Le Collectif Pour la Défense des Intérêts des Marchands Ambulants du Sénégal (CDIMAS) a organisé une marche pacifique ce vendredi 28 novembre 2025 pour protester contre les opérations de déguerpissements jugées trop rapides et abusives par les autorités sénégalaises. L’événement, autorisé par le préfet de Dakar, illustre la montée des tensions entre le secteur informel, essentiel à l’économie sénégalaise, et les mesures de régulation urbaine en cours.
La marche est partie de la station Oilybia, dans la Cité Port, pour se diriger vers le lycée John F. Kennedy, avec des centaines de marchands ambulants et soutiens mobilisés autour de leurs revendications principales. Le CDIMAS dénonce la perte totale des revenus quotidiens pour des milliers de familles provoquée par ces déguerpissements accélérés, qui selon eux, plongent les acteurs du secteur dans une précarité extrême. En plus de la fragilisation économique, le collectif met en avant les difficultés d’accès aux soins, la menace sur la scolarisation des enfants et la déstabilisation sociale globale.
Le collectif rappelle également que cette occupation des espaces publics a une origine historique profonde, liée aux grandes sécheresses des années 1970-1980 qui ont poussé de nombreuses populations rurales vers les villes pour survivre par le commerce informel. Face à l’urgence, le CDIMAS demande l’arrêt immédiat de ces opérations, l’ouverture d’un dialogue avec toutes les organisations professionnelles du secteur informel, et la recherche de solutions durables et consensuelles pour une meilleure organisation de l’activité des marchands ambulants au Sénégal.
Les leaders du collectif ont aussi sollicité une audience auprès du président de la République, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, pour présenter les véritables enjeux de cette crise sociale, espérant ainsi une intervention présidentielle en faveur d’une sortie de crise apaisée.
La marche pacifique du 28 novembre s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes, où le gouvernement, tout en promouvant la formalisation du secteur informel, est confronté à la colère de milliers de vendeurs qu’ils considèrent comme des acteurs essentiels de l’économie urbaine mais qu’ils jugent difficiles à intégrer dans les politiques d’aménagement urbain. Le CDIMAS reste toutefois ouvert au dialogue, malgré son opposition ferme aux méthodes actuelles d’évacuation.
Cette mobilisation symbolise la nécessité urgente d’une réflexion politique inclusive pour concilier développement urbain et cohésion sociale autour du commerce informel, enjeu crucial pour la stabilité sociale et économique du Sénégal.
Nous vous invitons à découvrir sur la vidéo ci-dessous, les déclarations des porte-paroles du jours, à savoir Diatta NDAO et Moulaye SECK.