Inutile de vous dire que cette situation a fini de rendre impossible la mise en œuvre effective du concept « ubi tey jang tey » ce mardi dans cet établissement.
En lieu et place des élèves qui y étaient attendus pour des retrouvailles entre amis après trois mois de vacances bien méritées, ce sont plutôt enseignants, parents d’élèves et membres de l’Union des Anciens Élèves qui s’y sont donnés rendez-vous pour ensemble lancer un cri de cœur et dénoncer l’indifférence des autorités municipales, à leur tête le maire Bamba Fall.
« Je suis dans cet établissement depuis octobre 2015, donc je suis à ma quatrième année ici. Pour la première fois depuis l’année dernière, d’anciens élèves qui ont fait leurs humanités ici se mobilisent pour venir en aide à leur ancienne école. Je suis à ma quarantième année dans l’enseignement et j’ai fait beaucoup d’écoles mais ce que j’ai vu ici c’est la première fois que je vois cela », a déploré avec la gorge serrée, M. Léo Latsouck Faye, directeur de cette école.
Se voulant plus précis dans son plaidoyer, le doyen Faye, comme l’appellent si affectueusement ses collègues, embraye : « L’école était dans des difficultés l’année dernière. Quand ils ont été mis au courant, ils se sont mobilisés pour faire quelque chose. C’est ainsi qu’ils ont réuni beaucoup d’argent avec aussi l’appui des parents d’élèves pour refaire les dalles des plafonds qui commençaient à s’écrouler. Cette année ils ont déblayé aussi bien les classes que la cour. Ils ont aussi repeint toutes les classes.
Très amer contre l’indifférence et le manque d’assistance de la municipalité, M. Faye fustige : « Pour le moment il y’en a pas. La municipalité n’a pas encore apporté son appui. Et je parle en connaissance de cause devant tous mes collègues ici présents, ainsi que les membres de l’association des parents d’élèves ».
Avant de poursuivre, l’air très révolté contre l’autorité municipale : « L’école est une compétence transférée. L’état alloue des fonds pour les écoles. Les autres maires allouent des subventions à leurs écoles. Moi j’étais à Rebeuss avant de venir ici. J’y ai laissé plus de mille cahiers et des cartons de craie. Mais lorsque je suis arrivé ici je me suis posé des questions. Chaque année nous dépensons entre cent et deux cent mille francs pour réparer des tables banc alors que cela ne devrait pas être le cas ».
A la suite du directeur, l’Union des Anciens Élèves, par la voie de son secrétaire général M. Ibrahima Sakho, visiblement sous le choc, a directement interpelé les autorités municipales afin de sauver leur école en lui apportant un soutien financier et matériel.
« Nous lançons un appel solennel aux autorités de la Médina, aux bonnes volontés, de nous venir en aide pour sauver l’éducation de nos frères et sœurs, futurs cadres de la Médina », a-t-il déclaré, l’air complétement dépité .
Cherchant à savoir comment est-ce qu’ils s’organisaient pour trouver les moyens de voler aussi efficacement au secours de leur ancienne école, les anciens de Médina 1, par la voie de leur président M. Ousmane Dieng nous a révélé que l’une des rares autorités à leur venir en aide reste M. le Ministre Seydou Guéye, porte-parole du gouvernement.
Ce que confirme Seydou Guéye lui-même, joint au téléphone par nos soins : « Ecoutez, ces jeunes sont des fils de la Médina. S’ils nous sollicitent pour une action aussi noble que celle consistant à remettre une couche de peinture et réparer quelques tables banc de leur ancienne école qui, il faut le reconnaitre, est dans un état qui ne permet même pas aux enfants d’étudier dans un minimum de sécurité et de sérénité, nous nous sentons dans l’obligation de leur apporter notre participation, ne serait-ce que de manière tout à fait symbolique. Et c’est ce que nous avons fait ».
Quant au maire Bamba Fall, le seul argument qu’il brandit pour expliquer l’état de délabrement avancé dans lequel est laissée cette école Alassane Ndiaye Alou est que celle-ci est un patrimoine historique classé.
Une défense trés vite balayée d’un revers de main aussi bien par le corps enseignant, l’association des parents d’éléves que par l’Union des Anciens Élèves.
Irama SANÉ
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