🔴VIDÉO–WOMEN’S INVESTMENT FORUM 2025 : UNE PLATEFORME STRATÉGIQUE POUR L’ENTREPRENEURIAT FÉMININ À L’ÈRE DE L’IA

Le Women’s Investment Club (WIC) organise la troisième édition de son Forum de l’Investissement au Féminin, un événement devenu incontournable pour l’écosystème entrepreneurial africain. Tenue les 13 et 14 novembre courant à l’hôtel Azalaï de Dakar, cette édition rassemble plus de 1 600 participants, dépassant largement les prévisions initiales de 500 à 600 personnes.

L’IA au cœur de la transformation entrepreneuriale féminine

Intitulé « Entreprendre au Féminin à l’ère de l’IA », le forum se positionne comme un carrefour de réflexion sur les opportunités et défis que présentent les nouvelles technologies pour les entrepreneures africaines. Astou Dia, présidente du WIC, a explicité cette orientation lors de son allocution : « La vocation du WIC, c’est d’accompagner les entrepreneurs à travers tout leur parcours. Nous avons commencé à mettre en place d’abord un fonds d’investissement qui les accompagne sur le financement, ensuite la WIC Academy qui est sur tout ce qui est assistance technique et renforcement de capacité. »

Elle a poursuivi en soulignant l’impératif de cette thématique : « Aujourd’hui, on a des transformations structurelles de nos écosystèmes et l’IA en fait partie. Donc le but et le thème de ce forum, c’est de sensibiliser les entrepreneurs aux opportunités qu’offre l’IA, mais aussi de voir quels sont les challenges pour un entrepreneur dans nos écosystèmes, de prendre ces opportunités-là, de mettre en place des processus drivés par l’IA. »

Le gouvernement mobilisé derrière les entrepreneures

Le discours d’ouverture du Ministre Mabouba Diagne, en charge de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, a marqué l’engagement politique en faveur du secteur. Représentant le Président de la République et le Premier ministre, le ministre a adressé ses félicitations « très chaleureusement » aux organisatrices : « Je viens non seulement faire le discours d’ouverture, mais aussi leur présenter les opportunités d’investissement qu’il y a dans l’agriculture, dans l’élevage, mais aussi dans toute la chaîne de valeur de ces filières. »

Le ministre a rappelé les enjeux économiques majeurs : « Nous importons 1 070 milliards. Il y a plus de 55% de femmes dans notre pays. » Cette statistique met en évidence le potentiel inexploité de l’entrepreneuriat féminin dans la transformation des secteurs critiques de l’économie sénégalaise.

Les femmes, actrices de la souveraineté alimentaire

Reconnaissant les qualités des entrepreneures, le ministre a insisté sur leur rôle central : « La persévérance, l’endurance, le savoir-faire et l’abnégation des femmes n’est plus à démontrer. Je demeure absolument convaincu que les femmes non seulement ont un rôle à jouer dans les coopératives agricoles communautaires, qui est l’un des piliers de notre stratégie, mais aussi d’utiliser les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle pour accélérer notre souveraineté alimentaire, notre sécurité alimentaire. »

Il a également mis l’accent sur les bénéfices sociaux attendus : « [créer] ces centaines de milieux d’emploi dont nous avons besoin pour la jeunesse et les femmes, réduire drastiquement la pauvreté dans le monde rural. »

Le ministre a salué plusieurs figures de proue de l’entrepreneuriat agricole féminin : Mme Gnima Diakité, à la tête de l’interprofession maïs; Korka Diao, menante le développement de la filière riz au nord; Fanta Souaré, surnommée la « Reine du fonio »; et Ramata Sidibé, pionnière dans l’élevage. « Ces braves femmes non seulement démontrent ce que l’on peut faire, les opportunités pour les jeunes, les femmes, les jeunes filles, les étudiantes », a-t-il affirmé.

