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OUSMANE SONKO : UN PREMIER MINISTRE À CONTRETEMPS ? (Par Abdoulaye KA)

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La récente sortie médiatique d’Ousmane SONKO, chef du gouvernement sénégalais, a suscité de nombreuses réactions. Et pour cause : loin de répondre aux attentes urgentes des Sénégalais, elle donne l’image d’un Premier ministre plus préoccupé par ses ressentiments personnels que par la gravité de la situation nationale.

Le Sénégal traverse actuellement une crise économique profonde. Le chômage atteint des niveaux alarmants, le coût de la vie pèse lourdement sur les ménages, et l’insécurité, qu’elle soit économique ou sociale, gagne du terrain. Face à ces défis, le pays attend de ses dirigeants de la lucidité, de la rigueur et surtout, un sens élevé des priorités.

Mais que fait notre Premier ministre ? Il choisit la tribune d’un événement politique pour exposer ses états d’âme, évoquer ses frustrations internes, et remettre en cause l’autorité du président de la République – celui-là même qui l’a nommé, soutenu, et manifesté son désir de le voir fort. Une attitude pour le moins déroutante, voire irresponsable.

Être à la tête d’un gouvernement n’est pas un exercice de communication personnelle ni un ring pour régler des comptes idéologiques ou politiques. C’est une fonction d’État, qui exige retenue, discernement et sens des responsabilités. Lorsque le Premier ministre laisse entendre que le président manque d’autorité, il ne s’attaque pas seulement à un homme ; il affaiblit l’institution présidentielle. Il fragilise l’équilibre républicain et envoie des signaux négatifs aux investisseurs, aux partenaires et à la population. A-t-il seulement mesuré les conséquences d’une telle déclaration ?

À ce niveau de responsabilité, l’amateurisme n’est plus une option. Les Sénégalais n’attendent pas des joutes oratoires, mais des solutions concrètes. Ils veulent un gouvernement qui agit, qui soulage leur quotidien, qui redonne espoir à une jeunesse déboussolée.

Si Ousmane SONKO souhaite réellement servir ce peuple dont il se réclame le défenseur, il est temps pour lui de quitter le terrain de la victimisation et de l’agitation médiatique. Il a entre ses mains les leviers du pouvoir exécutif. Il peut réformer, proposer, gouverner. Mais s’il échoue, il devra assumer – pleinement et sans détour. Car l’incompétence, aussi vociférante soit-elle, ne remplacera jamais l’art de gouverner.

Abdoulaye KA – Gox Yu Bees

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