🔴VIDÉO–CINEMA : « KATANGA », L’ÉTALON D’OR BURKINABÉ, TRIOMPHE À DAKAR EN OUVERTURE DU FESTIVAL « IMAGE ET VIE »

Le très attendu long-métrage de Dani Kouyaté, Katanga, la danse des scorpions, a été présenté en première sénégalaise ce 14 novembre 2025. Une projection événement au cinéma Pathé, qui marque l’ouverture de la 25e édition du festival « Image et Vie » et confirme la vitalité du cinéma d’auteur africain.

L’événement était coché dans tous les agendas culturels. Considéré comme l’un des « événements cinématographiques majeurs de l’année », la sortie sénégalaise de Katanga, la danse des scorpions a tenu toutes ses promesses ce 14 novembre au cinéma Pathé de Dakar.

Cette œuvre puissante, déjà auréolée d’une impressionnante série de distinctions—dont le prestigieux Étalon d’or de Yennenga au FESPACO 2025 et plusieurs prix aux African Movie Academy Awards (AMAA)—a été choisie pour inaugurer la 25e édition du festival « Image et Vie ».

Une tragédie Macbeth au cœur du Sahel

Le film marque un tournant historique : c’est le premier long-métrage burkinabé à remporter l’Étalon d’Or depuis Buud Yam de Gaston Kaboré en 1997.

Tourné intégralement au Burkina Faso, en noir et blanc et en langue mooré, le film de Dani Kouyaté est une adaptation audacieuse de Macbeth. La tragédie de Shakespeare est ici transposée aux réalités politiques et spirituelles du continent, explorant les mécanismes de l’ambition, de la violence et de la culpabilité. Porté par des figures emblématiques du cinéma burkinabé telles que Rasmané Ouédraogo et Ildevert Méda, le film a été salué pour sa mise en scène épurée et l’intensité de son jeu.

« L’Afrique a besoin de ses propres images »

La projection a été suivie de prises de parole fortes, soulignant l’importance de l’événement au-delà de la simple projection. Pour Cheick Oumar Sissoko, réalisateur malien de renom, cette sortie s’inscrit dans un combat historique pour la « mobilité culturelle ».

« L’Afrique a besoin de ses propres images, de son regard témoin sur elle-même, » a-t-il martelé, rappelant que la mission des cinéastes est d' »officialiser, en mettant à l’écran nos façons de vivre, d’aimer […] et de souffrir. » Il a salué le film de Dani Kouyaté comme « éminemment politique », dans la lignée de son œuvre précédente Sia.

Présente à la cérémonie, Madame NONGANA Valérie, Attachée culturelle à l’ambassade du Burkina Faso à Dakar, a abondé dans ce sens, qualifiant le cinéma de « véhicule des valeurs culturelles » qui « rapproche les peuples ». Elle a également souligné la pertinence du film en notant le rôle central des femmes, « actrices du changement » dans les coulisses du pouvoir.

« Image et Vie » : L’éducation par le cinéma

La projection de Katanga lance la 25e édition d’un festival dont l’ambition reste intacte. Moustapha NIANG, président du Groupe « Images et Vies », a rappelé le slogan de l’association : « l’éducation par l’image ».

L’objectif, selon lui, est de « rassembler le maximum de films intéressants » et de les « projeter le plus proche possible des populations. »

Si l’ouverture a eu lieu à Dakar, le festival ne s’y limite pas. Grâce au soutien du FOPICA, une tournée nationale est prévue du 23 novembre au 3 décembre et visitera cinq régions (Thiès, Saint-Louis, Diourbel, Fatick et Ziguinchor) pour diffuser 29 films, dont 26 en compétition.

Après son succès au Burkina Faso, en Côte ale sur le continent, avant une présentation attendue au Kenya en décembre, sa sortie à Dakar confirme son statut d’œuvre incontournable du renouveau des cinémas d’Afrique.

Sur la vidéo ci-dessous, retrouvez les réactions de Cheick Oumar Sissoko, Mme NONGANA Valérie, et Moustapha NIANG.

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