AXE DAKAR-BAMAKO : L’« UNION SACRÉE » ENTRE LA CCIAD, LE PORT AUTONOME DE DAKAR ET LE MALI, FACE AU DÉFI SÉCURITAIRE 

C’est une réponse d’envergure face au péril qui menace le poumon économique de l’Afrique de l’Ouest. Réunis ce 21 novembre 2025 à Dakar, les acteurs clés du corridor ont fait front commun. La Chambre de Commerce de Dakar (CCIAD), appuyée par la Direction Générale du Port Autonome de Dakar (PAD), et une délégation ministérielle malienne ont jeté les bases d’une stratégie de résilience pour sauver l’axe vital Dakar-Bamako.

La rencontre avait des allures de conseil de guerre économique, marqué par une mobilisation exceptionnelle des décideurs. Autour de la table : M. Abdoulaye SOW, Président de la CCIAD, la délégation malienne conduite par le Ministre des Transports et le Président de la Chambre de Commerce du Mali, mais également M. Waly Diouf BODIAN, Directeur Général du Port Autonome de Dakar.

La présence du patron du PAD envoie un signal fort aux opérateurs économiques : toute la chaîne logistique, du quai de débarquement à Dakar jusqu’aux entrepôts de Bamako, est mobilisée pour maintenir les flux.

Des opérateurs qui risquent leur vie

Dans sa « Déclaration de Dakar », le Président Abdoulaye SOW a dressé le constat lucide d’une situation qui s’est dégradée « depuis plusieurs semaines voire des mois ». Les attaques récurrentes sur les corridors logistiques menacent directement la stabilité des deux économies.

« Ces perturbations affectent la sécurité des opérateurs économiques, particulièrement les transporteurs engagés souvent au prix de leurs vies, mais aussi la compétitivité de toute la chaîne logistique sous-régionale », a alerté le Président de la CCIAD.

Le Port de Dakar en première ligne

La participation active de M. Waly Diouf BODIAN à cette séance de travail témoigne de la volonté du Sénégal de ne pas laisser l’insécurité terrestre étouffer le commerce maritime. Sa présence vient crédibiliser les engagements pris dans la déclaration finale concernant les « facilitations douanières et portuaires ».

Pour le Mali, pays sans littoral, l’assurance d’un soutien logistique accru de la part du Port de Dakar est cruciale pour éviter l’asphyxie économique.

Vers un « Comité Technique Mixte »

Loin de se cantonner aux constats, cette séance de travail a accouché de mesures concrètes. La principale annonce réside dans la création imminente d’un Comité Technique Mixte Sénégal-Mali.

Les parties ont convenu d’une feuille de route en cinq points, incluant :

Une collaboration étroite avec les forces de défense pour sécuriser les convois ;

Une accélération de la digitalisation pour fluidifier le transit portuaire et routier ;

La mise en place de mécanismes pour absorber les surcoûts logistiques.

Une solidarité à l’épreuve du feu

Au-delà des aspects techniques, cette rencontre a permis de réaffirmer l’indestructible lien entre les deux peuples. En déclarant que « le destin économique du Sénégal et du Mali est profondément lié », Abdoulaye SOW, soutenu par l’autorité portuaire, a envoyé un message politique fort.

En ce 21 novembre 2025, Dakar et Bamako, avec l’appui stratégique du Port Autonome, ont prouvé que face à l’adversité sécuritaire, l’intégration économique reste le meilleur rempart.

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