RÉTABLISSEMENT DES DROITS DE DOUANE SUR LE RIZ BRISÉ ORDINAIRE : L’EXIGENCE D’UNE GOUVERNANCE RESPONSABLE, AU SERVICE EXCCLUSIF DU PEUPLE SÉNÉGALAIS

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU PÔLE ÉCONOMIE ET FINANCES DU CERCLE DES CADRES – CECAR

Le Sénégal ne mérite ni improvisation budgétaire, ni bricolage fiscal : il mérite une gouvernance visionnaire, ancrée dans la justice sociale et mue par l’intérêt supérieur de la Nation.

Ce second communiqué du Cercle des Cadres de la République des Valeurs (CECAR) se veut un signal d’alarme solennel face à une orientation politique qui trahit les espoirs placés dans la gestion de l’État. En rétablissant les droits de douane sur le riz brisé ordinaire, le gouvernement Pastef confirme que son prétendu « redressement économique » n’est en réalité qu’un acharnement fiscal dirigé contre les foyers les plus modestes.

Dans un pays où l’Indice de Développement Humain nous relègue à la 168° place mondiale, où les secteurs vitaux, éducation, santé, niveau de vie…, sont déjà fragili-sés, ce choix politique témoigne d’un décalage abyssal entre les priorités de l’exécutif et les besoins réels du peuple.

Nos voisins ghaneens et ivoiriens, en adoptant des strategies inclusives et durables, prouvent qu’un autre chemin est possible.

Or, au lieu de faire les poches (déjà vides) à une population étranglée par l’inflation galopante, le gouvernement choisit d’alourdir encore le fardeau fiscal sur un aliment de base indispensable à chaque famille sénégalaise.
Ce n’est pas un ajustement économique : c’est une politique punitive qui fracture davantage le tissu social.

Sur le plan macroéconomique, la réalité est implacable : une dette publique atteignant près de 119% du PIB en 2024, un service de la dette en hausse de 24% au premier trimestre 2025, et des recettes qui ne représentent plus que 21% des prévisions budgétaires.

Dans ce contexte, transférer la charge de l’assainissement des finances sur les plus vulnérables relève de l’aveuglement économique et de l’injustice sociale.

Les données de la Banque mondiale et du Programme Alimentaire Mondiale (PAM) sont claires : près de 40 % des Ouest-Africains vivent sous le seuil national de pauvreté (revenu journalier inférieur à 2 dollars) et plus de 60% des ménages à faibles revenus consacrent la moitié de leur budget à l’alimentation, avec le riz comme pivot nutritionnel.
Dans ces conditions, taxer ce produit essentiel revient à plonger des millions de familles dans une précarité plus profonde encore.

La République des Valeurs/Réewum Ngor rejette avec force cette logique froide, technocratique et déshumanisée.

Gouverner ne consiste pas à équilibrer des chiffres au détriment des vies humaines.
Gouverner, c’est bâtir une prospérité partagée, préserver la dignité et garantir à chaque citoyen une place dans l’ascension nationale.

Nos alternatives pour un redressement juste et souverain.

Mesures conjoncturelles immédiates

1. Suspension immédiate des droits de douane sur le riz brisé pour endiguer la flambée des prix ;

2. Création d’un fonds d’urgence alimentaire, financé par une taxe exceptionnelle sur les secteurs à forte rentabilité (télécommunications, banques, industries extractives) ;

3. Renégociation des échéances de la dette extérieure pour libérer des marges budgétaires en faveur des ménages et des infrastructures essentielles ;

4. Mobilisation coordonnée des collectivités territoriales pour assurer la distribution de vivres, soutenir les producteurs locaux et réduire la dépendance aux importations par des circuits courts.

Réformes structurelles à moyen et long terme
1. Programme national de souveraineté alimentaire visant 60% de riz local en cinq ans, par des investissements massifs dans l’irrigation, la mécanisation, la formation et le stockage ;

2. Déploiement d’infrastructures logistiques modernes et numérisation de la traçabilité pour réduire les pertes post-récolte;

3. Réforme fiscale progressive, imposant équitablement les grandes entreprises et hauts revenus, et dotant les collectivités de ressources stables pour soutenir la production locale ;

4. Plan quinquennal de relocalisation industrielle avec création de pôles agro-industriels régionaux, générateurs d’emplois et de valeur ajoutée locale.

Ces mesures ne sont pas des vœux pieux : elles incarnent notre vision, celle d’un Sénégal fort, solidaire et souverain, où la justice sociale guide la prospérité économique au bénéfice de tous.

Redresser le Sénégal ne doit pas se faire contre son peuple, mais avec lui et pour lui.

Fait à Dakar, le 14 août 2025
Le Pole Economie et Finances du Cercle des Cadres – CECAR

Comments (0)
Add Comment