Un partenariat public-privé en construction

Le ministre a exprimé sa vision d’une collaboration étroite avec le WIC : « Je suis sûr que je peux compter sur le Women’s Investment Club pour non seulement continuer à booster les investissements dans l’agriculture et dans l’élevage, mais dans toute la chaîne de valeur de l’agro-industrie. »

Confronté à la question du soutien concret apporté aux entrepreneures, il a détaillé les mécanismes gouvernementaux : « Chaque semaine, je leur envoie ce que nous voyons comme opportunité. Nous leur demandons : venez, co-développons des projets pour former les femmes, pour formaliser les femmes à travers les coopératives agricoles communautaires, mais aussi les accompagner en financement, en co-financement, avec des assurances agricoles. »

Il a également abordé les obstacles structurels : « L’accès à la terre est un problème. Vous avez vu que lors du Conseil supérieur d’orientation agro-sylvo pastoral, Son Excellence le Président de la République et le Premier ministre en ont parlé, le gouvernement a pris des engagements. »

Une dynamique portée par une vision commune

Astou Dia a souligné l’importance du partenariat avec l’État : « Un partenariat, c’est un alignement, c’est une vision commune et c’est sur ça qu’on est en train de travailler ensemble. Le ministre l’a répété encore une fois aujourd’hui et nous allons lui rendre visite pour pouvoir justement nouer ces partenariats qui font du sens. »

Elle a également évoqué l’ambition plus large du WIC : « Au-delà des chaînes de valeurs agricoles, le WIC est là pour permettre aux entrepreneurs femmes de grandir et de pouvoir réaliser leur plein potentiel. »

Dix ans de transformation entrepreneuriale

À l’approche de son décennie d’existence, le WIC peut se prévaloir d’une croissance remarquable. Formellement établi en 2016, l’organisation a mis en place une architecture multi-niveaux d’accompagnement : un fonds d’investissement mobilisant l’épargne collective et des ressources externes, l’académie WIC pour le renforcement de capacités, et des services de mentorat.

Astou Dia a expliqué la philosophie organisationnelle : « Lorsqu’on a une vision, lorsqu’on a une ambition, les modèles pour pouvoir réaliser et atteindre nos objectifs peuvent être différents. On a commencé par une association qui permet de mobiliser l’épargne des membres et de multiplier cette épargne à travers un fonds d’investissement. »

Le portefeuille actuel du WIC révèle les priorités de l’organisation : près de 40% des entreprises soutenues opèrent dans l’agro-business ou les chaînes de valeur agricoles. Cette concentration stratégique reflète une conviction partagée avec le gouvernement quant à la transformation du secteur agricole.

Un événement qui dépasse les attentes

Le succès en termes de participation témoigne de la pertinence du forum. Astou Dia a commenté : « Nous sommes très très contentes, je dirais même, nous sommes victimes de notre succès. On avait designé un événement pour 500-600 personnes, on a eu plus de 1 600 personnes qui se sont inscrites. »

Elle a ajouté que cette affluence illustre les besoins réels : « Ça montre vraiment le besoin qu’on a d’avoir ces espaces d’échange, de compréhension et d’information. C’est aussi des espaces qui permettent de rapprocher les entrepreneurs de toutes les structures qui peuvent les accompagner. Ce n’est pas seulement un événement du WIC, c’est un événement du WIC dans lequel on rassemble les structures qui sont là pour aider et qui ont la volonté d’accompagner les entrepreneurs au Sénégal et au-delà. »

Perspectives et enjeux

Le Forum de l’Investissement au Féminin 2025 incarne une convergence remarquable entre l’ambition entrepreneuriale, le soutien institutionnel et la conscience que les défis globaux—de la souveraineté alimentaire à l’emploi des jeunes—requièrent la mobilisation de tous les talents. Avec plus de 1 600 participants explorant les opportunités offertes par l’IA, les panélistes dialoguant sur l’avenir de l’entrepreneuriat féminin, et les partenaires publics et privés s’engageant aux côtés des entrepreneures, cette édition 2025 projette un signal clair : l’Afrique de demain sera façonnée par celles qui osent entreprendre aujourd’hui.

Retrouvez, sur la vidéo ci-dessous, les réactions du ministre Mabouba DIAGNE et de la présidente Astou DIA.

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