🔴VIDÉO–COMPÉTITION NATIONALE DE SOUDURE : UNE DÉMONSTRATION DE L’EXCELLENCE DES TALENTS LOCAUX, MALGRÉ LE MANQUE DE SOUTIEN DES AUTORITÉS

L’Association des Chaudronniers, Tuyauteurs et Soudeurs du Sénégal (ACTSS) a conclu avec succès sa première Compétition Nationale de Soudure, qui s’est déroulée du 3 au 6 décembre 2025. Cet événement stratégique a réuni quatre-vingt-quinze participants de différents niveaux de qualification, démontrant l’engagement du secteur à se structurer et à valoriser ses capacités techniques auprès des décideurs.

Des résultats techniques probants et une reconnaissance continentale

La compétition a permis d’identifier des lauréats dans les trois procédés de soudure majeurs : arc, semi-automatique et TIG. Les trois meilleurs candidats ont d’ores et déjà été désignés pour représenter le Sénégal lors de la compétition africaine de soudure prévue au Mozambique en mars 2026. Cette compétition continentale se déroulera en parallèle de l’assemblée générale des fabricants et soudeurs d’Afrique, positionnant ainsi le Sénégal comme acteur clé de la filière métallurgique africaine.

Khouraichi DIALLO, président de l’ACTSS, a mis l’accent sur cette perspective régionale : « La compétition de soudure est en parallèle de l’assemblée générale des fabricants et soudeurs d’Afrique qui se passera au mois de mars au Mozambique. Nous appelons les autorités à venir nous accompagner par rapport à cet événement. Nous irons représenter le Sénégal. »

Un appel à la persévérance adressé aux jeunes sénégalais

Au-delà des résultats compétitifs, l’ACTSS a exploité cette plateforme pour transmettre un message inspirant aux jeunes Sénégalais. Le président de l’association a souligné que « la persévérance, l’endurance a eu raison de tout » lors des épreuves. Il a appelé l’ensemble de la jeunesse sénégalaise à persévérer dans le travail sans abdiquer, insistant sur le fait que « les résultats arriveront » pour ceux qui restent sur la même voie. Cet appel reflète une préoccupation centrale du secteur : la nécessité de renforcer les vocations dans les métiers techniques et de combattre le chômage affectant les jeunes professionnels formés.

Une plateforme d’accompagnement entrepreneurial insuffisante

L’ACTSS a transformé la compétition en une véritable plateforme d’échange en mobilisant l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) et d’autres structures gouvernementales. Des stands d’exposition et de conseil ont été installés pour permettre aux participants d’accéder à des informations sur la formation continue et l’accompagnement entrepreneurial. Cependant, cette approche intégrée n’a pu pallier les lacunes structurelles plus profondes du secteur.

Des demandes urgentes concernant l’infrastructure de formation

Le projet initial prévoyait l’organisation de compétitions dans cinq centres de formation distincts, incluant le lycée Limamoulaye, l’un des piliers de l’enseignement technique sénégalais. Cette ambition n’a pu être réalisée en raison de contraintes liées à l’indisponibilité des infrastructures ciblées.

Khouraïchi DIALLO a adressé un appel explicite aux autorités en charge de l’éducation technique pour améliorer les infrastructures et les ressources dans les lycées techniques, affirmant que cet investissement est indispensable pour structurer une filière compétitive à l’échelle régionale.

L’absence gouvernementale : un signal préoccupant

Le constat le plus révélateur du bilan rendu par l’ACTSS concerne l’absence totale des représentants du gouvernement à cet événement d’envergure. Bien que l’association ait invité l’ensemble des ministères de tutelle, aucun ministre n’a répondu à l’invitation. Cette absence soulève des questions sur la priorité accordée par les autorités au développement des filières techniques.

Un plaidoyer pour le contenu local et l’économie circulaire

Le président de l’ACTSS a profité de cette plateforme pour plaider en faveur d’une meilleure intégration des entreprises sénégalaises dans les projets structurants du pays. Il a appelé les autorités publiques à consulter l’ACTSS avant l’attribution des marchés publics, affirmant que cette approche réduirait considérablement le taux de chômage et augmenterait l’économie circulaire. Ce plaidoyer s’inscrit dans une logique de développement endogène et de valorisation des compétences locales existantes avant de recourir à des prestataires étrangers.

Malgré les défis rencontrés, l’ACTSS a démontré qu’elle dispose de leviers pour structurer et professionnaliser la filière sénégalaise. Les lauréats qui représenteront le Sénégal au Mozambique porteront les couleurs de cette excellence technique redécouverte, à condition que le gouvernement réaffirme son engagement envers la formation technique et l’emploi des jeunes.

Découvrez les différentes réactions sur la vidéo ci-dessous.

 

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