Mais lorsque dans un tel discours, on se prête à la séduction politicienne en avançant des choses fallacieuses, en alignant de gros et beaux mots qui sont en total contradiction avec la lancée dictatoriale sur laquelle on s’est inscrit depuis 7 longues années, lorsqu’on se prête à un discours – bilan où on fait abstention des lourds passifs que contient le bilan, c’est de la malhonnête intellectuelle et de l’hypocrisie manifeste. Dans le discours, beaucoup de compatriotes n’ont pas reconnu le Sénégal qu’on leur présentait, attisant davantage leur colère et leur dégoût pour le régime et son homme.
Ce 31 décembre, j’ai suivi un homme lassé, fatigué d’essayer en vain pour honorer sa fonction. Dans un visage pâle et pitoyable qui dénote d’une honte inavouée qu’il ne peut cacher, Maqui nous inspire un candidat sortant qui aurait aimé avouer qu’il ne sera pas candidat. Mais lorsqu’on arrive par des compromis, on gouverne dans la concussion et la compromission, on se représentera par contrainte car on est téléguidé et déjà trop mouillé dans la sauce pour abandonner si tôt. Les mains liées ne se libèrent pas si facilement.
Discrédité, contesté, affaibli et tombé au plus bas dans les sondages et les intentions de vote, il tente désespérément à regagner une popularité qu’il n’a d’ailleurs jamais eue. En effet, cet homme a vécu dans une illusion de popularité qu’il s’est arrogée car il n’est jamais allé seul à une élection depuis qu’il est au palais. Longtemps couvé par ses alliés, il n’a jamais su peser son véritable poids électoral jusqu’à ce qu’il découvre avec les récentes élections législatives sa faiblesse persistante et flagrante au département de Dakar. D’abord battu par Khalifa Sall en 2014, puis en 2016 lors des élections des hauts conseillers des collectivités locales, notre bonhomme a fait face à la suprématie de Khalifa sall, le super Maire de Dakar désormais en captivité (prisonnier) à Rebeuss. Mais dans son entretien du soir, l’homme a montré et étalé toute sa palette de menteur et hypocrite hors pair. Il pilonna les téléspectateurs de son gigantesque arsenal de promesses mensongères et de faux chiffres. Mais pour savoir si un homme est faux, il suffit de découvrir ses faux chiffres qu’il avance et fausses valeurs qu’il prétend incarner. L’entretien fut crispé et tendu avec une pseudo décontraction que même les enfants savent fausse. La première bombe fut lâchée par Yerim Seck sur son refus et désaccord énergiques face à la volonté de Maître Wade de confier l’organisation des élections à Ousmane Ngom, ministre de l’intérieur d’alors ; Maqui rejette et dit n’avoir jamais eu de désaccord avec Wade sur cette question. Pire, il dit avoir accepté cela. Sacré Maqui !
L’homme du « Sénégal au cœur » de la corruption, des wathiathia, des trahisons multiples et du reniement a répondu sèchement sur fond de mépris pour les sénégalais en refusant catégoriquement de confier l’organisation de l’élection présidentielle à un individu neutre. Il banalise la nomination de son frère et réduit les critiques à des suspicions maniaques qui relevant d’une mauvaise foi.
Peut-on tout nier au nom des amitiés renouvelées ?
La politique doit-elle tout permettre ?
L’amnésie volontaire qui confine au mensonge serait-elle devenue une qualité en politique ?
La mythomanie aurait-elle élu domicile au palais ?
Une chose est sûre; le reniement, la politique alimentaire et le banditisme d’État ont pris des proportions épidémiologiques au Sénégal.
Comme je le dis souvent : « Si l’argent est devenu la nouvelle religion des femmes, la politique est devenue le métier des hommes paresseux et cruels. »
Ansou SAMBOU