LANCEMENT D’UNE PLATEFORME EN FRANCE : DES PARTIS SÉNÉGALAIS S’UNISSENT CONTRE LA « DÉRIVE » DU RÉGIME EN PLACE
Dans une initiative qui pourrait marquer un tournant dans l’opposition sénégalaise en diaspora, une nouvelle plateforme baptisée « Convergence pour la Défense des Droits » (AARTU/C2D) a vu le jour ce samedi à Paris. Réunissant les représentants en France de plusieurs partis politiques, cette alliance se positionne comme un front uni face à ce qu’elle qualifie de « dérive » autoritaire et d’incompétence du régime Pastef.
Le communiqué de presse, distribué à la suite de la réunion de lancement, ne mâche pas ses mots. Il dresse un portrait sombre de la situation au Sénégal, dénonçant une « dérive autoritaire », une « justice à deux vitesses », le « bâillonnement de la presse » et des « arrestations arbitraires ». Pour les fondateurs de la plateforme, l’incompétence du pouvoir en place mène le pays vers une « impasse politique, sociale et économique ».
Parmi les partis signataires de cette alliance, on retrouve des figures bien connues de la scène politique sénégalaise : Reew Mi, Osez l’Avenir, République des Valeurs/Réewum Ngor, AGIR, ETIC, ACT, Nouvelle Responsabilité, APR et Geum Sa Bopp/Jambars. Cette convergence de forces, hétérogène dans ses origines politiques, témoigne d’une volonté de dépasser les clivages traditionnels pour former un front commun.
Le remaniement gouvernemental intervenu hier samedi, loin d’apaiser les tensions, a été vivement critiqué par AARTU/C2D. La plateforme estime qu’il n’offre aucune solution aux problèmes concrets des Sénégalais et s’inscrit, au contraire, dans une logique de « règlements de comptes politiques ». Ce remaniement, selon la nouvelle entité, confirme un « statu quo inquiétant » qui annonce une « aggravation de la crise économique et sociale ».
L’objectif affiché d’AARTU/C2D est triple :
- Constituer une convergence citoyenne et politique solide : La plateforme se veut un point de ralliement pour toutes les forces vives, au-delà des partis politiques, pour offrir une « alternative crédible » au régime actuel.
- Dénoncer sans relâche les atteintes aux droits fondamentaux : L’alliance s’engage à être le porte-voix des victimes des dérives, en mettant en lumière les violations des libertés et des droits démocratiques.
- Faire entendre la voix de la diaspora sénégalaise : L’initiative est un signal fort envoyé depuis l’étranger, montrant que la diaspora refuse de rester silencieuse face à la situation politique de son pays d’origine.
L’appel lancé par la plateforme est un appel à l’unité et à l’action. Il s’adresse non seulement aux partis et associations, mais aussi à la société civile, aux intellectuels, étudiants et citoyens. L’enjeu, selon les fondateurs, est de « sauver la République, restaurer la démocratie et offrir au peuple sénégalais un avenir digne et prospère ». Ce lancement à Paris, loin des projecteurs de Dakar, pourrait bien être le premier pas d’un mouvement d’opposition plus large et structuré en dehors des frontières du Sénégal.
Pour l’heure, le contact presse a été rendu public, marquant l’intention des fondateurs de communiquer de manière régulière sur leurs actions et prises de position. Il reste à voir si cette nouvelle plateforme réussira à mobiliser au-delà de ses membres fondateurs et à peser réellement sur le débat politique au Sénégal.