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CRISE SOCIALE À LA DGUA : LES AGENTS DU PROGRAMME « XËYU NDAW Ñi » RÉCLAMENT LEURS SALAIRES À LA SONAGED, QUI SE JUSTIFIE

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Une affaire complexe impliquant le programme national d’emploi des jeunes « Xëyu Ndaw Ñi », la Direction Générale de l’Urbanisme et de l’Architecture (DGUA) et la Société Nationale de la Gestion des Déchets (SONAGED) est en train de prendre de l’ampleur au Sénégal. Un collectif d’agents, dont les salaires sont suspendus depuis des mois, a tenu une conférence de presse pour dénoncer une situation de précarité extrême et appeler directement à l’intervention du Premier Ministre, Ousmane SONKO.

La Genèse d’un Litige Financier

L’affaire remonte à 2021, lorsque le gouvernement sénégalais a mis en place le Programme d’Urgence pour l’Emploi et l’Insertion des Jeunes « Xëyu Ndaw Ñi ». Dans ce cadre, 31 agents qualifiés, dont des ingénieurs et des techniciens, ont été recrutés et mis à la disposition de la DGUA, avec leur prise en charge salariale assurée par la SONAGED, alors encore l’Unité de Coordination de la Gestion des Déchets (UCG).

Selon le Collectif des Agents de la SONAGED mis à la disposition de la DGUA, les salaires ont été versés régulièrement de mars 2022 à mars 2024. Cependant, après le renouvellement de leurs contrats pour une année supplémentaire, les paiements ont brutalement cessé en juillet 2024, sans préavis ni explication. Les agents, qui cumulent à présent plus de 13 mois d’arriérés, dénoncent une violation des articles L.48 et L.56 du Code du Travail sénégalais. « Cette suspension, en violation manifeste du droit du travail, a plongé nos familles dans une précarité extrême », a déclaré Monsieur Omar DRAMÉ, Coordonnateur du Collectif Interministériel des agents de l’administration sénégalaise, lors de la conférence de presse.

Le collectif salue la bonne volonté du Directeur Général de la DGUA, qui, selon eux, « ne ménage aucun effort pour trouver une solution ». Toutefois, il accuse le Directeur Général de la SONAGED d’adopter une « posture de blocage », refusant de débloquer des fonds qui seraient déjà « budgétisés et disponibles ». Face à cette impasse, les agents menacent de passer à la vitesse supérieure, envisageant des sit-in, des marches pacifiques, voire une grève de la faim pour faire valoir leurs droits.

La Réponse de la SONAGED : une Question de « Bonne Gouvernance »

La Société Nationale de la Gestion des Déchets (SONAGED) a rapidement réagi par un communiqué de presse pour donner sa version des faits. La société explique que la prise en charge financière de ces agents a été faite « par erreur » et qu’elle est en dehors de son cadre légal d’action.

« En tant que société nationale régie par le Code OHADA et ses statuts de société anonyme, la SONAGED est légalement tenue de concentrer ses ressources sur son objet social : la gestion des déchets solides », indique le communiqué. La SONAGED soutient que ces agents n’ont jamais été ses employés et que le fait de continuer à les payer constituerait une dépense « hors de ce cadre légal » qui engagerait la responsabilité de ses administrateurs.

Pour résoudre la situation de manière légale et conforme, la SONAGED a indiqué avoir entamé des discussions avec la DGUA pour la signature d’un protocole d’entente. C’est dans l’attente de ce document que la SONAGED a été « contrainte de suspendre le versement des salaires », dans un souci de « transparence et de bonne gouvernance ».

Apparemment, un Conflit Interministériel

L’affaire met en lumière une apparente faille de coordination interministérielle. D’un côté, des agents affectés à une direction ministérielle, la DGUA, mais dont la charge salariale incombe à une autre entité, la SONAGED. De l’autre, un litige sur la légalité de cette prise en charge.

Alors que les agents crient à l’injustice et à la violation de leurs droits, la SONAGED se retranche derrière des considérations juridiques et de bonne gestion. Dans l’attente d’une solution, c’est le sort de plus de trente familles qui est suspendu. Tous les regards sont désormais tournés vers le Premier Ministre, Ousmane SONKO, espérant que son intervention permettra de dénouer cette crise et de mettre fin au calvaire des agents concernés.

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