À l’ouverture de la 6ème édition du Forum International de la Démocratie Participative (FIDEPA) ce mardi 4 novembre 2025 à Dakar, le Ministre de l’Urbanisme, M. Balla Moussa FOFANA, a livré un plaidoyer vibrant pour une refonte radicale des modèles de développement en Afrique. Placé sous le thème « De la résilience à la souveraineté : rôle des villes, des territoires et des acteurs », l’événement a été l’occasion pour le ministre de positionner la souveraineté locale et l’innovation communautaire comme les seuls moteurs de la transformation du continent.
« L’Afrique, c’est le présent »
C’est devant 38 délégations venues du monde entier, et particulièrement du continent africain, que le Ministre FOFANA a donné le ton. La 6ème édition de ce salon, dédiée au réseautage et à la coopération des villes, ne doit pas être une rencontre de plus. « Il est révolu ce temps-là où l’on se réunissait pour discuter, prendre des propos, faire des rapports, » a-t-il lancé.
L’objectif est désormais « d’échanger des expériences concrètes, définir des feuilles de route et s’en tenir ».
Pour le ministre, l’urgence est palpable. Il rejette la vision d’une Afrique comme simple promesse d’avenir : « L’Afrique ce n’est pas l’avenir, l’Afrique c’est le présent. Ça se passe maintenant, il faut innover, agir et transformer le quotidien. »
Le « quasi-échec » du modèle centralisé
Le cœur du message de M. FOFANA réside dans un constat sans appel : les plans de développement pensés « tout en haut » sont inefficaces. « Aujourd’hui, il n’est pas possible de relever les défis du développement avec des plans que l’on structure tout en haut et qui ne sont pas portés au niveau local. C’est quasi impossible, » a-t-il martelé.
La solution, selon lui, se trouve dans un changement complet de paradigme. Citant un chercheur, il a redéfini la fonction même des communautés : « Les territoires ne sont pas les endroits où les choses se passent, mais les endroits où les choses s’inventent. »
C’est cette « invention » locale qui doit fonder la nouvelle souveraineté africaine. « Si l’Afrique doit inventer son modèle de développement, ça va se faire depuis nos communautés, par l’innovation des populations, par la gestion de nos propres ressources, selon nos cultures, nos valeurs et nos principes démocratiques. »
Femmes et Jeunes : Le « tout » de la transformation
Cette transformation ne pourra se faire sans une mobilisation totale de ses forces vives. Le ministre a insisté sur l’inclusion indispensable de la jeunesse et des femmes, avec une formule particulièrement forte :
« Tout ce que nous faisons, tout ce que nous ferons, sans nos moitiés, sans cette moitié qui est en réalité le tout, ce sera voué à l’échec. »
C’est « l’Afrique réelle », celle qui bat au rythme de ses valeurs, qui se trouve dans ces territoires et qui doit être mise à contribution pour « changer ce continent ».
Une vision pour Dakar : « Capitale de l’Afrique et du monde »
Concluant son propos sur une note plus locale mais tout aussi ambitieuse, Balla Moussa FOFANA a dessiné sa vision pour la capitale sénégalaise, en saluant la présence du maire Abass FALL.
« Dakar n’appartient pas au Sénégal. Dakar, c’est pour l’Afrique et le monde, » a-t-il déclaré, soulignant que la « Téranga » (hospitalité) sénégalaise doit désormais s’accompagner d’une ambition structurelle.
Il a appelé à « la planification urbaine, le développement urbain, le renouveau urbain » pour que Dakar devienne « cette capitale dont rêvent l’Afrique », un exemple de rayonnement capable d’accueillir le monde.
Les travaux du FIDEPA se poursuivent jusqu’au 6 novembre, avec pour objectif de traduire cette vision en actions concrètes pour les collectivités de tout le continent.