Encore une saison qui commence dans le désespoir pour nos paysans. À Diamal, comme dans tant de communes rurales, les semences d’arachide promises par l’État arrivent en retard, en mauvais état, et – comble de l’humiliation – mêlées à du sable. Oui, vous avez bien lu : jusqu’à 10 kilos de sable dans un sac censé nourrir une exploitation.
Comment peut-on oser parler de relance agricole ou de souveraineté alimentaire, quand l’arachide – colonne vertébrale de notre agriculture – est ainsi négligée, trahie même ? Ce n’est plus un dysfonctionnement. C’est un sabotage.
L’arachide, culture stratégique pour nos familles rurales, nos huileries, notre économie, se voit sacrifiée sur l’autel d’une politique improvisée, sans respect, sans suivi, sans ambition. On envoie des sacs trafiqués, on joue avec la vie des producteurs, et après on parlera de mauvaise saison ?
Le vrai problème, ce n’est pas la pluie. C’est la gestion. C’est l’absence de contrôle. C’est l’irresponsabilité.
Où sont passés les milliards injectés dans la campagne agricole ? Où est l’État protecteur ? Où sont les mécanismes de transparence, de suivi et de sanction ? Encore une fois, les plus vulnérables paient pour les défaillances du sommet.
Face à cette honte nationale, nous disons non. Non à la trahison des paysans. Non à l’amateurisme déguisé en plan d’urgence. Non à l’arachide sabotée.
Nous portons une autre vision : une agriculture digne, moderne, respectueuse des producteurs, avec des semences certifiées, livrées à temps, accompagnées d’un suivi technique, et protégées de la fraude.
L’arachide ne doit plus être une campagne de slogans, mais un pilier du développement.
Et cela commence par le respect des paysans.
Mohamed Lamine DIOUF