La Ligue Démocratique (LD) a publié une déclaration cinglante, marquant le premier anniversaire de l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE. Le parti dénonce une « déconstruction en règle des fondements de notre République » et une série de « dérives autoritaires » qui, selon elle, menacent les acquis démocratiques du Sénégal.
Un an après, le désenchantement domine
La LD rappelle qu’il y a un an, le peuple sénégalais nourrissait de grands espoirs de « refondation morale et institutionnelle de l’État ». Cependant, le parti affirme que « l’illusion s’est cruellement dissipée » et que « ce qui devait être un souffle nouveau s’est mué en brume de reniements ». La LD déplore que « les principes aient été galvaudés, les institutions fragilisées, les libertés méthodiquement étouffées ».
La diplomatie sénégalaise en berne
Le parti critique vivement la politique étrangère du gouvernement, affirmant que le Sénégal, autrefois respecté sur la scène internationale, est aujourd’hui « isolé, inaudible et affaibli ». La LD dénonce « une politique étrangère confuse, sans vision ni cohérence » et des nominations diplomatiques dictées par des « logiques clientélistes, au détriment de l’exigence de compétence et d’expérience ». Selon le Professeur Nicolas NDIAYE et ses camarades, cela a conduit à une « perte d’influence du Sénégal dans les espaces diplomatiques majeurs ».
L’État de droit menacé
La LD s’insurge contre les atteintes à l’indépendance de la justice et les restrictions aux libertés publiques. Le parti accuse le régime de chercher à « soumettre la justice aux injonctions politiques » et d' »instrumentaliser les institutions judiciaires à des fins partisanes ». La déclaration transmise à la rédaction de Dakarmedias cite « les appels des plus hautes autorités à exercer une pression populaire sur les magistrats, les ingérences publiques dans des procédures en cours, les arrestations arbitraires de responsables politiques, chroniqueurs et acteurs de la société civile, ainsi que les affectations punitives de magistrats » comme autant d’exemples de cette « dérive autoritaire insupportable ». La LD s’indigne également du « silence assourdissant de certains intellectuels et acteurs politiques, naguère chantres de la liberté et de l’État de droit ».
Une purge idéologique dans l’administration
- Le parti, membre dénonce une « vague de licenciements » sans précédent, affirmant que « plus de 30 000 travailleurs ont été plongés dans le chômage, souvent dans des conditions opaques et injustifiées ». Le parti soutient que ces licenciements ciblés visent principalement ceux « soupçonnés d’affiliation politique à l’ancien régime », instaurant un climat de « peur et de clientélisme ». La LD critique également les propos du Ministre de la Santé, qui aurait confessé « scruter l’appartenance à PASTEF avant de considérer le contenu d’un CV », y voyant la preuve d’une « politisation assumée de l’administration ».
Une économie en grande difficulté
Sur le plan économique, la LD dresse un tableau sombre de la situation du pays. Le parti affirme que le Sénégal traverse une « zone de turbulence économique majeure », avec des « chantiers du BTP à l’arrêt », des entreprises du secteur privé qui « subissent une asphyxie progressive » et une campagne agricole qui a « échoué ». La LD s’inquiète également du coût de la vie « insoutenable pour les ménages » et de l’absence de « mesures structurelles » pour inverser la tendance. Le parti met en garde contre les « risques de fracture économique durable » en l’absence de « réformes sérieuses, de pilotage stratégique et de soutien massif à l’investissement productif ».
Appel à un sursaut républicain
Face à ce qu’elle considère comme une situation grave, la LD appelle à un « sursaut républicain », à la « vigilance citoyenne » et à la « mobilisation résolue de toutes les forces vives de la Nation ». Le parti exhorte l’opinion nationale à « prendre ses responsabilités » et à « refuser l’indifférence » face à cette « situation grave », afin de « sauvegarder nos acquis démocratiques, du respect de l’État de droit et de l’avenir même de notre République ».