOP PRÉSENTE LE BILAN ET LES PERSPECTIVES DE LA STRATÉGIE SÉNÉGAL NUMÉRIQUE 2025 (SN2025)
Mme Ndèye Tické Ndiaye DIOP, Ministre de l’Economie Numérique et des Télécommunications a convié la presse nationale et internationale ce lundi 23 décembre à son cabinet pour un échange sur le bilan et les perspectives de la Stratégie Sénégal Numérique 2025 (SN2025).
Le Sénégal mise sur la transformation structurelle de son économie pour atteindre une croissance forte, soutenue et durable à travers le Plan Sénégal Emergent (PSE) dont la phase II s’articule autour de la vision d’un « Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire dans un État de droit » et de trois axes stratégiques : (i) Transformation structurelle de l’économie et croissance; (ii) Capital humain, protection sociale et développement durable et (iii) Gouvernance, institutions, paix et sécurité.
Aussi, la troisième initiative présidentielle relative à son programme quinquennal Ligueyeul Euleuk 5-3-5, à savoir une « société numérique inclusive » est en train d’être mise en œuvre avec une série de réformes permettant de lever les contraintes en vue de rationaliser les activités économiques du secteur du numérique.
C’est dans ce cadre que le Ministère de l’Economie Numérique et des Télécommunications a élaboré la stratégie Sénégal Numérique 2025 qui a pour vision : « En 2025, le numérique pour tous et pour tous les usages au Sénégal avec un secteur privé dynamique et innovant dans un écosystème performant ».
Cette stratégie s’articule autour de trois (3) pré requis fondamentaux que sont : le cadre juridique et institutionnel, le renforcement du capital humain et la confiance numérique et quatre (04) axes stratégiques prioritaires. Son plan d’actions constitué de 28 réformes et 69 projets pour un coût total de 1361,3 milliards de FCFA, sera mis en œuvre à l’horizon 2025 dont 73% du financement est attendu du secteur privé, 17% du public et 10% du partenariat public /privé.
Dans cette optique, les axes stratégiques de la Stratégie SN2025 se focalisent sur les questions de l’accès aux réseaux et services numériques, de la connexion de l’administration, de l’industrie du numérique innovante et créatrice de valeurs et de sa diffusion dans les secteurs économiques prioritaires.
Pour rappel, les missions du Ministère s’articulent autour de trois sous-secteurs: Economie numérique, Télécommunications et le sous-secteur postal.
Des avancées significatives sont notées dans le cadre de la mise en œuvre des réformes et projets prioritaires de la stratégie SN2025.
Il s’agit principalement de l’adoption du Code des Communications électroniques, l’élaboration du Plan national Haut et très haut débit, l’actualisation de la stratégie accès/service universel des télécommunications et des TIC, la mise en place du Conseil national du numérique (IT Board), le projet de Parc des technologies numériques, le lancement des services 4G, l’arrivée de nouveaux acteurs tels que les Fournisseurs d’Accès Internet (FAI) et les Opérateurs mobiles virtuels (MVNO).
En effet, notre pays bénéficie de plus de onze mille (11 000) kms de fibre optique sur l’ensemble du territoire national, répartis entre les opérateurs de télécommunications et l’Etat à travers l’ADIE (4500 km), la Police et la SENELEC.
Il est desservi par 3 câbles sous-marins (ATLANTIS 2, SAT-3, ACE) permettant une bande passante internationale de plus de 170 Gigabits par seconde en 2019.
Dans le cadre de la modernisation de l’Administration sénégalaise, des initiatives ont été entreprises par le Chef de l’Etat avec le Programme d’Appui à la Modernisation de l’Administration (PAMA). Ce programme permet à notre système administratif de mieux répondre à ses missions de service public et de développement. Le but est de donner à l’administration un rôle de moteur dans le processus d’émergence.
