DIALOGUE NATIONAL ET JUSTICE: MODOU DIAGNE FADA (LDR-YEESAL) FIXE SES POSITIONS ET CONDITIONS

Le président Modou DIAGNE Fada a convoqué le Comité Directeur de LDR-YEESAL (Libéraux Démocrates Réformateurs) ce vendredi 23 mai 2025, suivi d’une conférence de presse animée depuis la permanence nationale de son parti. Devant une assemblée de journalistes, M. DIAGNE Fada a abordé une série de sujets cruciaux, allant de la vie interne du parti à la situation politique nationale, en passant par ses observations sur le nouveau régime.

M. DIAGNE Fada a débuté son intervention en rendant compte de sa récente tournée internationale, qui l’a mené au Canada (Toronto, Ottawa, Montréal), aux États-Unis (New York, Washington) et à Paris. Cette tournée a permis de « redynamiser les structures du parti » et d’échanger avec la diaspora sénégalaise. Il a noté un « désenchantement » croissant et une « prise de distance » des compatriotes à l’étranger vis-à-vis du régime « Diomaye et SONKO ». « Je m’en réjouis de constater que les responsables de notre pays qui sont à l’étranger sont aussi conscients que nous de ce qui se passe au Sénégal, » a-t-il affirmé.

Le comité directeur a également salué des avancées significatives pour la jeunesse du parti. La « Pépinière des cadres Réformateurs », dirigée par Malamine DIONE, a été acceptée comme membre associée de la Fédération internationale des jeunesses libérales (IFLRY), la section jeune de l’Internationale Libérale. Par ailleurs, deux jeunes cadres, Mademba GAYE et Thiané DIOUF, participent actuellement au programme PIPA à Abidjan, destiné à la formation des jeunes leaders africains.

Abordant la situation nationale, Modou DIAGNE Fada a « félicité » la décision du Conseil Constitutionnel qui a déclaré « anticonstitutionnelle ou inconstitutionnelle » la loi interprétative déposée par un député de PASTEF. Pour le président de LDR-YEESAL, cette décision est « importante » et « montre qu’on ne peut pas se servir tout le temps de sa majorité mécanique pour faire ce qu’on a envie de faire à l’assemblée nationale. » Il a ajouté que cette loi « ne visait ni plus ni moins qu’à protéger certains et peut-être à mettre d’autres devant certaines responsabilités qu’ils n’ont pas pu assumer. »

Concernant le dialogue national proposé par le Président de la République sur le système politique ou électoral, LDR-YEESAL a décidé d’y participer. « Du fait que notre parti est un parti de dialogue, est un parti aussi qui de tout le temps a répondu à toutes les éditions du dialogue national, cette fois-ci aussi nous avons tenu à garder le cap et à aller participer à ce dialogue convoqué par le président de la république, » a expliqué l’ancien ministre de l’environnement (sous Wade).

Cependant, cette participation est assortie de conditions claires. Le parti y va « pour montrer notre bonne volonté de contribuer à approfondir la démocratie, » mais pas pour « renforcer les pouvoirs d’un premier ministre » ou « changer le régime de notre pays. » L’ancien député libéral a martelé : « Pour changer le régime de notre pays, il faut appeler les Sénégalais à un référendum. » Il a rappelé que le Sénégal a déjà expérimenté un régime parlementaire par le passé, avec des « conséquences » jugées négatives.

M. DIAGNE Fada a reconnu une « divergence » sur cette question de sa participation au dialogue national avec l’Alliance pour la République (APR), son allié. « C’est normal, l’APR est un parti souverain, LDR-YEESAL est un parti souverain. Il peut arriver que sur une question donnée, on n’ait pas le même point de vue. C’est le cas aujourd’hui, » a-t-il précisé. Néanmoins, il a insisté sur le fait que cela « ne remet pas en cause l’amitié qui existe entre Modou DIAGNE Fada et le président Macky SALL, ni la relation fraternelle entre LDR-YEESAL et l’Alliance pour la République. »

Le dernier Ministre des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du Développement des Territoires sous Macky a réaffirmé son « soutien à l’ensemble des frères et soeurs anciens ministres qui sont aujourd’hui inquiétés injustement par la justice, qui sont aujourd’hui injustement traduits devant la haute cour de justice. » Il a noté, pour le regretter « trop de détenus politiques dans ce pays en l’espace d’une année, » citant des personnalités comme Ismaël Madior FALL, Samuel SARR, Farba NGOM, Ndeye Saly Diop DIENG, Moustapha DIOP, Lat DIOP, Mansour FAYE, Sophie Gladima SIBY, et d’autres hommes d’affaires.

Le président de LDR-YEESAL a appelé l’opposition à l’unité pour « engager la lutte, parce qu’il n’y a que la lutte qui peut libérer. » Il a accusé le gouvernement en place de « masquer son incompétence » par des « arrestations arbitraires » et des « règlements de comptes, » offrant ainsi « des os à ronger » à une population impatiente. Il a également exprimé son soutien aux « détenus d’opinion » comme Abdou NGUER et Assane DIOUF, dénonçant un « traitement très dur » pour certains et une justice qui, selon lui, est encore « aux ordres » pour beaucoup.

Enfin,  le président du Conseil départemental de Kébémer a abordé la question de l’homosexualité, en critiquant le « populisme » des dirigeants actuels. « Les populistes avant d’arriver au pouvoir, ils promettent monts et merveilles, » a-t-il déclaré, ajoutant que le populisme se caractérise par « le mensonge et la facilité, c’est la manipulation. » Il a interpellé le gouvernement : « Ils ont le pouvoir, ils ont la majorité, qu’attendent-ils pour le faire [criminaliser l’homosexualité] ? Je pense que la marche d’aujourd’hui, c’était un rappel à ces messieurs-là qui avaient promis de passer à une vitesse supérieure. »

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