Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) a tenu un point de presse musclé ce mercredi, marquant une offensive politique majeure contre le gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane SONKO. Dans une déclaration liminaire cinglante, lue par son porte-parole Bachir DIAWARA, le PDS a fustigé une « crise multidimensionnelle » et un « abandon généralisé » des populations, tout en défendant avec vigueur l’héritage économique et structurel du Président Abdoulaye WADE.
L’opposition libérale, par la voix de ses responsables, a articulé sa critique autour de quatre piliers principaux : la gestion des inondations, l’asphyxie économique et fiscale, l’incohérence du souverainisme face à la dette, et la dérive des indicateurs financiers nationaux.
Les Inondations et l’« Abandon de Touba »
Le premier cheval de bataille du PDS concerne la crise sanitaire et environnementale provoquée par les inondations, notamment dans la ville sainte de Touba. Le parti dénonce l’inaction du gouvernement face à la stagnation des eaux et la propagation de maladies hydriques.
Fidèle à son rôle d’alerte, le PDS a exhorté l’exécutif à créer d’urgence un Fonds spécial de lutte contre les inondations, assorti d’un programme structuré de résilience. Surtout, l’opposition a rappelé le succès de sa propre stratégie, mise en place en 2009 sous l’ère WADE, articulée autour du Plan Jaxaay et des projets de restructuration urbaine (PROGEP, APIX), demandant un audit des fonds mobilisés depuis cette période pour évaluer l’efficacité de la gestion actuelle.
Une Économie « À la Dérive » : Fiscalité, Dette et Dégradation de Note
Sur le plan économique, le constat du PDS est jugé « amer ». Le parti dénonce une fiscalité « étouffante » qui, combinée à une « inflation galopante », rend le coût de la vie « insupportable » pour les ménages.
Plus grave, selon les libéraux, l’économie est désormais « à la dérive ». Le PDS s’appuie sur la dégradation de la note souveraine du Sénégal à B- avec perspective négative par des agences comme Moody’s et Standard & Poor’s, y voyant un signe de « perte de crédibilité financière ». Il pointe du doigt un déficit public qui dépasse les 9% du PIB et des emprunts obligataires « désordonnés » ne finançant pas de projets structurants.
Le PDS a également taclé le gouvernement sur son discours de « souverainisme » jugé incohérent, accusant le régime de faire porter le fardeau du remboursement de la dette extérieure sur les plus vulnérables, révélant une « soumission aux logiques de la dette détenue par les créanciers internationaux ».
La Riposte : Défense de l’Héritage Wade et du « Port du Futur »
Face aux critiques, le PDS a mobilisé l’héritage de l’ancien Président Abdoulaye WADE. Le parti a formellement contredit l’allégation des « caisses vides » en 2012, brandissant les statistiques de la BCEAO qui attestaient d’avoirs de l’État s’élevant à 387 milliards FCFA en mars 2012.
Le PDS a rappelé la « politique d’emprunts obligataires prudente et efficace » du régime libéral, citant la construction de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) comme un modèle : entièrement financé sans ponctionner le budget national grâce à la Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (RDIA), une initiative de Karim WADE.
L’ancienne majorité a aussi salué la vision portuaire de Karim WADE et le projet du Port de Ndayane (ex-Port du Futur), fruit d’un partenariat public-privé jugé transparent et performant avec DP World, appelant à ce que cette dynamique serve de modèle national.
Appel à la Cohésion et Remobilisation Interne
Enfin, le PDS a lancé un vibrant appel à la cohésion nationale, soulignant qu’aucun défi ne peut être relevé dans un climat de division. L’opposition exige la libération des détenus politiques et condamne les « arrestations et emprisonnements arbitraires liés aux délits d’opinion », réaffirmant son attachement à la liberté d’expression et à la démocratie pluraliste.
Sur le plan interne, le parti annonce une remobilisation profonde avec la publication imminente d’un nouveau Comité Directeur et d’un Secrétariat National réorganisé, ainsi qu’un agenda de rencontres de proximité. Le PDS se positionne ainsi comme une alternative crédible, « déterminée à protéger les acquis démocratiques » et à proposer des solutions pour un Sénégal plus « juste, stable et prospère ».
Le point de presse du 1er octobre 2025 marque clairement la volonté du PDS de se repositionner comme la principale force d’opposition constructive, en confrontant le gouvernement sur tous les fronts, de la gestion locale des crises à l’équilibre macroéconomique.