Le peuple sénégalais se garde de commenter tout acte de mal gouvernance, il est devenu passif, flegmatique dans les faits et dans les dires. Pour préserver une certaine paix ou calme relatif, on s’interdit d’aller loin dans les contestations, dans les manifestations de mécontentement.
Cependant, il est important de préciser que le voleur, n’a jamais agi dans le bruit ou l’ambiance. Il profite du calme, de la quiétude pour subtiliser des biens appartenant à autrui. C’est à cause de ce calme, cette stabilité relative que les sénégalais ont été endormis pendant 58 ans (depuis l’indépendance) et dépossédés, dépouillés de tout leur patrimoine (ressources minières, halieutiques, forestières foncières et financières).
Ce patrimoine, c’est la survie et la survivance d’un pays, d’une nation. S’il est subtilisé ou vilipendé, le pays n’existera que par son nom. C’est ce qui se passe au Sénégal, et si on n’y prend pas garde, ceci va perdurer encore et encore.
Lorsqu’on proclame le Sénégal, pays de ressources humaines mais sans ressources minières et on exploite nébuleusement l’or de Kédougou, les phosphates de Lam-lam, le calcaire et les marnes de Rufisque et environs, c’est de la malhonnêteté et de la manipulation.
Quand notre pays décide d’accueillir le forum de l’eau alors que l’accès à l’eau potable reste un privilège, c’est du « bluff », de l’hypocrisie. Quand un président part pour soit disant supporter les lions de football en Russie pendant 10 jours, c’est plus du «Populisme sensationnel» que pour son amour de l’équipe ou du foot. C’est une quête frénétique de popularité.
Lorsqu’on annonce une hausse du montant de la bourse d’étudiant alors qu’on peine à rétablir une année universitaire normale, c’est pour un regain de popularité.
Lorsqu’on ne crée pas les 500.000 emplois promis et on distribue des bourses de sécurité familiale, on fait de la politique alimentaire, du socialisme primaire.
Lorsqu’on déclare l’année 2018 « année sociale » alors que la colère et la contestation sociale grogne de partout, on fait de la démagogie.
Lorsqu’on appelle à discuter de la gestion des dividendes reçus de nos ressources gazières et pétrolières après avoir vendu nébuleusement nos blocs et titres d’exploitation du gaz et du pétrole c’est de la tricherie et une tentative d’endormissement. Comme c’est bizarre mais vrai : « En croyant oublier la réalité en dormant, on se rend compte qu’elle est toujours là au réveil. »
Lorsqu’on parle, on nous traite politicien. Lorsqu’on démissionne d’un corps de fonctionnaire, on nous traite de politicien ou on nous accuse de désertion. A titre d’exemple, le capitaine Dièye et le Juge I. Dème.
Lorsqu’on dénonce de mauvaises pratiques dans la fonction publique, on brandit une procédure disciplinaire jonchée après de violations des lois et règlements en vigueur.
Lorsqu’on s’organise pour manifester nos désaccords, on est accusé d’avoir troublé l’ordre public.
Comme Diderot nous le fait savoir : « Vous adulez bassement le souverain pendant sa vie, et vous l’insultez cruellement après sa mort ». J’ai juste envie de remplacer « mort » par « départ ».
Chers compatriotes, restons vigilants et alertons nos proches car tout le monde n’a pas le même niveau de compréhension des choses et des faits politiques.
Ansou SAMBOU
