🔴VIDÉO–DÉGUERPISSEMENTS RÉPÉTÉS : LA PASI DURCIT LE TON ET ACCUSE L’ÉTAT DE « TRAHISON SOCIALE »

La Plateforme des Associations du Secteur Informel (PASI), par la voix de son coordonnateur, Cheikh Gawane WADE, a tenu ce jeudi une conférence de presse pour dénoncer avec virulence la poursuite et l’intensification des opérations de déguerpissement qui touchent les acteurs de l’informel à travers le pays.

M. WADE n’a pas mâché ses mots, accusant les autorités de se rendre coupables d’une véritable « trahison sociale » envers la base économique la plus large du Sénégal.

Le « Discours de l’Espoir » Contredit par la Réalité

Selon le Coordonnateur de la PASI, le gouvernement affiche un double standard : un discours d’espoir et d’intégration destiné aux médias et aux partenaires, et une politique de répression sur le terrain.

« On nous a promis le dialogue, la dignité et l’intégration. Mais la réalité, c’est que les bulldozers continuent de détruire les moyens de subsistance de milliers de familles. Ce sont des pères et des mères de famille qui se retrouvent, du jour au lendemain, sans capital et sans lieu de travail, rejetés par l’État qui devrait les protéger, » a déclaré Cheikh Gawane WADE devant l’assemblée de journalistes.

Il a souligné que les déguerpissements ne sont pas seulement des opérations d’urbanisme, mais des drames sociaux qui augmentent la pauvreté et l’instabilité, notamment chez les jeunes.

Abrogation Immédiate des Lois Punitives Demandée

Au cœur des revendications de la Plateforme, figure la réitération de l’appel à une réforme législative urgente. M. WADE a ciblé deux textes historiques qui, selon lui, empêchent toute solution pacifique :

Le statut du « délinquant » : La PASI exige l’abrogation pure et simple de la Loi n°67-50 et du Décret n°76-018, qui classent le marchand ambulant au même titre que les mendiants ou les délinquants, créant ainsi un cadre juridique hostile au lieu d’un cadre de protection.

Un Mémorandum ignoré : La Plateforme a rappelé avoir transmis un mémorandum détaillé aux plus hautes autorités, proposant des schémas de formalisation progressive et des sites alternatifs. M. WADE regrette que ce document, qui met en avant le rôle de l’informel comme un « levier de développement » contribuant à plus de 80% du PIB, n’ait pas donné lieu à une convocation formelle.

Le coordonnateur de la PASI a conclu son plaidoyer a lancé un ultimatum au gouvernement : « La politique des déguerpissements sans solutions est une trahison. Si l’État ne s’assoit pas pour trouver des solutions dignes et applicables pour ces citoyens, il doit s’attendre à une mobilisation sans précédent du secteur informel. »

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