A ce titre, ce processus sera complété par la dématérialisation des démarches administratives en cours de mise en œuvre, qui permettra d’améliorer l’efficacité et la synergie au sein de l’administration publique et surtout de réduire de 50% les charges associées pour l’Etat du Sénégal. D’ici 2025, 40% des services administratifs seront mis en ligne et à moyen terme, nous passerons à une économie cashless à travers le basculement de 50% des paiements de redevances dues à l’Etat par voie numérique.
En définitive, la mise en œuvre de ces mesures aura pour principal effet une augmentation des recettes de l’Etat du fait de la facilitation apportée aux contribuables, une réduction de la facture de l’Etat, l’efficacité des services administratifs et le renforcement de la bonne gouvernance.
La promotion d’une industrie du numérique innovante et créatrice de valeur » est aujourd’hui un des principaux challenges.
Dans la perspective de l’émergence souhaitée à l’horizon 2035 à travers le PSE, Le Chef de l’Etat a déjà fait inscrire au titre des 27 projets phares du Plan, la création de zones spéciales dédiées à l’Economie numérique et aux services Export. Un des catalyseurs de cette vision est le projet de parc de technologies numériques (PTN) financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) dont le lancement officiel des travaux est le 30 décembre à Diamniadio.
Ce projet dont le fonctionnement est prévu en 2021 comprend :
– la construction et d’équipement des trois (3) tours pour les entreprises TIC,
– la construction et l’équipement des bâtiments annexes (Centre BPO, Centre de recherche, centre d’incubation, centre de production audiovisuelle, bâtiments administratifs), ainsi qu’un centre de formation.
Ce parc de technologies numériques permettra d’améliorer la contribution du secteur des TIC à l’activité économique, tout en favorisant l’emploi des jeunes.
Le Sénégal s’est engagé dans une politique de promotion des startups du secteur de l’Economie numérique.
A ce titre un projet de « loi portant création et promotion de la startup au Sénégal » a été initié et déjà validé en Conseil des Ministres du 06 novembre 2019. Ce projet de loi a pour objet de mettre en place un cadre incitatif pour la création et le développement des startups au Sénégal basé sur la créativité, l’innovation, l’utilisation des nouvelles technologies, la réalisation d’une forte valeur ajoutée ainsi qu’une compétitivité au niveau national et international. Il a été transmis à l’Assemblée nationale.
Dans cette optique, le Ministère a également initié un processus d’identification et de cartographie de l’ensemble des startups du numérique. Ce travail permettra de mieux réorienter et renforcer notre politique d’accompagnement et de soutien de l’éclosion des startups.
Ces actions viennent renforcer la politique définie par Son Excellence le Chef de l’Etat à travers la DER des jeunes et des femmes, dont le financement pour le secteur de l’Economie Numérique est passé de 1 Milliard à 3 Milliards en 2019.
Par ailleurs, l’Etat du Sénégal et ses différents démembrements entendent faciliter l’adoption des services émergents comme l’Internet des Objets, le Big Data, l’Intelligence artificielle, les services financiers numériques/Fintechs, le commerce électronique, etc. en levant les éventuelles barrières.
Les réformes, déjà adoptées dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie « Sénégal numérique 2025 », constituent une première série d’actions qui permettront d’accroître l’accès et l’usage de la population aux services de télécommunications, et de promouvoir l’essor d’une économie numérique compétitive et inclusive.
Pour la démocratisation de l’accès à Internet, le Ministère va mettre en place d’ici 2025, 45 ‘Maisons numériques du Citoyen’ dans le cadre du Programme « Smart Sénégal ». Les services identifiés tournent, entre autres, autour de la justice, de l’urbanisme, des impôts, mais aussi des services privés.
Pour ce même programme, des Caméras de surveillance sont en cours d’installation dans les villes de Dakar, Thiès, Kaolack, Saint Louis et Touba. Sur les 500 prévus d’ici fin 2020, les 213 ont déjà été installés.
Pour rappel, au 30 juin 2019, le taux de pénétration du mobile a atteint 109,38 % avec 17 201 494 abonnés contre 105.8% en juin 2018, celui du fixe est quant à lui de 1,952 % avec 307 030 abonnés contre 1.92% en 2018.
