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ASSEMBLÉE NATIONALE : L’OPPOSITION BOYCOTTE SONKO ET DÉNONCE UNE « INSTRUMENTALISATION » DE L’HÉMICYCLE 

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À la veille de l’ouverture très attendue de la session budgétaire, le climat politique se tend brutalement. Dans un communiqué conjoint publié ce 26 novembre 2025, les députés non-inscrits et le groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal annoncent leur refus de siéger ce vendredi face au Premier ministre, fustigeant une « mise en scène politique » au détriment du contrôle républicain.

La séance de questions d’actualité prévue ce vendredi 28 novembre à 9 heures se fera devant des bancs partiellement vides. L’opposition parlementaire, réunissant la majorité des non-inscrits et le groupe Takku Wallu, a officialisé sa décision de boycotter ce rendez-vous institutionnel. Une décision lourde de sens qui marque une rupture de dialogue entre une partie de la représentation nationale et l’Exécutif.

Un refus de la « banalisation » institutionnelle

Pour les signataires du communiqué, ce boycott est un acte de « cohérence et de responsabilité ». Loin d’être une simple absence, il s’agit, selon eux, d’un refus de cautionner ce qu’ils qualifient de « dérive ».

L’opposition accuse le Premier ministre d’avoir détourné l’exercice de questions d’actualité de sa vocation initiale — le contrôle de l’action gouvernementale — pour en faire une tribune partisane. « Le Premier ministre intervient selon une logique d’opportunité politique… transformant l’hémicycle en scène de confrontation plutôt qu’en un espace de réponses utiles », déplore l’opposition parlementaire.

Les députés réfractaires rejettent l’idée que l’Assemblée nationale soit « à la remorque » de l’agenda du chef du Gouvernement, rappelant que dans une démocratie équilibrée, c’est au Parlement de convoquer l’Exécutif, et non l’inverse.

Le « Code de conduite » au cœur de la discorde

Au-delà de la posture politique, c’est la mécanique même de la séance qui est pointée du doigt. Le dispositif imposé par le nouveau « code de conduite » est jugé inacceptable par l’opposition, qui y voit un verrouillage du débat.

Trois points de friction sont soulevés :

Une limitation drastique à 13 questions pour couvrir plus de 25 ministères, jugée arbitraire.

Un déséquilibre du temps de parole, perçu comme défavorable aux groupes d’opposition.

Le privilège accordé au groupe PASTEF, autorisé à enchaîner trois questions suivies des réponses du Premier ministre avant toute intervention adverse.

Pour Takku Wallu et les non-inscrits, ce format transforme le débat contradictoire en une séquence de communication gouvernementale sans véritable contradicteur.

Cap sur le marathon budgétaire

Si l’opposition désertera l’Hémicycle vendredi, elle promet d’être combative dès le lendemain. Le communiqué insiste sur la priorité absolue : le vote du budget de l’État, dont la session s’ouvre ce samedi 29 novembre.

« Aucune actualité n’est plus cruciale », martèlent les députés, qui entendent recentrer le débat sur les urgences sociales : éducation, santé, sécurité et pouvoir d’achat. En choisissant de boycotter la séance de vendredi pour mieux investir celle de samedi, l’opposition tente de reprendre la main sur l’agenda médiatique, refusant le terrain de jeu imposé par le Premier ministre pour se concentrer sur les « souffrances des populations ».

Ce vendredi s’annonce donc comme un monologue gouvernemental, avant le véritable bras de fer politique qui débutera samedi sur les chiffres et les orientations stratégiques du pays.

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