JUSTICE POUR LE PASSÉ, RÉFORMES POUR L’AVENIR : LE CRDP-50 EXIGE UN MANDAT D’ARRÊT CONTRE MACKY SALL
Dans une conférence de presse au ton martial, le Cadre de Réflexion Démocratique et Patriotique (CRDP-50) a lancé un véritable pavé dans la mare politique sénégalaise. Par la voix de son président, Pape Sadio THIAM, ce groupe de réflexion proche de la majorité présidentielle a exigé le lancement d’un mandat d’arrêt contre l’ancien Président Macky SALL et a dévoilé une ambitieuse proposition de réforme de la justice, tout en abordant les crises sociales et les défis économiques du pays.
Un Appel Inédit à la Justice
Le point d’orgue de cette rencontre a été la demande, claire et sans équivoque, de poursuites judiciaires contre l’ancien chef de l’État. S’appuyant sur les « aveux » récents de Macky SALL reconnaissant « la responsabilité de son gouvernement dans les crimes et les emprisonnements massifs de militants de Pastef », le CRDP-50 estime que la justice doit désormais suivre son cours.
« Le peuple sénégalais mérite justice et vérité, » a martelé Pape Sadio THIAM. « La gravité de ces actes impose aujourd’hui le lancement d’un mandat d’arrêt contre l’ancien Président Macky SALL, afin de garantir que notre démocratie ne subisse plus de telles atteintes. » Cette déclaration marque une escalade significative dans le débat sur la reddition des comptes de l’ancien régime.
Refonder l’Institution Judiciaire
Au-delà de ce cas emblématique, le CRDP-50 a dressé un diagnostic sévère de l’état actuel de la justice, dénonçant une « libération laxiste » de certaines figures de l’ancien régime qui « affaiblit l’autorité de l’État ».
Pour y remédier, le « laboratoire d’idées » propose une réforme structurelle majeure : le remplacement de l’actuel Conseil Supérieur de la Magistrature par un nouveau Conseil Supérieur de la Justice. Cette nouvelle institution se voudrait plus ouverte et indépendante, composée de magistrats élus mais aussi, en majorité, de « personnalités qualifiées issues de la société civile ». Présidé par le Président de la République, ce conseil serait, selon les mots du CRDP-50, « un carrefour de tous les pouvoirs » destiné à restaurer la confiance des citoyens.
Crises Sociales : Audit et Fin de l’Impunité Exigés
Le front social n’a pas été en reste. Le CRDP-50 a dénoncé avec véhémence la situation à la Caisse de Sécurité Sociale (CSS) et à l’IPRES, critiquant une gouvernance sous la coupe de « lobbys patronaux et syndicaux » et le licenciement jugé « injuste » du syndicaliste Oumar Foutah BADIANE. La demande est ferme : un audit en urgence des deux institutions, dont les derniers examens remontent à 2013, et l’accélération de la réflexion sur leur fusion.
Le sort des agents de Téranga Sûreté Aéroportuaire (TSA) a également été mis en lumière. Le CRDP-50 a condamné la répression subie par treize agents, dont Salif THIAM, sanctionnés sur la base de messages privés WhatsApp. Qualifiant ces pratiques d' »espionnage numérique » et de violation de la loi, le cadre exige l’annulation immédiate des sanctions et une enquête indépendante sur la gestion sociale de TSA.
Un Bilan Élogieux pour l’Éducation
Contrastant avec la sévérité des critiques, le CRDP-50 a salué les « avancées majeures » dans le secteur de l’éducation à la veille de la rentrée scolaire. Avec un budget représentant 7,30 % du PIB, dépassant les normes internationales, le gouvernement est félicité pour :
Le recrutement exceptionnel de 500 enseignants-chercheurs dans le supérieur.
La réduction significative du déficit d’enseignants (passant de 4 527 à 1 828).
L’introduction de l’anglais dès le préscolaire et de deux nouvelles langues nationales (le Balant et le Safi) dans les programmes.
Dette et Appel à la Diaspora
Enfin, sur le plan économique, le CRDP-50 a rappelé le poids de la « dette cachée » qui « réduit notre marge de manœuvre ». Face à ce défi, un appel vibrant a été lancé à la diaspora sénégalaise, qualifiée de « pilier essentiel du développement ». Pape Sadio THIAM a exhorté les compatriotes de l’extérieur à « faire preuve de foi dans le Sénégal » en investissant dans les emprunts obligataires émis par l’État pour financer les projets structurants du pays.
Entre exigence de justice, propositions de réformes institutionnelles et dénonciations sociales, le CRDP-50 se positionne comme un acteur influent, déterminé à accompagner la majorité au pouvoir dans une politique de rupture et de transparence.