🔴VIDÉO–ET SI LE MALIKANE NOUS ÉTAIT COMPTÉ » : QUAND LE COTON TISSE L’AVENIR AU MUSÉE DES CIVILISATIONS NOIRES

C’est une exposition qui sonne comme une réconciliation. Au Musée des Civilisations Noires (MCN), le textile n’est plus un simple objet de parure, mais le fil conducteur d’une histoire commune. Portée par la styliste Mme YADE Ramatoulaye Sissokho et accueillie par le Directeur Général Mohamed Abdallah LY, l’exposition « Et si le Malikane nous était compté » célèbre le retour en grâce du coton local, à la croisée du patrimoine immatériel et de l’ambition industrielle.

Il y a des matières qui ont une âme. Pour Mme YADE Ramatoulaye Sissokho, le Malikane est de celles-là. Initiatrice de cette exposition phare, cette styliste de formation ne cache pas son émotion lorsqu’elle évoque ce tissu : « On a été bercé par des choses de certaines valeurs. Quand on grandit, on a envie de revenir en arrière : ça apaise, ça réconcilie et ça nous motive à aller de l’avant. »

Ce « retour aux sources » est le cœur battant de l’événement. Mais ne vous y trompez pas : il ne s’agit pas seulement de nostalgie. À travers le Malikane, c’est toute la question du « Matrimoine » — cet héritage culturel transmis par les femmes — qui est posée sur la table.

Le Matrimoine à l’Honneur

Pour Mohamed Abdallah LY, Directeur Général du MCN, cette exposition s’inscrit dans une dynamique précise : la programmation 2025 du musée, dédiée aux femmes noires et aux savoirs qu’elles engendrent. « Il manquait quelque chose sur le textile », confie-t-il. Après le cinéma, la poterie et l’environnement, le Malikane vient combler ce vide en explorant l’ancrage du tissu dans nos rituels et cérémonies familiales.

Le visiteur est ainsi invité à un voyage en deux temps. D’abord, une fascination pour l’ingéniosité du passé : techniques de tissage, conservation, et évolution vers le Bogolan ou le Faso Danfani. Ensuite, une immersion dans la création contemporaine, où le design moderne réinvente ces savoir-faire ancestraux.

L’Or Blanc : Un Enjeu Économique Vital

Au-delà de l’esthétique, Mme YADE porte un plaidoyer vibrant pour l’économie sénégalaise. « Ce n’est pas de l’utopie, c’est réalisable », martèle-t-elle à propos de la relance de la filière coton. Son rêve ? Voir ré-ouvrir les usines et valoriser le travail acharné des cultivateurs qui se donnent « corps et âme ».

Le message est clair : consommer le Malikane, c’est faire un choix patriotique et sanitaire. « C’est du coton, bon pour la peau, bon pour le confort », rappelle l’initiatrice, soulignant l’impact direct sur la santé et la réduction du stress. L’équation est simple : quand les gens travaillent la matière locale, ils gagnent leur vie dignement, et « quand ils sont bien, ils sont moins malades ».

Un Appel à l’Action Collective

Cette exposition se veut un point de départ. C’est une invitation ouverte lancée par Mme YADE à tous les créateurs, vendeurs et designers : « Venez, qu’on prenne le Malikane pour notre objectif. »

En franchissant les portes du Musée des Civilisations Noires, le public ne vient pas seulement voir du tissu. Il vient toucher du doigt une ambition nationale : celle de transformer une ressource naturelle en fierté culturelle et en levier de développement. Comme le résume si bien l’exposition, le Malikane nous est conté pour que demain, il compte encore plus.

Regardez !

Comments (0)
Add Comment