Le ton est martial, le constat sans appel. Dans un communiqué au vitriol publié ce vendredi, la Conférence des leaders du FDR a dressé un tableau apocalyptique de la situation nationale. Vingt mois après l’accession au pouvoir de PASTEF, l’opposition dépeint un Sénégal « à genoux », miné par une faillite économique imminente et une guerre fratricide au sommet de l’État.
Pour le FDR, l’heure n’est plus à la demi-mesure. Le texte s’ouvre sur une interrogation rhétorique lourde de sens : « Qui peut raisonnablement soutenir qu’il n’est pas plus que temps d’en finir avec ce gouvernement d’humiliation nationale ? »
Les rédacteurs du communiqué n’hésitent pas à convoquer l’histoire tragique du Sénégal pour souligner la gravité du moment. Selon eux, ni la crise de 1962 entre Senghor et Mamadou Dia, ni les soubresauts de Mai 68 ou les tensions de 2021 n’égalent le « spectacle désolant » actuel. Le diagnostic est clair : l’échec de la gouvernance PASTEF est total.
Le réquisitoire économique est particulièrement sévère. Le FDR affirme que le Sénégal est désormais une « proie facile pour les fonds vautours », classant le pays parmi les plus endettés du continent.
Le communiqué pointe du doigt les conséquences directes de cet « amateurisme » sur le panier de la ménagère et le tissu social :
Dette intérieure : Une incapacité de l’État à payer le secteur privé.
Crise sociale : Des retards accumulés dans le paiement des bourses étudiantes et des allocations de sécurité familiale.
Agriculture : Une désorganisation présumée des campagnes horticoles et de la commercialisation de l’arachide.
Selon l’opposition, l’État serait « quasi officiellement au bord de la faillite ».
C’est cependant sur le plan institutionnel que les révélations du FDR sont les plus explosives. Le communiqué décrit une République fracturée par des luttes intestines d’une violence inédite entre les deux têtes de l’exécutif.
Le FDR évoque un scénario de chaos où le Premier ministre accuserait de hauts magistrats de complot, tandis qu’en retour, un député de la majorité (PASTEF), en l’occurrence Cheikh Bara NDIAYE, accuserait publiquement le Président de la République de fomenter un « coup d’État » contre son propre Premier ministre. Cette atmosphère de suspicion généralisée, doublée d’accusations de « subversion » et d’atteinte à la sûreté de l’État, laisse présager, selon le FDR, une implosion imminente du parti au pouvoir avec des répercussions nationales désastreuses.
Face à ce qu’elle qualifie de « catastrophe imminente », la Conférence des leaders appelle à la mobilisation générale. Le FDR exige non seulement la défense des institutions, mais aussi la « libération immédiate et sans condition des détenus et otages politiques », renversant ainsi la rhétorique sur les libertés publiques souvent utilisée par PASTEF lorsqu’il était dans l’opposition.
Le FDR annonce d’ores et déjà la mise en œuvre d’un plan d’action dans les jours à venir, invitant les Sénégalais à un « sursaut salvateur ». Si le calendrier précis des manifestations n’est pas encore dévoilé, le message est clair : l’opposition est prête à en découdre dans la rue.
