15ÈME LÉGISLATURE : LE DÉPUTÉ GUY MARIUS SAGNA FAIT LE BILAN DE SON MANDAT ET RÉPOND À SES DÉTRACTEURS
Le député Guy Marius Sagna, connu pour son activisme et sa détermination, a dressé un bilan sans concession de ses six premiers mois à l’Assemblée nationale, du 2 décembre 2024 au 2 juin 2025. Dans un communiqué transmis à la rédaction de Dakarmedias, il met en lumière une activité parlementaire foisonnante tout en dénonçant avec virulence des pratiques qu’il juge contraires à l’éthique et à la bonne gouvernance prônée par son parti le PASTEF, groupe majoritaire à l’assemblée nationale du Sénégal.
Depuis l’installation de la 15e législature, Guy Marius Sagna n’a pas ménagé ses efforts. En seulement six mois, il revendique un total de 267 initiatives parlementaires. Ce chiffre impressionnant se compose majoritairement de 264 questions écrites adressées au gouvernement, mais aussi de deux propositions de résolution pour la mise sur pied de commissions d’enquête parlementaire et d’une proposition de résolution pour la mise en accusation de l’ancien président de la République.
L’élu, issu du parti PASTEF, met un point d’honneur à souligner son engagement pour sa circonscription d’origine, Ziguinchor. Sur les 267 initiatives, 28 lui sont spécifiquement dédiées (soit 10,48%), dont 27 questions écrites et une proposition de commission d’enquête parlementaire. Une preuve, selon lui, de son ancrage territorial et de sa volonté de porter les préoccupations locales à l’échelle nationale.
Des résultats concrets et des batailles pour Ziguinchor
Au-delà des chiffres, Guy Marius Sagna affirme avoir obtenu des résultats tangibles. Il se félicite d’avoir reçu plus de 93 réponses du gouvernement sur ses 264 questions écrites, soit un taux de réponse de 35,22%.
Il cite notamment trois exemples concrets de l’impact de son travail :
Pour Ziguinchor : Ses initiatives parlementaires auraient permis de mettre au jour des détournements de fonds présumés, notamment 150 millions de francs CFA versés à l’hôtel Kadiandoumagne par la Chambre de commerce de Ziguinchor (les deux structures étant dirigées par la même personne), et le détournement de 80% des recettes du port de Ziguinchor issues de la campagne anacarde 2024. Le gouvernement, suite à ses alertes, protégerait désormais ces ressources.
Pour les volontaires du service civique national : Après son interpellation du Premier ministre, il rapporte que les volontaires ont perçu neuf mois de salaires dus sur onze.
Pour Gassane : Il se réjouit d’avoir contribué à ce que le poste de santé de Gassane reçoive une nouvelle ambulance du ministère de la Santé et de l’Action sociale le 14 juin 2025.
Vives critiques contre les « pratiques d’un autre âge »
Cependant, le bilan de Guy Marius Sagna ne se limite pas à ses réussites. Il se transforme en un véritable réquisitoire contre des « pratiques d’un autre âge » qu’il observe au sein même de l’Assemblée nationale et qui, selon lui, sont « non conformes à l’exigence de rationaliser les dépenses de notre État ».
Parmi ces dérives, il fustige :
La distribution de « Sukëru koor » (cadeaux de rupture du jeûne) aux députés par son groupe parlementaire.
Le montant de l’appui financier aux groupes parlementaires par l’Assemblée nationale, sans aucune pièce justificative ni compte rendu.
La distribution de billets de pèlerinage à des lieux saints aux députés.
Le manque de consultation des députés sur des questions importantes, comme l’épineuse problématique de l’achat de voitures de fonction.
Les retards considérables de l’Assemblée nationale et de sa Commission comptabilité et contrôle, qui n’ont présenté aucun rapport financier depuis des mois.
Pour le député, ces pratiques sont en contradiction flagrante avec les valeurs de PASTEF et les principes de sobriété qu’il défend, citant Mamadou Dia et Thomas Sankara. Il interpelle ses collègues, les invitant à « rompre avec le luxe et le gaspillage » et à s’inspirer d’Amilcar Cabral pour « se suicider comme classe » et « ressusciter comme travailleur révolutionnaire ».
Un appel à la transparence et à la « démocratie intra-parlementaire »
Guy Marius Sagna conclut son bilan par un vibrant appel à l’émulation du « Jub, Jubal, Jubbanti » (être droit, redresser, corriger) entre les pouvoirs Exécutif, Judiciaire et Législatif, pour un Sénégal « souverain, juste et prospère ».
Il insiste sur la nécessité d’une gestion transparente et démocratique de l’argent du peuple, y compris au sein de son propre parti. Il estime qu’il est possible de corriger ces « pratiques de mal gouvernance » d’ici octobre, au plus tard décembre 2025, à travers une « démocratie intra-parlementaire féconde ».
Son message est clair : « Notre loyauté est envers le confort du peuple – notre seule boussole – et non envers notre confort personnel ou envers des commodités politiques. » Une déclaration forte qui résonne comme un engagement ferme envers les citoyens sénégalais.
