RÉPONSE MUSCLÉE DE DIAGNE FADA À DIOMAYE : « LE CHEF DE L’ÉTAT N’A PAS À DEMANDER AU PEUPLE DE FAIRE PRESSION SUR QUI QUE CE SOIT »

Les déclarations du Président de la République, Bassirou Diomaye FAYE, lors de son face-à-face avec la presse à l’occasion de la célébration du 65ème anniversaire de notre indépendance, ont provoqué une onde de choc dans le paysage politique sénégalais.
En particulier, son affirmation : « Je sais que Macky SALL est en train de manœuvrer dans les coulisses » a suscité de vives réactions et alimenté les débats sur les relations entre l’ancien et le nouveau chef de l’État.

C’est dans ce contexte tendu que Modou DIAGNE Fada, figure influente de l’opposition, a pris la parole pour exprimer ses préoccupations et ses analyses.

Dans une vidéo diffusée dans le 20h de la Tfm ce samedi 5 avril, le Président du parti LDR/Yeesal, a qualifié les propos du Président FAYE de « maladroits », un terme qui souligne la désapprobation de l’opposant face à ce qu’il considère comme un manque de tact politique. Cette critique s’inscrit dans la continuité des précédentes prises de position de ce membre influent du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), qui ne rate aucune occasion pour exprimer ses réserves quant à la conduite des affaires de la nation par le nouveau regime incarné par le tendem SONKO-DIOMAYE.

DIAGNE Fada prend la défense de Macky SALL

De manière significative, Modou DIAGNE Fada a tenu à prendre la défense de l’ancien Président Macky SALL, dont il fut un allié au sein de la coalition BBY pendant quelques années. Face aux accusations de « manœuvres dans les coulisses » portées par le Président FAYE, DIAGNE Fada affirme avec conviction : « Le président Macky SALL est un homme d’État, un homme politique qui aime son pays. Je pense que s’il manœuvre, c’est plutôt pour les aider, c’est plutôt pour aider le Sénégal. Mais il ne lui reviendra jamais à l’idée de manœuvrer contre son pays. C’est un patriote. Je pense que le président Bassirou Diomaye FAYE n’a pas été bien informé ».

Interrogé sur l’appel au dialogue avec l’opposition lancé par le Président FAYE, Modou DIAGNE Fada adopte une position nuancée. Tout en déclarant qu’il n’y voyait « aucun inconvénient » de principe, il a tenu à rappeler les « expériences passées » qui ont marqué les relations entre le pouvoir et l’opposition au Sénégal. Il a notamment évoqué les accords conclus avec le ministre de l’Intérieur à la veille des élections législatives, qui, selon lui, n’avaient finalement pas été appliqués. Cette référence aux « expériences passées » témoigne d’une certaine méfiance de la part de DIAGNE Fada à l’égard des intentions du nouveau régime. Il semble subordonner son adhésion à un éventuel dialogue à la démonstration d’une réelle volonté politique de la part du pouvoir en place de respecter les engagements pris et de mettre en œuvre des réformes substantielles. En d’autres termes, il appelle à un « dialogue sincère » qui ne se limitera pas à de simples consultations formelles, mais qui débouchera sur des consensus concrets et des avancées démocratiques tangibles.

Enfin, revenant sur les déclarations du Président FAYE concernant la justice, Moudou DIAGNE ÎFada a réitéré ses critiques avec une insistance particulière. Il a estimé que « le chef de l’État n’a pas à demander au peuple de faire pression sur qui que ce soit » dans le domaine judiciaire. Il a rappelé que le Président FAYE lui-même avait affirmé qu’il ne pouvait pas exercer de pression sur la justice, ce qui rendrait d’autant plus contradictoire son appel implicite à une pression populaire en cas de lenteur supposée de la procédure judiciaire contre des opposants, dans le cadre de la reddition des comptes. Le president du conseil départemental de Kebemer a également souligné ce qu’il considère comme une contradiction grave dans les propos du Président FAYE. Selon lui, en affirmant que les députés à l’Assemblée nationale « représentent le peuple », le chef de l’État cautionnerait indirectement les positions défendues par sa majorité parlementaire, ce qui pourrait être interprété comme une forme de pression sur la justice. « Ça veut dire quelque part qu’il est d’accord sur les positions défendues par ses députés à l’Assemblée nationale, ce qui est gravissime », a-t-il déclaré, soulignant la gravité de cette situation à ses yeux.

Et tout état de cause, les déclarations de Modou DIAGNE Fada mettent en lumière les défis auxquels est confronté le nouveau régime sénégalais. Il doit non seulement gérer les attentes populaires et mettre en œuvre son programme de réformes, mais aussi composer avec une opposition vigilante et des tensions persistantes au sein de la classe politique.

Le respect de l’indépendance de la justice, la promotion d’un dialogue sincère et la clarification des relations entre l’opposition et le nouveau pouvoir apparaissent comme des enjeux cruciaux pour l’avenir de la démocratie sénégalaise.

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