Il y a des sénégalais qui ont gagné le droit de faire ce qu’ils veulent dans notre pays; ce droit, ils l’ont acquis de haute lutte.Ils y ont laissé sang et sueurs, quand d’autres courraient après les honneurs du pouvoir ou le confort du statut de salarié d’autres avaient choisi le chemin de l’honneur, de l’engagement, de la défense de la patrie et du combat pour la démocratie et la liberté.
Mon ami Modou Diagne Fada fait partie de cette race là de sénégalais, un homme qui a le courage de ses idées et de ses convictions.Je l’ai connu à la faculté des sciences et j’avais eu l’occasion de partager, avec lui, la chambre 36 du pavillon El Mansour.
De lui je voudrais me souvenir de trois choses.D’abord d’un étudiant brillant, il n’a eu aucune difficulté à obtenir ses diplômes en biologie.
Ensuite, il a réussi, avec ses devanciers dont les Saer Fall, Amadou Ndiaye Lo, Mboup (il est où d’ailleurs lui ?) à imposer le PDS comme une force motrice du mouvement étudiant alors que jusque dans les années 92 celui-ci était resté la chasse gardée des militants de gauche.
Et, enfin, il a résisté aux grandes campagnes de débauchage des socialistes qui avaient la mauvaise habitude « d’acheter » tous les jeunes haut potentiels qui gravitaient autour du Président Wade.
C’est fort de ces souvenirs, et d’autres encore, que je me refuse de porter un jugement négatif sur les actes récents qu’il vient de poser en s’approchant du Président Macky Sall.
J’ai toujours été en désaccord idéologique avec Monsieur Modou Diagne Fada (libéral il est et homme de gauche je resterai), mais je n’ai jamais pensé un seul instant que c’est une personne sans ressort moral ou sans convictions, au contraire.
Sur les questions essentielles, je demeure convaincu que mon ami Modou Diagne Fada ne changera jamais : il ne se rendra jamais complice de l’injustice, il ne reniera jamais ce qu’il a aimé hier et il sera toujours soucieux de l’intérêt national et de la vérité.
Alors oui, je ne ferai pas comme lui, mais je ne lui jetterai jamais la pierre et je serai toujours peiné d’entendre ceux qui ne le connaissent pas porter sur lui des jugements hâtifs.
L’intolérance reste notre pire ennemi et l’ignorance notre plus grande souffrance
Talan Tamba Danfakha
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