Les portes de l’hôtel Azalai sur la Corniche Ouest se sont ouvertes ce matin pour accueillir un parterre d’experts, d’investisseurs, de représentants gouvernementaux et d’entrepreneurs venus dessiner l’avenir énergétique du Sénégal. Sous l’égide de la Commission de la CEDEAO, un atelier national de haute importance a débuté, visant à débloquer les financements pour le secteur privé du solaire hors-réseau, un pilier essentiel pour atteindre l’accès universel à l’électricité.
Organisé dans le cadre du Projet Régional d’Accès à l’Electricité Hors-Réseau (ROGEAP), cet événement place le financement au cœur des débats avec un thème sans équivoque : « Faciliter l’accès à l’énergie : Opportunités de financement du secteur solaire hors-réseau au profit du secteur privé sénégalais ».
Le Sénégal, malgré ses avancées, fait face au défi d’électrifier entièrement ses zones rurales. Les solutions solaires photovoltaïques décentralisées, ou « hors-réseau », sont unanimement reconnues comme la réponse la plus rapide et la plus durable. Cependant, leur déploiement à grande échelle bute souvent sur des obstacles financiers et réglementaires.
L’objectif de cette journée est clair : lever ces barrières. Les discussions s’articuleront autour de stratégies concrètes pour stimuler l’investissement. La première session, très attendue, portera sur le « rôle de la politique fiscale », un levier puissant pour rendre le marché plus attractif. Il s’agira d’explorer comment des incitations fiscales bien pensées peuvent catalyser une véritable « révolution solaire » menée par les entreprises locales.
Un Dialogue Inclusif pour une Énergie Durable
La force de cette initiative réside dans la diversité des participants. Autour de la table sont réunis des représentants des ministères de l’Énergie, des Finances et de l’Industrie, des géants du secteur privé, des investisseurs, mais aussi des ONG et, fait notable, une forte délégation de femmes entrepreneures.
Un axe majeur de l’atelier est en effet dédié au renforcement de la place des femmes dans ce secteur technologique et en pleine croissance. Les débats aborderont sans détour les obstacles qu’elles rencontrent et les opportunités à saisir, avec pour ambition de faire de la transition énergétique un véritable moteur d’inclusion.
Les organisateurs, dont l’Agence Sénégalaise d’Electrification Rurale (ASER) et le Conseil Patronal des Energies Renouvelables du Sénégal (COPERES), attendent de cette concertation des « recommandations concrètes ». Au-delà des discours, l’enjeu est de ressortir avec une feuille de route claire pour attirer les capitaux, simplifier les procédures et, in fine, permettre à des milliers de foyers et d’entreprises sénégalais d’accéder à une énergie propre et fiable. Les conclusions de cet atelier sont attendues avec impatience et feront l’objet d’un rapport détaillé, qui pourrait bien servir de modèle à l’échelle de toute l’Afrique de l’Ouest.