Les concertations nationales pour la réforme de l’administration sénégalaise ont pris fin, marquant une étape importante dans la volonté du gouvernement d’améliorer le service public et de réconcilier les citoyens avec leur administration. Monsieur Olivier BOUCAL, Ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service public, a fait le point sur cette initiative et les perspectives de changement.
Une démarche participative pour une administration au service du citoyen
Le Ministre BOUCAL a rappelé que ces concertations s’inscrivent dans une dynamique d’amélioration continue du service public, soulignant la nécessité de s’attaquer aux problèmes qui minent l’administration sénégalaise. « Aujourd’hui, il faut dire et rappeler également que l’administration du Sénégal est fortement décriée. Alors, qu’est-ce qu’il faut faire ? Il faut trouver des solutions pour qu’on puisse au moins réconcilier les citoyens avec l’administration du Sénégal, » a-t-il déclaré.
Pour ce faire, le gouvernement a opté pour une approche participative, impliquant les citoyens à toutes les étapes du processus de réforme. « Parce que toutes ces réformes que nous sommes en train de faire aujourd’hui sont destinées à la population. Nous ne réformons pas l’administration pour l’administration, mais nous la réformons pour le citoyen qui est considéré ici comme l’usager de cette administration-là , » a expliqué l’ancien inspecteur du trésor.
Les concertations se sont déroulées en trois phases : des rencontres régionales pour recueillir les avis des citoyens, une plateforme numérique pour impliquer les Sénégalais de l’étranger, et des ateliers thématiques réunissant divers acteurs (société civile, secteur privé, hauts fonctionnaires) pour partager leurs réflexions et propositions.
Un diagnostic sans complaisance et des solutions concrètes
Le Ministre BOUCAL a reconnu sans détour les problèmes qui affectent l’administration sénégalaise. « Il ne faut pas aussi que nous nous voilions la face. C’est pourquoi je l’ai dit tout au début que nous avons pensé qu’il faut donner la parole aux citoyens pour nous permettre de dire ce qu’ils voient, de nous dire vraiment ce qu’ils ressentent de cette administration sénégalaise-là (…) C’est des problèmes d’accueil qui se posent, c’est des problèmes de corruption, » a-t-il admis.
Pour y remédier, le gouvernement entend mettre en œuvre des mesures fortes. Un code d’éthique et de déontologie sera élaboré pour encadrer les pratiques des agents de l’État et sanctionner les manquements. « Il faudrait que l’agent fonctionnaire, l’agent de l’État, soit obligé de respecter un certain nombre de principes et de valeurs. Et cela va être sanctionné à travers ce texte qui n’a jamais été pris au niveau du Sénégal, » a annoncé le Ministre BOUCAL.
L’amélioration de l’accueil du public et la lutte contre la corruption sont également au cœur des préoccupations. Le gouvernement prévoit de mettre en place un cadre d’accueil spécifique au sein des administrations et de favoriser la digitalisation des procédures pour limiter les interactions directes et les risques de malversation. « Nous pensons que le numérique va nous aider à avoir des procédures beaucoup plus transparentes. Parce que quand c’est digitalisé, il y a moins de contact entre les humains et de ce point de vue, il n’y a pas de possibilité de corruption puisque il n’y a pas de contact humain, » a expliqué le Ministre.
Vers une administration transformée et un citoyen réconcilié
Le gouvernement se montre déterminé à mener à bien cette réforme, convaincu qu’elle est essentielle pour moderniser l’administration sénégalaise et restaurer la confiance des citoyens. « On ne peut pas rencontrer ce changement tant voulu par le Président de la République et ne pas accepter de nous réformer. L’administration doit aujourd’hui accepter sa mue, et je crois que nous sommes en train de construire cela, » a affirmé BOUCAL, exprimant son optimisme quant à l’impact positif de ces réformes sur l’administration sénégalaise dans les mois et les années à venir.
Retrouvez sa déclaration sur la vidéo ci-dessous.