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🔴VIDÉO–SOUVERAINETÉ VACCINALE : DAKAR TRACE LA VOIE VERS UN FINANCEMENT AFRICAIN DURABLE 

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Réunis à Dakar lors d’un forum régional de haut niveau, experts, ministres de la santé et des finances ont lancé un appel pressant à la mobilisation des ressources domestiques. L’objectif : assurer la pérennité des programmes de vaccination face au retrait de l’aide internationale et affirmer la souveraineté sanitaire du continent.

L’ère de la dépendance est révolue. Tel est le message martelé dans les couloirs du forum de haut niveau sur la vaccination qui s’est tenu à Dakar. Alors que le continent africain fait face à une « réduction importante des financements extérieurs », comme le souligne le Dr Landry Dongmo TSAGUE d’Africa CDC, et à des crises sanitaires récurrentes, la question de la pérennisation des programmes de vaccination est devenue une urgence stratégique.

Le constat est sans appel : « On est très dépendant du financement extérieur », admet Mme DIALLO Assietou Fall, économiste de la santé au ministère sénégalais. Une dépendance qui fragilise les systèmes de santé et entrave l’accès aux soins, alors même que « la demande de nos populations est de plus en plus pressante pour une meilleure qualité de soins », ajoute le Dr Tsague.

Face à ce défi, une seule voie se dessine, celle de la souveraineté. « Il faudra une souveraineté tant au niveau sanitaire qu’au niveau du financement de la santé », insiste Mme Diallo, faisant écho à l’agenda de transformation du Sénégal.

L’impératif de la mobilisation domestique

La solution ne viendra plus seulement des partenaires extérieurs, mais de l’intérieur. Les experts s’accordent sur une stratégie offensive de mobilisation des ressources domestiques, vue non plus comme une « dépense », mais comme un « investissement » vital, selon les termes d’Africa CDC.

Cette mobilisation s’articule autour de plusieurs axes majeurs. D’abord, l’État, qui doit « augmenter substantiellement le budget alloué à la santé », rappelle Mme Diallo, en visant la cible des 15% fixée par la Déclaration d’Abuja. Viennent ensuite les collectivités territoriales, appelées à contribuer via leurs ressources propres, notamment la fiscalité locale.

Mais le changement de paradigme réside dans l’implication de nouveaux acteurs. « Nous ne devons pas fuir du secteur privé », prévient Mme Diallo. Les Partenariats Public-Privé (PPP), la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) ou encore le mécénat sont autant de « niches qui peuvent être exploitées ».

Le Dr Tsague, citant le « Livre Vert » d’Africa CDC, évoque également des financements innovants, comme une potentielle « taxe sur les transferts faits par la diaspora », dont la contribution à l’économie est déjà significative.

L’efficience et la production locale comme piliers

Mobiliser plus de fonds est une chose, les utiliser à bon escient en est une autre. « C’est bon de mobiliser des ressources mais c’est encore mieux l’efficience par rapport aux dépenses », martèle Mme Diallo. Cela passe par « l’achat stratégique » et le « financement basé sur la performance » pour s’assurer que chaque franc investi contribue à l’atteinte des indicateurs de santé.

Le Dr Tsague abonde, insistant sur la nécessité d’optimiser les ressources existantes en « réduisant la corruption » et en améliorant la gouvernance.

L’indépendance sanitaire passe aussi inévitablement par la production locale. Un enjeu colossal, quand on sait que le continent dépense « 240 milliards de dollars chaque année pour importer les médicaments, les vaccins et d’autres consommables », chiffre le Dr Tsague. Pour le Dr Richard MIHIGO de Gavi, l’alliance mondiale des vaccins, le Sénégal fait figure de « pionnier » avec l’Institut Pasteur de Dakar et son programme ambitieux de diversification.

Un investissement pour l’avenir

Au-delà des stratégies financières, les intervenants ont rappelé l’enjeu humain. Au Sénégal, les ménages supportent encore 42% des dépenses de santé. L’objectif à terme est clair : « aller vers une assurance maladie obligatoire d’ici 2050″, explique Mme Diallo, pour protéger les populations.

En attendant, le forum de Dakar vise une déclaration forte pour qu' »aucun enfant en Afrique de l’Ouest ne soit laissé pour compte ». Car, comme le rappelle le Dr Tsague, la vaccination est « l’intervention de santé publique la plus efficace ». « Pour un dollar investi dans un programme de vaccination, on ramène environ 20 dollars en retour sur investissement. »

Un enfant vacciné, c’est un enfant qui va à l’école, une famille qui évite des dépenses catastrophiques et une nation qui construit son avenir. Un investissement que l’Afrique, réunie à Dakar, a décidé de financer elle-même.

Retrouvez les différentes réactions sur la vidéo ci-dessous.

 

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