🔴VIDÉO–DIALOGUE NATIONAL : L’APR BOYCOTTE ET DÉNONCE UNE « MISE À MORT DE LA RÉPUBLIQUE »

L’Alliance Pour la République (APR), a donné une conférence de presse ce vendredi 9 mai 2025, marquant une escalade dans la tension politique au Sénégal. Seydou GUÈYE a lu une déclaration liminaire au nom du parti, dénonçant avec véhémence une « incurie des autorités » face à la précarité croissante de la population, la perte d’emplois et la « perte de confiance » envers le régime actuel.

L’APR a fustigé ce qu’elle qualifie de « mise à mort de la République et de ses valeurs, de la démocratie et de ses exigences, de l’État de droit et de ses principes ». Au cœur de ses préoccupations figure la résolution adoptée la veille à l’Assemblée nationale, portant sur la mise en accusation de cinq anciens ministres : Mansour FAYE, Ismaila Madior FALL, Moustapha DIOP, Ndeye Saly DIOP et Aissatou Sophie GLADIMA. Selon Seydou GUÈYE, cette action orchestrée par une « majorité parlementaire mécanique » vise à « les humilier, de les jeter en pâture et de prononcer la sentence de leur culpabilité définitive avant l’étape judiciaire de la Haute Cour de justice ».

L’APR a exprimé une « solidarité agissante » envers les ministres mis en cause ainsi qu’envers les autres détenus politiques. citant nommément l’honorable Député Farba NGOM, le ministre Lat DIOP, Abdoulaye NDIAYE, Abdou NGUER et Assane DIOUF. M. GUÈYE a dénoncé avec la « dernière énergie » cette « chronique annoncée d’un procès éminemment politique », refusant que ces « serviteurs de l’État soient érigés en trophées de guerre, par un pouvoir qui n’a rien d’autre à offrir au grand peuple du Sénégal ».

Le parti a appelé la justice à faire preuve de davantage d' »objectivité, de neutralité, d’impartialité », soulignant l’importance pour le Sénégal de rester un « État de droit reconnu de par le monde » et pour les citoyens de maintenir leur confiance en une justice « indépendante » et rendant ses décisions « hors toute considération subjective et politicienne ». L’APR a salué les récentes décisions de la Cour suprême concernant Mansour Faye, du Conseil Constitutionnel sur la « prétendue Loi interprétative » et de la Cour de Justice de la CEDEAO condamnant l’État du Sénégal pour la détention de Lat Diop, les présentant comme des signaux encourageants.

Un point central de la conférence de presse a été l’annonce du boycott par l’APR du dialogue national convoqué par le Président de la République pour le 28 mai. L’ancien ministre secrétaire général du gouvernement a clairement affirmé : « MAIS L’APR NE PEUT PAS ET NE PARTICIPERA PAS À CE DIALOGUE ». Il a énuméré une série de raisons motivant cette décision, pointant du doigt des actions et des propos du pouvoir jugés inacceptables. Parmi ces griefs, il a cité le traitement du chef de leur parti, Macky Sall, qualifié de « Chef de Gang » par un ministre, l’attaque publique inédite du Président actuel contre son prédécesseur, et la diffusion quotidienne de « fausses nouvelles » et d’actes de « délation » contre l’ancien président et sa famille.

L’emprisonnement de ministres, directeurs généraux et hommes d’affaires dans le but de « décapiter notre Parti et d’ensevelir tous les grands Responsables du Régime sortant », le « piétinement » des droits de l’opposition, le harcèlement et l’emprisonnement de chroniqueurs proches de l’ancien régime, le « bâillonnement » des libertés démocratiques, les interdictions de sortie du territoire « sans aucune base légale », la « dévaluation outrageante » de l’opposition, et les agressions contre la presse et les magistrats ont également été mis en avant comme des obstacles insurmontables à un dialogue constructif. Seydou Guèye a interrogé : « Comment serait-il possible alors de « Dialoguer? »

Pour l’APR, participer à ce dialogue reviendrait à une « indigne capitulation » et à une « inacceptable caution des forfaitures passées, présentes et futures du pouvoir ». Tout en se disant « partisans du Dialogue », ils refusent une « rencontre de validation des impostures du pouvoir ».

Malgré ce boycott, l’APR a tenu à préciser que cette position ne l’éloignerait pas du reste de l’opposition qui choisirait de participer au dialogue, soulignant l’importance du « respect des positions autonomes » pour la fortification de la pluralité politique. En conclusion, Seydou Guèye a réaffirmé l’attachement de l’APR à la « pacification de l’espace politique et à la paix civile », tout en se positionnant dans l’opposition et en travaillant à l’avènement d’un « Sénégal de paix, stable et mobilisé pour le progrès économique et social de son peuple ».

Retrouvez sur la vidéo ci-dessous, l’intégralité de la conférence de presse de l’APR.

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