Dans son édito sur yerimpost, Cheikh Yerim Seck, une des plumes que j’apprécie le mieux, titre : « Brouille avec Abdoulaye Wade : Pourquoi Madické Niang n’a pas tort… ». Super !
Et pourtant, depuis la révocation de Khalifa Sall, chaque matin en sirotant mon café, je clique sur la rubrique « EDITO » de Yerimpost espérant trouver une analyse percutante d’un juriste doublé de journaliste politique. Comme toujours sur des grandes questions qui interpellent notre nation, j’attends sa contribution. Mais cette fois-ci, l’analyste a esquivé l’horizon d’attente d’un de ses fidèles lecteurs.
Mais, disons, quoi de plus normal d’écrire sur cet échange épistolaire qui attire l’attention de plus d’un. Yerim, je te comprends. C’est l’instinct du journaliste politique. Cheikh, je t’attends vivement sur la question de la révocation de Khalifa Sall parce que « ces goulots continuent d’étrangler le Sénégal »…
Qu’est-ce qui s’est passé en réalité : Abdoulaye Wade écrit et met en garde Madické Niang ; Madické réplique en des termes clairs. C’est cela non ? Mais creusons…
Maître Madické, ce n’est pas moi qui te l’apprends, les raisons d’une victoire électorale sont toujours multiples. On ne peut donc apporter une explication simple pour satisfaire l’esprit, mais la complexité de la vie en société est telle, le désir de conquête du pouvoir si puissant, les souhaits du peuple si énigmatiques qu’il n’est pas possible – ni honnête – de s’en tenir à une raison unique : il faut trouver un plan B.
Ce qui est important pour le PDS est d’avoir un leader puissant, capable de faire gagner le PDS en 2019 et un programme alternatif crédible. Un leader qui est plébiscité par tous les militants et sympathisants. Ce leader, à vrai dire, est Karim Meissa Wade. Tout le reste relève d’un narcissisme ambiant et d’une guerre de positionnement. Le PDS est grand. Ce parti n’appartient ni à Abdoulaye Wade, ni à Madické Niang, ni à Karim Wade. C’est une école, c’est une philosophie, c’est une vision… C’est la majorité qui décide.
Karim Meissa Wade, par la force des circonstances, est devenu le candidat incontestable et l’adversaire le mieux placé pour battre Macky Sall. C’est vrai, il a été victime d’une cabale politique puis contraint à l’exil ; mais son retour est inévitable. C’est un combat politique qui a libéré Karim des cellules de Rebeus et c’est un combat politique, stratégique et tactique qui fera de lui le président de la République en 2019.
Ce n’est pas une utopie mais une réalité. Renoncer devant l’oppression et la persécution n’est pas l’apanage d’un vrai leader. Le courage et la persévérance, je reprends John Quincy Adams, ont un talisman magique devant lequel les difficultés disparaissent et les obstacles s’évaporent. Face à la roche, le ruisseau l’emporte toujours, non pas par la force mais par la persévérance.
De mon humble avis, Abdoulaye Wade n’a tordu le cou à personne pour porter la candidature de Karim. C’est un choix démocratique et judicieux. Par conséquent, nous devons prendre notre responsabilité et mener le combat pour amener Macky à « respecter notre choix ». Il n’y a pas d’autres options, il faut foncer. Assumons notre choix et menons le combat jusqu’au bout. Avoir un plan B, c’est abdiquer devant les menaces de Macky. Osons porter notre candidat contre vents et marées. Il ne doit y avoir ni plan B, ni plan C, Karim Meissa Wade jusqu’au bout.
Ceux qui ont eu la chance de lire l’Épopée de Soundjata Keita, ont certainement été marqués par ce passage : « Quand le grain germe, la croissance n’est pas toujours facile ; les grands arbres poussent lentement, mais ils enfoncent profondément leurs racines dans le sol ».
El hadji Omar Massaly
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