Ce dernier raconte que c’est à Serigne Balla Faly DIENG, à qui le Cheikh Ahmadou Bamba avait donné la somme de neuf mille (9000) frs pour l’achat de provisions, trois (3000) frs pour le café, trois (3000) frs pour le sucre, trois (3000) frs pour du bétail.
Il choisit, le 18 Safar comme date de célébration, en faisant cette précision : « Quiconque consentira des sacrifices pour la célébration du Magal, bénéficiera de privilèges au-delà de ses espérances. »
Pourquoi, la date du 18 Safar ? On se rappelle que c’est à cette date, qui coïncida dans le calendrier Grégorien au 10 août 1895, qu’il fut arrêté par les forces coloniales dirigée par Leclerc, sur les dunes de DJEWOL, entre 13 et 14 heures. C’est à partir donc de cette date, qu’ont commencé, les épreuves spécifiées dans le Pacte qu’il a contracté avec LE SEIGNEUR DES DEUX MONDES, avec comme Garant LE SCEAUX DES PROPHETES, SEYDOUNA MOUHAMAD(PSL), dans la Mosquée de DAROU XUDUS à TOUBA.
Il consentit de surmonter toutes les pénibles épreuves, auxquelles il aura à faire face dans le cadre de cette noble mission.
Epreuves au bout desquelles, il sera hissé au Rang des Gens de BADR, mais aussi, bénéficiera du Grade de SAUVEUR.
Avant que le Pacte ne soit ratifié, voici un extrait de son mémorable entretien avec le PROPHETE(PSL), relaté par Serigne Abdoul Ahad Mbacké, alors Khalife général des Mourides dans le sermon qu’il fit à l’approche du Grand Magal de l’an 1979.
Le Prophète lui dit :
« Ce qui te fera compter parmi eux (les Compagnons) est une somme de lourdes épreuves. A plusieurs reprises, une personne est arrivée au stade où tu es actuellement et à qui, je suis apparu exactement comme je le fais avec toi, et qui n’eut d’autre ambition que d’en faire partie ; mais il finit toujours par être secouru dans l’épreuve, sinon il serait tombé dans la disgrâce.
Un seul sujet mis sous le poids de l’épreuve l’ayant portée jusqu’ à être promu à leur rang n’a pas encore existé …
Donc je te déconseillerai de le tenter, car, malgré la force de l’attachement que tu éprouves à mon endroit, je ne pourrais te venir en aide dans l’épreuve »…
Le Cheikh lui répondit :
« Je n’ai certes aucune connaissance de la nature de l’épreuve que NOTRE SEIGNEUR mettra à ma charge; et, n’ayant point suscité mon âme, je ne peux savoir ce qu’elle est à même de supporter ; par contre quel que soit le poids des souffrances, je peux certifier que, si mon âme peut résister, ma patience dans l’épreuve, et mon stoïcisme ne feront guère défaut.»
En vérité, le Magal a des sources CORANIQUES.
En effet, DIEU ne dit-il pas dans le CORAN :
« A chaque peuple de la communauté (musulmane) nous avons donné une occasion de fêter pour témoigner leur gratitude. Mais qu’ils ne contrarient pas ce qui est ordonné. Appelle les plutôt vers ton Maître car tu es sur la voie droite. » (S:22V:67)
« A chaque peuple de la communauté musulmane, nous avons donné une occasion de Fête (à ses membres) pour témoigner leur gratitude, afin qu’ils mentionnent le NOM de DIEU dans leur holocauste sur ce que DIEU leur a disposé en bétail-ALLAH est une seule et suprême Divinité à ELLE soumettez-vous (Aslama) !-(Prophète) Annonce la bonne nouvelle aux humbles adorateurs de DIEU dont les cœurs sont sensibles à l’ évocation du NOM de DIEU , ceux qui endurent leurs épreuves avec longanimité, à ceux qui accomplissent la prière scrupuleusement et (qui) dépensent (en aumône) sur ce que nous leur avons attribué !» (S 22 V 34 /35)
Le Magal a aussi des sources PROPHETIQUES : PROPHETE MOUHAMED – Paix et Salut sur Lui – a dit :
« Bonheur à ceux-là qui atteindront le 14ème centenaire de notre ère] (La Parole du Prophète est véridique).
Le Magal est donc inscrit dans cette logique. Son ultime but est de glorifier DIEU. Le devoir d’un Musulman étant de rendre grâce à DIEU, dans le bonheur, comme dans l’épreuve. C’est pourquoi, le CHEIKH, virtuose de la pédagogie choisit cette date, qui marque l’anniversaire du début des dures épreuves, qu’il a enduré sa vie durant- de 1895 à 1927 date de son retour à DIEU, il était soit, en exil soit, en résidence forcée où surveillée – rendre grâce au SEIGNEUR.
Au tout début, les Mourides avaient la latitude de le célébrer n’importe où.
Aussi, la plupart l’appelait « TABASKIWAT » qui veut dire Tabaski-bis, pour la bonne et simple raison, que sa célébration, intervient toujours après la Tabaski, et comme c’est une occasion d’immoler du bétail conformément aux recommandations du CHEIKH, les Mourides l’appelèrent ainsi.
Mais dès que le SERVITEUR DU PROPHETE eu écho de cela, il s’en offusqua et demanda de l’appeler MAGAL, pour éviter de tomber dans le piège du « BIDAT » car la Tabaski est une Obligation (FARATA) pour toute la Oumah. Alors que le Magal, s’inscrit dans le sens CORANIQUE de fête d’un peuple donné.
Son Successeur Mouhamadou Moustapha Al Karim, tentera en plus de la construction de la Mosquée de TOUBA, de réaliser le Magal, qui représente fondamentalement les deux vœux les plus chers de Cheikh Ahmadou Bamba. La construction de la Mosquée va débuter sous son Khalifat, mais pour ce qui est du Magal, il aura fallu attendre 1949 sous le magistère de El Hadji Mouhamadou Fadhilou MBACKE, pour commencer à voir sa perpétuation à Touba.
Les festivités du Magal commencent trois jours avant la date du 18 Safar et se terminent trois jours après.
Durant toute cette période, il est recommandé de faire des actes de Grâces. Entre autres actes de grâces, il est recommandé, le jour du Magal, la lecture abondante du CORAN et des Khassaïdes du Cheikh, de même que la pratique du Zikr.
En dehors des actes cultuels, le Cheikh AHAMAD recommande aux Mourides, la distribution de nourritures et de boissons licites, pratique dans le milieu Mouride appelée « Bêrndé »
L’heure canonique du MAGAL est comprise entre neuf(09) heures et quatorze (14) heures, chaque 18 Safar.
En vérité, le simple fait de venir à TOUBA, le 18 Safar avec la ferme intention de rendre grâce à DIEU, conformément aux recommandations du CHEIKHOUL KHADIM, est certes un gage sûr de réussir son MAGAL.
Mais, de Ndiarème (Diourbel) à TOUBA, existent des Sanctuaires bénis, où tout Mouride, ne serait ce qu’une fois dans sa vie doit visiter et s’y recueillir, parce renfermant une partie de Histoire précieuse du Mouridisme.