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INDEMNITÉ DE LOGEMENT NON VERSÉE À PLUS DE 16 000 AGENTS DE L’ADMINISTRATION SÉNÉGALAISE : LA FONCTION PUBLIQUE AU BORD DE LA CRISE

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Le torchon brûle entre le Collectif Interministériel des Agents de l’Administration Sénégalaise (CIAAS) et le gouvernement. Deux mois après la promulgation de la loi généralisant l’indemnité de logement à 16 000 agents, le collectif, face au silence des autorités, a annoncé ce vendredi un plan d’action débutant le 8 septembre, brandissant la menace ultime d’une grève générale.

La patience a des limites, et celles des 16 000 agents de l’administration sénégalaise semblent avoir été atteintes. Lors d’une conférence de presse tenue ce 29 août, le CIAAS, par la voix de son coordonnateur Omar DRAMÉ, a dressé un constat amer : une victoire sociale majeure, acquise de haute lutte, reste lettre morte faute d’application par l’État.

Au cœur de la discorde, une mesure phare du Pacte de stabilité sociale : la généralisation de l’indemnité de logement. Votée par l’Assemblée nationale le 28 juin dernier dans le cadre de la loi de finances rectificative, puis promulguée par le Président de la République le 10 juillet, cette mesure aurait dû entrer en vigueur immédiatement. « Conformément à l’article 4 du Code civil sénégalais, son application devait être immédiate », martèle le collectif.

Pourtant, ni l’échéance du 5 août, espérée pour une mise en solde spéciale, ni la paie de fin août n’ont apporté la régularisation tant attendue sur les bulletins de salaire. Une situation d’autant plus incompréhensible pour le CIAAS qu’une correspondance adressée au Premier Ministre le 20 juillet, cherchant des explications, est restée sans réponse officielle.

Un blocage au ministère des Finances ?

Selon les informations du collectif, le blocage ne serait pas d’ordre technique mais bien décisionnel. « Toutes les dispositions techniques sont prêtes », assure Omar Dramé, pointant directement la responsabilité du Ministre des Finances et du Budget. « Il ne manque que les instructions de Monsieur Cheikh DIBA pour que les services de la solde procèdent à l’intégration effective de cette indemnité. » Le CIAAS exige donc que le ministre donne « immédiatement les ordres nécessaires » pour le paiement, y compris un rappel couvrant les mois de juillet et août, les fonds étant déjà budgétisés.

Un plan d’action en trois temps

Face à ce qu’il qualifie de « non-respect des engagements », le collectif a dévoilé un agenda de riposte graduée pour contraindre le gouvernement à agir :

  1. Dès le lundi 8 septembre 2025, une « semaine rouge » sera lancée, marquée par le port de brassards rouges dans les 25 ministères membres du collectif.
  2. Si le statu quo persiste, une marche pacifique sera organisée à Dakar.
  3. En dernier recours, le CIAAS n’exclut pas le déclenchement d’une grève générale qui paralyserait l’ensemble de l’administration publique.

Appelant l’État à la responsabilité pour préserver un climat de travail apaisé, le collectif met la pression sur l’exécutif. « La balle est désormais dans le camp du gouvernement », a conclu Omar DRAMÉ. À l’aube d’une rentrée sociale qui s’annonce tendue, le gouvernement devra rapidement trouver une issue pour éviter une paralysie de ses propres services.

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