Pour ce qui concerne l’internet, le taux de pénétration est à 70,46% avec 11 081 424 abonnés pour les opérateurs titulaires de licence et les Fournisseurs d’accès Internet (FAI) contre 57.44% en 2018.
Ainsi sur tous les segments de marché, le taux de pénétration a connu une hausse. Pour l’Internet le bond est dû en partie à l’arrivée des FAI.
Pour un développement optimal de l’économie numérique, il est nécessaire également d’avoir un Cyberespace sûr et sécurisé.
A cet effet, la stratégie nationale de cybersécurité élaborée le Ministère a été adoptée et la mise en œuvre est en cours. Elle a comme vision : « en 2022 au Sénégal, un cyberespace de confiance, sécurisé et résilient pour tous ».
Dans ce cadre, une école à vocation régionale a été créée au Sénégal pour renforcer les compétences et la collaboration dans ce domaine.
En outre, pour une meilleure prise en charge des attaques et incidents informatiques, un CERT (Computer Emergency Response Team) gouvernemental, a été mis en place au niveau de l’Agence de l’Informatique de l’Etat. La Commission de protection des données œuvre également dans la sensibilisation sur la confiance numérique. Nos équipes travaillent sur la mise en place d’un CERT national et d’une structure nationale de cybersécurité.
Il faut noter également que le Plan d’action national sur la Protection des Enfants en Ligne (PEL) a été déroulé. Des ateliers de sensibilisation des élèves pour un usage sûr et responsable de l’Internet et des outils du numérique et de formation des acteurs de la chaine pénale sur la PEL aussi ont été organisés.
Le Ministère a également signé une convention avec le Ministère de la santé sur la santé digitale. Un premier atelier a eu lieu pour le démarrage des travaux du groupe de travail thématique « Dossier santé de l’usager », l’audit sur les dossiers médicaux et la pratique de la télémédecine.
Le département a aussi participé à l’élaboration de la Stratégie nationale sur le e-commerce initié par le Ministre du commerce.
Aussi, le processus de restructuration de la SN La Poste a été entamée suite aux instructions de M. le Président de la République
Dans le cadre de l’extension du réseau postal, La « SN La Poste » a déroulé en 2019 un vaste plan de construction et de sécurisation des bureaux de poste sur l’étendue du territoire et la mise en place de kiosques postaux pour se rapprocher davantage des populations. Ceci constitue un taux d’accroissement de 5% de ses points de contacts estimés à 300.
La « SN La Poste » a amélioré la diversification de son offre de services pour mieux répondre aux besoins de ses clients et faire face à la concurrence (15 opérateurs privés).
Sur le plan des transferts d’argent, La « SN La Poste » s’est constituée en un hub avec un portefeuille élargi de produits de transferts par la signature de partenariats avec les plus grandes sociétés internationales qui s’activent dans ce domaine pour capter une part du marché des transferts des migrants.
De plus, elle a amélioré considérablement son offre de produits monétiques par le développement de la carte Postcash qui est un des meilleurs produits sur le marché des porte- monnaies électroniques.
Dans le cadre de la promotion de l’inclusion financière et la lutte contre la pauvreté, La Poste, à travers sa filiale POSTEFINANCES, constitue une infrastructure importante pour les paiements de masse, notamment les bourses de sécurité familiale (300 000 bénéficiaires) pour un montant 7 500 000 000 par trimestre ; les pensions de retraite de l’IPRES, les allocations familiales ainsi que la prise en charge des inscriptions des étudiants ainsi que d’autre services assimilés.
En perspective du développement du e-commerce, la SN la Poste a initié de nombreux projets de diversification des offres de services logistiques avec le lancement du produit « JOTNACI » pour se positionner dans la chaine de valeur de la distribution des marchandises.
En définitive, l’ambition est de poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie Sénégal numérique 2025 et nous projeter sur les objectifs stratégiques définis par le Chef de l’Etat à l’horizon 2035, celui positionner le Sénégal parmi les 7 pays leaders africains de l’innovation et de l’économie du futur, grâce à son capital humain et ses infrastructures.
