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DRISS JUNIOR DIALLO, INGÉNIEUR FINANCIER : « C’EST DANS LA SUITE LOGIQUE DU PSE QUE SONT CRÉÉS LES AGROPOLES »

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Driss Diallo Junior AgropolesDriss Junior Diallo, Expert en entreprenariat est un chef d’entreprise qui nous confie sa foi en la pertinence de la mise en place des agropoles dans les zones Sud, Centre et Nord du pays. Ces initiatives de l’Etat dans le secteur de l’Agriculture traduisent la cohérence d’une vision politique inspirée des modèles réussis dans des pays comme la Malaisie ou le Brésil. Une véritable révolution selon M. Diallo qui voit dans ces Agropoles un moyen par lequel les questions de la Production, la transformation et de l’emploi des jeunes/femmes trouveront des issues heureuses.

 

La Casamance dispose de L’AGROPOLE SUD. En quoi ces agropoles sont-ils des initiatives cohérentes dans la politique agricole nationale ?

Vous savez depuis 2014, sous l’impulsion de Son Excellence Monsieur Macky Sall, le Sénégal s’est doté d’un plan de développement économique et social portant sur plusieurs années. Ce plan qui découle d’une vision prospective est communément appelé le PSE. C’est dire qu’en quelques années, le Sénégal a décidé d’atteindre le niveau de développement des pays comme le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde, la Malaisie entre autres pays. C’est dans la suite logique du PSE que sont créés les AGROPOLES.

Le système d’agropoles a été très bien développé par un pays émergent, en l’occurrence la Malaisie. Comme le Maroc, le Sénégal à travers le Bureau opérationnel et de suivi du PSE (BOS) a décidé de s’inspirer de ce bel exemple malaisien  » LAB AGROPOLE FAST RESULTS  » qui consiste à faire la structuration d’un domaine particulier en un laps de temps. Pendant 2 mois, juin-juillet 2018, sous l’impulsion du BOS, les acteurs économiques, les structures d’appui, les structures de financements et les autorités locales décentralisées et déconcentrées ont eu la lourde tâche de faire la structuration du premier Agropole du Sénégal.

Vous citez la Malaisie comme un cas de réussite dans l’expérimentation des Agropoles. En quoi a consisté la méthode malaisienne ?

Il faut rappeler que la Malaisie fait partie des premiers pays producteurs et exportateurs d’huile de palme, de Savon et tout ce qui tourne autour de la transformation de produits végétaux. Par exemple, le premier palmier reçu par la Malaisie lui a été offert par le Nigéria dans les années 70, et 30 ans après, ce pays dispose de plus 1 million 300 mille hectares de palmiers et plus 3 millions de hectares de mangues grâce à la méthode  » LAB AGROPOLE FAST RESULTS  » des agropoles. Et cela a permis de booster le développement économique de ce pays devenu depuis lors un pays émergent et qui tend à être un pays développé aujourd’hui.

Partant de ces expériences, l’Etat du Sénégal a décidé de créer 3 Agropoles à travers le pays : L’AGROPOLE SUD, L’AGROPOLE CENTRE et L’AGROPOLE NORD. Chacun de ces Agropoles aura des spécialités en termes de filières et de chaines de valeurs. Le premier Agropole que l’Etat met en place est L’AGROPOLE SUD. Cet Agropole est spécialisé dans les filières mangues, anacardes, maïs dans un premier temps. Il aura pour siège la commune d’Adéane et va s’étendre sur plus de 50 hectares d’infrastructures bâties. Il faut noter que les choix d’implantation sont venus directement des acteurs lors des 2 mois de structuration indiquée plus haut. Les chaînes de valeur de ces filières sont toutes impactées ; de la production à la transformation en passant par la collecte, le tri, la conservation et les différents calibrages. Les entités économiques, les coopératives de production, les populations de la Casamance ont là une extraordinaire opportunité d’affaires.

Il faut rappeler que la Casamance, c’est le premier producteur de mangues avec plus de 150 milles Tonnes, d’anacardes avec plus de 70 milles Tonnes, et souvent ces spéculations pourrissent sous le regard impuissant des producteurs.

Les Agropoles permettent l’exploitation des grandes superficies et la production en abondance. Comment l’Etat va-t-il gérer la question de la transformation des produits agricoles ?

L’agropole va permettre la transformation de plus de 80 milles tonnes de mangues, près de 50 milles tonnes d’anacarde et plus de 100 milles tonnes de maïs. C’est dire que toute la production actuelle a déjà trouvé une clientèle prête à l’achat. C’est pourquoi le volet production va connaître un boom. Nous appelons déjà les Jeunes à s’investir dans les exploitations agricoles pour fournir les acteurs de l’Agropole des matières premières abondantes et de qualités. A signaler aussi que les Acteurs privés devant évoluer dans l’AGROPOLE SUD ont été organisés en coopératives d’activités (SOCAAS-COOP) grâce à l’Appui de EVEREST-FINANCE, du FONGIP et du Gouverneur de Ziguinchor. C’est l’occasion de saluer le BOS, le ministère de l’industrie, les gouverneurs des 3 régions de la Casamance (Ziguinchor, Sédhiou, Kolda) et tous les autres services de l’Etat, notamment la Chambre de Commerce, la DRDR, l’Administrateur Général du FONGIP et la SOCAAS-COOP avec tous ses membres, pour les efforts consentis à la réalisation de cet Agropole.

Avec cet Agropole, c’est 45 milles emplois créés et consolidés, dont près de 15 milles emplois directs. Entre autres résultats, il faut citer :
– la mise en place d’un environnement propice aux investissements dans le secteur agro industriel,
– le renforcement des techniques de transformation et de management des organisations qui évoluent dans l’Agropole,
– l’installation de Points-Relais d’approvisionnements, de collectes dans les départements de Bignona, de Sédhiou, de Kolda, etc.
– la promotion de l’économie rurale à travers des projets agricoles.

Je dirais même la mise en place d’un système qu’on va appeler :  » Jeunes Agriculteurs Engagés ». Oui, il faut appeler les jeunes à s’engager davantage dans l’agriculture car la terre ne ment pas. Il ne faut pas attendre d’avoir des moyens pour commencer, mais aller à petite échelle et grandir avec. Il faut noter que le financement de L’AGROPOLE SUD est bouclé aujourd’hui. L’Etat a signé les accords de financement avec la BAD pour plus de 28 milliards, la BID, pour plus de 18 milliards et la BOAD qui a bouclé le financement récemment grâce au Ministre de l’Economie Amadou HOTT.

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